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Changement climatique


EAU DOUCE : SUR NEUF LIMITES PLANÉTAIRES, SIX ONT DÉSORMAIS ÉTÉ DÉPASSÉES

Par Pierre Ropert
Mis à jour le lundi 2 mai 2022 à 16h54 Publié le lundi 24 janvier 2022 à 23h29
7 min
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Image aérienne montrant des tourbillons d'eau dans une installation de gestion
des déchets, Arizona, États-Unis.
- Abstract Aerial Art



Il existerait neuf limites planétaires à ne pas franchir avant que l'humanité
n'assiste à un changement d’état irréversible de l’écosystème. Après la
pollution chimique en janvier, c'est la sixième qui vient d'être dépassée :
l'eau douce.

Après la pollution plastique, c'est au tour du cycle de l'eau douce d'être
perturbé. Le 18 janvier dernier, déjà, des scientifiques avaient annoncé que la
cinquième limite planétaire venait d’être franchie : “En gros, on meurt étouffés
de nos produits chimiques et plastiques” avait alors regretté Olivier Fontan,
l’ancien directeur du Haut Conseil pour le climat, sur Twitter. Quelques mois
plus tard, c'est cette fois le rôle de l'eau douce dans le cycle de la nature
qui inquiète les suédois à l'origine de l'étude "Une limite planétaire pour
l'eau verte", publiée dans la revue Nature le jeudi 28 mai 2022.

Dans cette étude, les chercheurs estiment qu'une sixième limite planétaire vient
d'être franchie, sur les neufs établies en 2009 par une équipe de scientifiques
conduite par Johan Rockström pour le Stockholm Resilience Center. Ces derniers
avaient alors créé le concept de “limite planétaire” : l’idée que, depuis plus
de 10 000 ans, tout au long de l’holocène, la Terre est restée dans un état
stable, et que si certaines limites venaient à être franchies, nous pourrions
assister à un changement d’état de l’écosystème planétaire.

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LE RÔLE DE L'"EAU VERTE"

Parmi les neuf limites planétaires édictées par les chercheurs, celle de l'eau
douce ne semblait pas être, jusqu'à présent, la plus concernante. Mais les
scientifiques suédois ont mis en évidence un manque de données qui les a conduit
à réévaluer la situation : selon eux, seule l'eau dite "bleue", c'est-à-dire
l'eau présente dans les rivières, les lacs et les nappes phréatiques était
évaluée. En revanche l'eau dite "verte", celle qui participe à l'humidité du sol
et qui assure le maintien des végétaux - et par extension la résilience de la
biosphère - aurait été sous estimée et serait elle bien plus impactée par le
réchauffement climatique.

Invitée de La Question du jour, l'hydrologue Emma Haziza explique ainsi qu'on ne
"maîtrise pas la quantité de l'eau qui est située dans les sols. Et ce que l'on
voit actuellement, c'est qu'avec le changement climatique et l'augmentation des
températures, on a une désertification en cours, une aridification qui se
déroule au niveau des sols."

Et les sécheresses ne concernent pas que l'Australie ou la Californie,
régulièrement mis à mal par des incendies dévastateurs. "Toutes les recherches,
à l'échelle mondiale, montrent qu'on se dirige vers une aridification
généralisée, globalisée, poursuit la chercheuse. Le répercussions, c'est la
sécheresse, et elle touche tous les continents. La Chine a vécu sa pire
sécheresse l'année dernière. L'Europe est en train de découvrir les sécheresses.
Même les géants de l'eau comme le Brésil et le Canada sont en train de réaliser
qu'eux-mêmes sont extrêmement vulnérables".

À lire aussi : En quoi consistent les limites planétaires ? 
3 septembre 2022 Écouter plus tard
écouter 8 min

> Nos sols sont quasiment morts partout.

Les sols, en général, souffrent déjà d'un manque d'humidité du fait de
l'augmentation des températures due au réchauffement climatique. Mais l'activité
humaine les rend aussi plus imperméables à l'eau précise Emma Haziza : "Nos sols
sont quasiment morts partout et ne retiennent plus les eaux. Et oui, morts,
parce qu'il n'y a plus de matière organique. On tue tout ce qu'il peut y avoir
dans le sol. Avec l'agriculture intensive, on est dans une logique de
monoculture à peu près partout dans le monde. Ce manque de variabilité empêche
la capacité de résilience du sol… et donc l'eau s'en va."

Et la perturbation du cycle de l'eau verte à deux effets pervers : ou bien il y
a de plus en plus d'eau évaporée dans l'air, du fait des températures, et cette
dernière participe à l'effet de serre, ou bien l'eau qui n'est plus absorbée par
les sols rejoint les océans… et participe à la montée des eaux. La boucle est
bouclée.


NEUF LIMITES PLANÉTAIRES… DONT SIX FRANCHIES

L'année 2022 aura donc vu deux limites franchies en l'espace de quelques mois :
l'eau douce, mais aussi la pollution plastique, à propos de laquelle les
scientifiques tentaient d'alerter dès janvier dernier. Plastiques,
microparticules et produits chimiques… Notre production d’éléments n'existant
pas à l’état naturel est en effet en constante augmentation, au point de mettre
en danger le fonctionnement global de la planète bleue. Et à en croire un
rapport du Stockholm Resilience Center, paru le 18 janvier dernier, la
“production de produits chimiques a été multipliée par 50 depuis 1950. Et elle
devrait encore tripler d'ici 2050". 

Entre 2000 et 2015, La production de plastique a à elle seule augmenté de 79 %.
Pour Patricia Villarubia-Gómez, co-autrice du rapport, “le rythme auquel les
sociétés produisent et libèrent de nouveaux produits chimiques et d'autres
nouvelles substances dans l'environnement ne permet pas à l’humanité de vivre
dans un espace sûr et fonctionnel”. Les plastiques, par exemple, sont constitués
de différents polymères et peuvent contenir jusqu’à 10 000 substances chimiques,
on ignore les propriétés de certaines d'entre elles, mais on sait qu'elles ont
un impact réel sur l'environnement.

À réécouter : Il y a du plastique dans l'air !
31 janvier 2022 Écouter plus tard
écouter 58 min

Les scientifiques tentaient donc, en vain de sonner l’alarme avant qu’il ne soit
trop tard. Car sur les neuf limites planétaires établies, quatre d’entre elles
avaient d’ores et déjà été franchies en 2015 :

 * Le changement climatique
 * L’érosion de la biodiversité
 * Les perturbations globales du cycle de l’azote et du phosphore
 * Les changements d'utilisation des sols

Auxquelles sont venues s'ajouter en 2022 :

 * L'introduction de nouvelles substances
 * L'utilisation de l'eau douce

Ne reste donc plus que trois limites, qui pourraient bien être franchies sous
peu de temps :

 * L’acidification des océans
 * La dégradation de la couche d’ozone
 * L'augmentation des aérosols dans l'atmosphère


Les neufs limites planétaires établies par le Stockholm Resilience Center.
- Stockholm Resilience Center

En 2015, les scientifiques estimaient encore que l’augmentation des aérosols
dans l'atmosphère et l’introduction de nouvelles substances dans notre
environnement étaient des données difficilement quantifiables. Dans leur étude
parue en janvier dernier, les chercheurs affirment que la quantité de produits
chimiques d’ores et déjà présents dans notre environnement a allégrement
surpassé les seuils de tolérance. "Certains de ces polluants peuvent être
trouvés dans le monde entier, de l'Arctique à l'Antarctique, et peuvent être
extrêmement persistants. Nous avons des preuves accablantes d'impacts négatifs
sur les systèmes terrestres, y compris la biodiversité et les cycles
biogéochimiques”, a assuré Carney Almroth, l'un des co-auteurs de l’étude. On
considère ainsi qu’à l’heure actuelle, la masse totale de plastiques sur la
planète représente plus du double de la masse de tous les mammifères vivants… or
environ 80 % de la quantité de plastiques produits restent dans l'environnement.
Le volume de substances chimiques disséminées dans la nature est d’ailleurs
devenu si important que les scientifiques ne sont plus en mesure de les
surveiller efficacement et donc de mesurer leur impact…

Sur les neuf limites planétaires ainsi instituées, il ne reste donc plus que
trois seuils de tolérance qui n’ont pas été dépassés. Et à ce stade, seule la
couche d’ozone semble être à peu près préservée. Si l'augmentation des aérosols
présents dans notre atmosphère n’a toujours pas été quantifiée, l’acidification
des océans empire quant à elle un peu plus chaque année, sans que des mesures
efficaces n’aient été prises… Et le franchissement de la limite est d’autant
plus imminent que les différentes catégories évoquées sont bien souvent
interdépendantes : la perturbation du cycle de l’azote par exemple, dû à
l’espèce humaine, a pour conséquence d’influer indirectement sur l’acidification
des océans.

À réécouter : Océans : une usine chimique qui se dérègle
27 janvier 2022 Écouter plus tard
écouter 58 min


DES LIMITES PLANÉTAIRES AU “DONUT”

Le concept de limites planétaires suscite des débats, mais il a été reconnu et
adopté à de nombreux niveaux nationaux et européens, voire internationaux avec
l’ONU. D’autant qu’il a donné naissance à un concept plus général, imaginé par
Kate Raworth : le concept du “donut”.

Alors qu’en 2008, elle assiste à la présentation du diagramme sur les 9 limites
de la planète et le dépassement des ressources planétaires, cette économiste
britannique réalise que ces “travaux issus des sciences naturelles doivent
servir de boussole et imposer des limites à l’économie, en définissant des
bornes à ne pas franchir”, raconte la co-directrice de l’Institut Veblen,
Mathilde Dupré, dans le Pourquoi du comment ?. “Cette idée s'oppose frontalement
à la théorie économique standard dans laquelle la croissance du PIB semble
pouvoir être infinie”.

À réécouter : Connaissez-vous la recette du donut ?
27 janvier 2022 Écouter plus tard
écouter 3 min

Aux limites, ou plafonds, planétaires à ne pas franchir, l’économiste a ajouté
un plancher sous lequel il convient de ne pas redescendre, et qui constitue des
enjeux de justice sociale : l’accès à l’eau, la paix, le logement, la santé,
etc. Le schéma final ressemble à un donut, qui représente “l’espace sûr et
juste” dans lequel il convient d’évoluer.


Le donut de Kate Raworth.
- Oxfam France

Le but de ce fameux donut ? Permettre d’envisager une économie inclusive et
durable qui bénéficiera à l’humanité. Un concept qui n’est pas sans lien avec la
dernière étude du Stockholm Resilience Center dans laquelle, pour échapper aux
produits chimiques, les scientifiques recommandent notamment de privilégier
l’économie circulaire.

À réécouter : Les défis de l'économie circulaire
27 janvier 2022 Écouter plus tard
écouter 58 min


DES SEUILS UTILES ?

Mais ces limites évoquées par la communauté scientifique sont-elles seulement
utiles ou bien font-elles figurent de vœu pieux ? Face à l’inaction
environnementale, force est de constater que le poncif des “scientifiques tirant
la sonnette d’alarme” revient plusieurs fois par an, sans que la situation ne se
soit améliorée, à l’exception notable de l’état de la couche d’ozone, grâce au
protocole de Montréal institué en 1987.

Et les indicateurs de destruction de l’environnement ne manquent pourtant pas :
le “jour du dépassement” par exemple, ce concept qui établit la date où, tous
les ans, l'humanité a dépensé l'ensemble des ressources que la Terre peut
régénérer en 365 jours, intervient un peu plus tôt chaque année. Autre outil de
mesure ? En 2017, 15 000 scientifiques avaient établi neuf indicateurs de
dégradation de la planète, parmi lesquels la déforestation, la surpêche ou la
surpopulation… Quatre ans plus tard, force est de constater que les indicateurs
en question ne se sont pas améliorés.

À lire aussi : Alerte de 15 000 scientifiques : leurs 9 indicateurs de
dégradation de la planète analysés

Les grands accords climatiques ou environnementaux ont jusqu’ici échoué à
influencer positivement sur l’état de dégradation avancé de l’environnement à
l’échelle de la planète. Qu’il s’agisse d’accords trop peu contraignants ou
d’une impossibilité à agir à une échelle locale sur des problématiques devenues
globales, les mesures politiques mises en place peinent à se hisser à la hauteur
des enjeux. Alors même que les populations sont de plus en plus convaincues de
la nécessité d’agir : en France, en février dernier, 1 000 scientifiques
appelaient dans une tribune les citoyens à “la désobéissance civile et au
développement d’alternatives”. Un peu plus d'un an plus tard, mille
scientifiques accomplissaient des actions non violentes pour dénoncer la gravité
de la situation climatique, l'un d'eux allant jusqu'à s'enchaîner à la porte
d’entrée du siège de la banque JPMorgan Chase pour dénoncer le financement
continu de projets pétroliers et gaziers, et pour pousser un ultime cri
d'alarme : "Cela fait tellement d’années qu’on essaye de vous avertir, il faut
arrêter d’envoyer du carbone dans l’atmosphère, nous allons tout perdre, ce
n’est pas une blague, nous ne mentons pas, nous n’exagérons pas..."

À lire aussi : Lutte contre le réchauffement climatique : promesses et belles
paroles

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