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Journal de la construction d'une maison en botte de paille


CLIMATISATION NATURELLE

août 21st, 2012 | Posted by Matthieu in Divers - (0 Comments)

Juste un petit billet pour dire qu’il fait 37° dehors, et 25° dedans, soit 13°
de différence !! Et tout ça seulement en aérant un peu le matin.
Et on n’a pas vraiment de protection solaire au sud, donc quand la pergola sera
finie, on devrait gagner encore un ou deux degré.







LES ENDUITS DE FINITION

octobre 19th, 2011 | Posted by Matthieu in Journal de la construction - (2
Comments)

Ca y est ! après un faux départ ce printemps, nous avons enfin attaqué les
enduits de finition extérieurs !



Au printemps, j’avais été bloqué principalement parce que je ne trouvais pas
d’échafaudage à me faire prêter. J’ai fini par me décider à en acheter un, avec
l’espoir de le vendre quasiment le même prix quand j’aurai fini. J’ai donc
trouvé sur le boncoin.fr un échafaudage à 750€, vendu par un particulier qui
l’avait lui-même acheté à ce prix là pour faire les enduits de sa maison !

Il est constitué de 8 échelles de 2m, 4 gardes du corps, 4 lisses, et 6
plateaux. Bref, ce qu’il faut pour travailler confortablement en hauteur.

Ensuite, comme les gens que j’avais embauché pour les enduits précédents
n’étaient plus disponibles, et que je ne voyais pas comment j’allais pouvoir me
dégager quelques semaines pour le faire moi-même, j’ai demandé à Bastien, qui
n’était pas dispo ce printemps, mais qui a dit banco pour cet automne.

Début septembre, j’étais donc paré !

Bastien a commencé par boucher toutes les fissures sur les murs, refaire les
contours de fenêtres en armant avec du grillage, lasurer les fenêtres.



Il y avait aussi beaucoup de boulot pour boucher l’espace qui s’était créé au
séchage entre le haut des murs et le toit et les chevrons.

Pendant ce temps, on a continué à faire de essais d’enduits pour finalement
arriver à la recette suivante :

 * 12 volumes de sable jaune
 * 3 volumes de chaux aérienne pure
 * 1 volume de pigment ocre jaune foncé de chez Alliance 4. 75 euros les 25kg !

Ensuite, on mouille le mur, et on étale au platoir, de la même manière que pour
les enduits de finition intérieurs. Dès que ça commence à tirer, on lisse à la
taloche éponge, et voilà. Pas de fissure, pas décollement, et a priori, une
durée de vie de plusieurs dizaines d’années !

Le secret finalement pour que un enduit à la chaux de fissure pas, ce n’est pas
tant le support, l’eau, la température, que simplement le dosage ! S’il y a trop
de particules fines, ça faïence. C’est pour ça que je n’ai pas pu garder le
dosage classique 3 sable pour un chaux en ajoutant le pigment. Car le pigment,
c’est très fin, et la chaux aussi, et que le sable en contient aussi beaucoup,
ben au total, ça faisait trop de particules fines par rapport aux grosses. J’ai
donc enlevé du volume de chaux le volume de pigment utilisé, et là, c’est
parfait !




Là, c’est très foncé, parceque c’est pas sec. Ca va pas mal s’éclaircir au
séchage, mais ce sera quand même plus sombre qu’à l’intérieur.







PETIT BILAN 1 AN APRÈS

juillet 9th, 2011 | Posted by Matthieu in Journal de la construction - (4
Comments)

Bonjour à tous,
Et ben voilà, ça fait plus d’un an que nous avons emménagé dans notre belle
maison, et bientôt 2 ans que je n’ai pas publié un seul billet digne de ce nom.
Moi qui pensais qu’une fois que la maison serait finie, j’aurai plus de temps,
et bien c’est l’inverse. Depuis qu’on a emménagé, on ne touche plus terre !
Entre les finitions qui occupent nos week-end, Arcadie et Brunet Production qui
me prennent de plus en plus de temps, mon poste de trésorier à l’école
Caminarem, et bien sûr les enfants, le blog est passé aux oubliettes. J’essaye
juste de poster quelques photos sur twitter de temps en temps, mais ça est
frugal !
Donc, nous avons emménagé tous les 4 début juin 2010, et voici ce qu’il s’est
passé depuis :

 * Tout au long de l’année, j’ai installé les portes des chambres. À la
   différence d’en bas, où nous avions acheté des portes neuves, pour en haut,
   nous avions trouvé des portes d’occasion. Je ne vous le recommande pas :
   c’est énormément de boulot, et ça ne coûte guère moins cher.
 * Premier été dans la maison, et premier test de ses qualités bioclimatiques.
   Résultat : ça marche très très bien ! J’avais peur d’être obligé d’installer
   une pergola au sud, mais ça n’a finalement pas été nécessaire. Par contre,
   j’ai mis une protection à la fenêtre de la cuisine, qui est orientée plein
   est, et là, ça chauffe ! 4 heures de soleil brulant. Mais au sud, le soleil
   rentre très peu. Par contre, mauvaise surprise, le cumulus solaire chauffe
   comme un radiateur de 2000 watts !! Enfin, c’est surtout le système de pompe,
   qui n’est pas du tout isolé, et dans lequel circule le liquide solaire porté
   à 120° par les capteurs. Donc, même avec la porte fermée, ça nous fait gagner
   plusieurs degrés à l’étage ! Il va falloir que je l’isole dans un caisson de
   liège pour que la pièce soit utilisable (à la base, elle est prévue pour des
   toilettes sèches). Mais sinon, moyennant d’aérer top le matin, puis de se
   calfeutrer toute la journée, nous n’avons pas dépassé 26° dans la maison !
   Soit au moins 10° de différence avec l’extérieur, tous l’été !
 * avant de partir en vacances au mois d’août, nous avons traité les carreaux de
   terre cuite avec du polysol pro. Assez agréable à poser, mais en un an, je
   trouve qu’il s’est beaucoup usé. Il faut dire qu’il faisait très chaud quand
   nous l’avons posé, et du coup, j’ai eu l’impression que ça séchait trop vite,
   avant de rentrer en profondeur dans la terre cuite. Du coup, nous n’avons pas
   pu passer les 3 couches recommandées. Au bout de la deuxième, ça ne rentrait
   plus ! À noter que ce produit peut servir sur tous les matériaux, et les
   essais que j’ai faits sur nos BTC semblent concluants : bonne protection
   contre l’eau, sans trop foncer le matériau. Mais je n’ai pas eu le temps
   d’aller plus loin qu’un test. Il faut aussi que j’essaye sur l’escalier et le
   plancher de la salle de bain. L’avantage sur l’huile dure, c’est qu’il ne
   contient pas de paraffine. C’est juste de l’huile de soja émulsionnée.
 * J’avais commandé le compteur définitif en juillet, mais Erdf n’a finalement
   réussi à l’installer que fin septembre. Et ensuite, le temps d’avoir
   l’abonnement chez Enercoop, nous avons finalement eu l’électricité qu’en
   octobre. Enfin, avant, nous avions quand même le compteur de chantier, mais
   il fallait jongler entre la machine à laver, les plaques électriques, la
   bouilloire, le four, et aussi le chauffe-eau ! Car nous avons eu des
   problèmes de fuite de liquide qui nous ont privé d’eau chaude solaire pendant
   de longues semaines…
 * On a aussi passé beaucoup de temps à nettoyer le jardin : déplacer les tas de
   bois, la palette de terre, et surtout la montagne de terre qu’il nous restait
   pour en faire une butte herborée. Laurence a planté plein d’arbre et de
   fleur, et ce printemps, c’est superbe !
 * Avant l’hiver, il a fallu installer le poêle à bois, et donc toute la
   fumisterie qui va avec. Ca faisait longtemps que j’avais tous les tuyaux,
   mais comme ce n’était pas urgent… Bien sûr, on s’y est pris au dernier
   moment, et je me suis aperçu que je n’avais pas tous les tuyaux nécessaires…
   et le temps de les recevoir… Heureusement que la maison est bien isolée !
   Nous avons pu faire notre première flambée le 6 novembre. Avant ça, il
   faisait un peu froid le matin, mais la température remontait tout de suite à
   20° dans la maison dans la journée, grâce aux baies vitrées ! Nous avons
   installé le plus petit Jotul, le F100, on dirait un jouet !
 * Cet hiver, j’ai réussi à poser tous les appuis de fenêtre en terre cuite que
   là aussi nous avions achetés il y a une éternité. Le résultat est très
   chouette !
 * Alors à propos d’hiver, là aussi, deuxième test des qualités bioclimatiques
   de la maison. Et bien c’est génial. Nous n’avons brûlés quasiment que les
   chutes de douglas du chantier, et c’était un hiver plus froid que d’habitude.
   Simplement en fin d’hiver, j’ai acheté du bois pas sec que nous avons
   finalement pas brûlé. C’est difficile de dire exactement combien de bois nous
   avons brûlé. Mais je pense que c’est forcément moins de 3 stères équivalents
   hêtre. Je serais pas étonné que 2 stères nous suffisent l’hiver prochain. Et
   surtout, quel plaisir de sentir la chaleur inonder la maison au premier rayon
   de soleil ! quel confort ! Une maison de 160m2 chauffée juste avec un petit
   poêle à bois de 7,5kw. Il y a juste la salle de bain du bois, qui a une porte
   de communication non isolée qui donne sous le préau, que nous chauffions avec
   un petit soufflant de 500 watts le matin pour prendre notre douche. Mais je
   pense qu’une fois que nous aurons fait l’atelier dans le préau, et que donc
   cette porte ne donnera plus dehors, ça ne sera plus nécessaire.
 * Et là, enfin, nous venons de finir la terrasse ! 45m2 de terrasse au sud de
   la maison, la grande classe ! Maintenant, il faudrait réussir à enchaîner sur
   la pergola…
 * Par contre, j’aurais voulu faire les enduits de finition ce printemps, mais
   je n’ai trouvé ni échafaudage, ni main d’oeuvre, donc j’ai remis ça à
   l’automne prochain. J’ai quand même réussi à faire quelques essais qui m’ont
   convaincu de les faire à la chaux aérienne, avec peut-être un peu de terre.
   J’espère qu’il n’y aura pas de pluies violentes comme à l’automne dernier,
   car ça nous a ravinés les murs Est et surtout Ouest, c’est impressionnant.
   Alors que ces enduits avait tenus un an sans boncher, là, 2 petites pluies de
   quelques heures, mais avec beaucoup de vent, et zou, c’est presque la moitié
   de l’enduit qui est partie. À des endroits, on voit la paille…

Bon, voilà, c’était des nouvelles expresses, en attendant l’hypothétique moment
où je trouverai le temps de refaire de vrais billets. En attendant, n’hésitez
pas à me poser des questions dans les commentaires, ou par mail, j’y répondrai
avec plaisir !







BRIQUE DE TERRE CRUE (BTC) À VENDRE (VENDUES)

août 15th, 2010 | Posted by Matthieu in Divers - (4 Comments)

Un petit billet en forme d’annonce :

Il me reste une palette de briques de terres compressées.



Je les ais achetées à Fontes refractaires. Ce sont des briques extrudées (donc
avec 4 côtés très lisses) de 29×14,5×8,5cm. Elles sont prévues pour se mettre à
plat, ce qui fait une cloison de 14,5cm d’épaisseur, mais je les ai surtout
utilisées sur champ, pour une cloison de 8,5cm d’épaisseur. Le seul problème
dans ce cas là, c’est que le dessous des briques ont de légères marques (dues au
système d’entrainement pendant la fabrication), qui se retrouve donc visibles.
Mais franchement, moyennant de les tourner toutes dans le même sens, ça ne gène
pas du tout.

Il reste donc environ 140 briques. En les mettant à plat, ça fait environ, avec
des joints de 1cm comme j’ai fait, ça fait environ 4m2. En les mettants sur
champ, ça fait 6,5m2.

Je les ais achetées 2,56€ pièce. Comme ça encombre mon terrain, je les revends à
1,5€ pièce (à débattre). Alors bien sûr, il faut venir les chercher, mais je
dois aussi pouvoir vous les faire livrer. Faudra me donner votre adresse pour
que je demande un devis à un transporteur.

Il y a pleins de photos, et tout le mode d’emploi dans les billets suivants :

 * Livraison des BTC
 * Première cloison
 * ça continue
 * Fin des cloisons

Je rappelle mes coordonnées : Matthieu Brunet, 06 07 44 17 95 –
famille@brunet-prod.com







LE LIVRE « CONCEVOIR DES BÂTIMENTS EN BOTTES DE PAILLE » EST ENFIN PARU !

février 21st, 2010 | Posted by Matthieu in Bibliographie - (6 Comments)

André de Bouter, l’auteur de l’indispensable « Guide pratique de la construction
en botte de paille » est enfin arrivé au bout de son titanesque travail de
traduction du livre américain dont je vous avais déjà parlé. Design of Straw
Balls buildind, de Bruce King. Titanesque parce qu’il s’agit d’un bouquin
technique, compilant les résultats de toutes les études scientifiques qui ont
été faites à travers le monde sur la construction en botte de paille. Et
traduire des études scientifiques, des diagrammes et des schémas, c’est pas le
même boulot que de traduire les sous-titres du dernier épisode de Lost.

En plus, André de Bouter a ajouté les résultats de différentes études effectuées
en France, et qui n’apparaissaient pas dans le bouquin original.

Et voici le résultat :

/

Je ne l’ai pas acheté, car j’ai déjà la version anglaise, et je suis presque à
la fin de mon chantier. Mais ça me démange quand même, car la lecture en anglais
de ce genre d’ouvrage est un peu fastidieuse, et les ajouts de Bouter doivent
être passionnants.

Comme je le disais à propos de la version anglaise, c’est surtout orienté
« bottes porteuses », il ne parle pas du tout de l’ossature bois. Mais les
informations sur la résistante des bottes, des enduits, les problèmes
d’humidité, etc. sont valables partout, et salvatrices dans un contexte où on
entends tout et n’importe quoi sur la construction en paille en ce moment.
Chacun a son avis sur ce qu’il faut faire et ne pas faire, mais personne n’a
fait ou lu les études scientifiques sur le sujet. Voici donc un moyen de se
forger une opinion en se basant sur des données sûres.

Les infos complètes sur www.lamaisonenpaille.com

Edit : le bouquin est en vente sur le site des compaillons. Je vous conseille
largement de l’acheter par ce biais là, ça aide à financer le réseau, sans
lequel nous ne sommes rien.







DES NOUVELLES

février 10th, 2010 | Posted by Matthieu in Journal de la construction - (3
Comments)

Bon, heureusement qu’il y a twitter pour vous tenir un peu au courant, parce que
question billet, depuis quelques temps, j’y arrive pas. J’ai commencé un billet
sur l’enduit terre il y a au moins 4 mois, va falloir que j’arrive à le finir.
Ca risque d’être après la fin du chantier.
En attendant, voici les croquis de notre futur escalier que vient de nous
envoyer Clara Bonnal. J’ai hâte de le voir en vrai !!










VOILÀ UNE IDÉE QU’ELLE EST BONNE

novembre 5th, 2009 | Posted by Matthieu in Divers - (0 Comments)

Pour vos chantier, commandez la shit box !


(via ecobioinfo)







BRÈVES

octobre 8th, 2009 | Posted by Matthieu in Divers - (6 Comments)

Bon, alors, comme vous avez pu le voir dans « en direct du chantier », sur la
gauche, ça avance pas mal, mais c’est loin d’être fini. J’ai embauché 2
personnes (Joseph et Nico) qui sont en train de faire l’enduit de la façade nord
du préau, pendant que moi j’essaye de faire rentrer un peu d’argent en
rattrapant la montagne de boulot en retard que j’ai accumulé.

Je vais essayer de poster un billet un peu complet sur les enduits terre un de
ces quatre, mais pour le moment, je n’ai vraiment pas le temps. Donc voici juste
quelques brèves :

Dans le dernier maison écologique, il y a plusieurs infos intéressantes :

 * d’abord des gens qui ont réussi à autoconstruire une maison en paille de
   140m2 pour 55 000 euros ! Avec la technique du GREB, et en faisant tout
   eux-même. C’est dommage, il n’y a pas beaucoup de détails dans l’article.
 * Ensuite qu’une ONG brésilienne a lancé une campagne sympa, incitant les gens
   à faire pipi sous la douche pour économiser 4380 litres d’eau par an et par
   personnes ! Il y a même une vidéo ! Xixi no banho !!
 * Et puis ils annoncent aussi la sortie d’un nouveau livre sur la construction
   en paille, qui est une traduction d’un livre américain. Ca a l’air d’être un
   livre assez générique, mais complet.

Et enfin, ça n’a rien à voir avec la maison paille, mais je suis tombé sur un
interview à la radio qui m’a scotché. SI vous vous intéressez aux chevaux de
près ou de loin, je vous le recommande. C’était dans la Tête au Carré du 5
octobre, sur France Inter. Il y a un interview de Pierre Enoff de l’institut du
Sabot Equi Libre. C’est à la 45ème minute de l’émission. Pour écouter, vous
cliquez sur « écouter l’émission du 5 octobre » en haut à droite de la page du
site de France Inter, dont j’ai mis le lien plus haut. Puis, vous faites avancer
le curseur jusqu’à la 45ème minute.
Edit : comme France Inter ne propose l’écoute de l’émission que pendant un mois,
je me permet de mettre l’extrait en question ici, en espérant qu’ils ne
m’enverrons pas leur avocat
Extrait de la tête au carré







LES FINITIONS PAILLE SONT (ENFIN) (PRESQUE) FINIES !

août 29th, 2009 | Posted by Matthieu in Journal de la construction - (9
Comments)


1. LES ZONES OÙ ON NE PEUT PAS RENTRER UN BALLOT ENTIER, ET OÙ IL FAUT METTRE DE
PETITS MORCEAUX

J’en ai déjà parlé un peu dans les précédents billets, mais en voici le résumé.
Il y a deux cas de figure : soit pour une raison ou une autre (mais c’est en
général à cause des ouvertures), l’espacement entre deux ossatures est inférieur
à la taille de vos ballots, et il faut donc des ballots plus courts, soit la
hauteur disponible ne permet pas de rentrer un ballot entier, et il faut un
ballot plus fin.
Dans le premier cas, ce n’est pas très gênant, car les demi-ballots se font
assez rapidement, quand on a une bonne aiguille et un peu de pratique.
Cependant, c’est toujours plus long que de poser un ballot normal, donc j’ai
souvent lu le conseil de positionner et dimensionner ses ouvertures selon des
multiples des dimensions d’un ballot. Nous ne l’avons pas fait, car nous
voulions avoir une plus grande liberté dans la taille et la position de nos
portes et de nos fenêtres. Mais bon, rien n’empêche d’y penser quand même au
moment de faire le plan de l’ossature. Une autre solution consiste à travailler
avec des ballots les plus courts possible. Par exemple, ne commandant à son
agriculteur des ballots de 60cm, vous pouvez espacer vos ossatures d’autant, et
il sera donc beaucoup plus facile de positionner portes et fenêtres en
respectant ce quadrillage. Seul problème, cela consomme plus de bois, et le bois
c’est cher. Cependant, beaucoup de gens utilisent cette méthode, surtout les
professionnels, car elle a l’avantage de respecter le DTU ossature bois. A noter
que ce problème disparaît presque complètement dans le cas d’une ossature de
type GREB.
Dans le deuxième cas, c’est beaucoup plus gênant, car il est bien plus dur de
couper un ballot dans le sens de l’épaisseur. Et ensuite, bien plus dur de
glisser ce morceau. Voici comment je m’y suis pris :



Sur ces deux images, on voit bien où se situent les problèmes. De temps en
temps, ça tombe bien, on va pouvoir terminer pile avec un ballot, mais dans
d’autres, on se retrouve avec une tranche batarde. Et pour les pignons, c’est
pire, il faudrait une botte triangulaire…
Donc, voici la technique que j’ai utilisée :


 1. Il ne reste pas la place pour une botte complète
 2. je pose une planche de volige sur la dernière botte, entre les deux
    ossatures, et je tasse au maximum avec le cric, puis je bloque en vissant en
    biais des deux côtés
 3. Je rentre 1 ou 2 tranches de l’épaisseur voulue, que je tasse avec un autre
    morceau de volige dans l’autre sens
 4. Dans le dernier carré, je rentre un morceau de botte le plus ajusté
    possible. Si ça rentre trop facilement, c’est qu’il était pas assez gros.

Pour les pignons, c’est le même principe, sauf que j’essaye de faire des
tranches de bottes avec un côté en biais, grâce à ma presse à botte maison :


Mais dans l’idéal, il faudrait n’avoir à rentrer que des ballots entiers, ça
ferait gagner beaucoup de temps au moment de la pose, et même au moment des
enduits, car des ballots entiers sont plus faciles à enduire que des petits
bouts pas forcément très bien tassés, et entre lesquels subsistent toujours des
petits trous.
Pour ça, il faut d’une part avoir des ballots d’une épaisseur un peu régulière
(et donc ne pas utiliser ceux qui ne sont pas de la bonne épaisseur), et d’autre
part, calculer ses hauteurs de murs pour que ça fasse un multiple de l’épaisseur
d’un ballot.
Si vous utilisez la technique des tasseaux entre chaque rangée de bottes, ça ne
devrait pas poser de problème, à condition d’avoir ses bottes avant de faire les
plans (où en tous cas, des bottes de la même presse), mais quand on utilise la
technique du cric, comme moi, il faudrait en plus savoir de combien on va tasser
les bottes, ce qui dépend de leur densité. Ce n’est pas évident, mais comme on
est pas au centimètre près, ça doit pouvoir se faire. D’abord, mesurer
l’épaisseur des ballots avec la technique de Tom Rijven : empilez-en 10, et
mesurer la hauteur de ce tas. ça donnera l’épaisseur moyenne du ballot. Enlevez
environ 5% pour le tassage, et vous aurez votre unité de base. Ensuite, il ne
reste plus qu’à faire le plan de ses murs en fonction.
Ca ferait gagner pas mal de temps au moment de la pose, à condition de pouvoir
voir les bottes avant de faire les plans, ce qui n’est pas évident.
Dans mon cas, si je n’avais pas utilisé de ballots de mauvaise qualité, ce
serait bien tombé pour l’étage. 200cm, pour 6 ballots, ce qui nous fait une
moyenne après tassage de 33,3cm. Sachant que l’épaisseur standard d’un ballot
est de 35 (mais il existe des presses qui font moins), ça paraît une bonne
moyenne, sur laquelle vous pouvez éventuellement vous baser si vous n’avez pas
vos ballots au moment de faire les plans.


2. LES ZONES OÙ L’OSSATURE EMPÊCHE DE METTRE UN BALLOT, MÊME UN PETIT BOUT, ET
OÙ IL FAUT DONC COMBLER D’UNE AUTRE MANIÈRE

On ne peut pas construire une maison uniquement avec des ossatures simples
espacées de 80-90cm. Il y a d’une part les moments ou il faut les rapprocher
plus (mais on l’a vu, ce n’est pas très problématique), mais aussi des moments,
où il faut doubler, voire tripler ou quadrupler l’ossature, pour qu’elle puisse
porter des charges plus importantes ou intégrer une ouverture.
Dans mon cas, il a fallu quadrupler certains montants pour pouvoir porter la
faîtière et les gros refends du salon (je ne rentre pas dans les détails, mais
en gros, il y a une charge importante à un endroit du mur, qui ne peut être
encaissée par un montant simple, même coincé entre les bottes), et doubler les
montants en dessous des fenêtres (pour pouvoir porter la fenêtre, le montant
horizontal en dessous de celles-ci doit être appuyé sur deux petits montants
verticaux qui sont fixés contre les deux grands montants verticaux, qui eux
encadrent la fenêtre, et montent jusqu’à la lisse haute.


Et comme vous le voyez sur ce croquis, quand il y a une ossature simple, elle
est englobée par les bottes de pailles, qui, rentrées en force entre les
ossatures, s’évasent des deux côtés. Par contre, quand l’ossature est doublée,
elles ne peuvent pas être recouverte entièrement, il faut donc boucher le trou.
Il arrive même souvent, si des bottes pas assez denses ou mal redressées ont été
utilisées, qu’il y ait des trous même dans le cas d’une ossature simple, surtout
au niveau des angles de la botte. J’en parlerai plus au point 4.

Pour boucher ces trous, j’ai utilisé avec succès de la fibralith, découpée en
bande de la largeur voulue. Dans le cas d’une ossature double, par exemple, je
me retrouve avec un trou d’environ 10cm de large sur 15 de profondeur. Je
remplis donc de paille au maximum (après avoir agrandi un peu le trou pour être
sûr que je pourrais y rentrer ma bande de fibralith sans appuyer sur les bords
de la botte), puis je coince et comprime cette paille en vrac, en y plaquant la
bande de fibralith grâce à des grandes vis (180mm). Ce qui fait que je me
retrouve d’une part avec une bonne isolation, car la paille a été comprimée, et
d’autre part avec un bon support d’enduit.





J’ai utilisé de la fibralith de 50mm d’épaisseur, car c’est tout ce que j’avais.
On doit pouvoir faire des économies en prenant de la 25, mais en même temps,
elle doit être plus fragile, et il faut donc mettre plus de vis pour pouvoir
comprimer la paille sans la casser. Ici, je me contente de 3 vis (avec
rondelle).

Une autre zone spéciale, c’est la ceinture d’étage. Dans une maison en
ossature-bois, dans le cas d’une maison à étage, on ne construit pas toute la
hauteur du mur d’un coup. On construit d’abord les murs du rez de chaussée, sur
lesquels on pose le solivage du plancher, et c’est sur ce solivage qu’on va
construire le mur de l’étage. Et le solivage lui-même est accroché à une
ceinture en bois qui fait tout le tour de ma maison. Dans mon cas, en raison de
la technique utilisée par mon charpentier, cette ceinture est exceptionnellement
haute (40cm, +5 de lisse haute du mur du rdc + 10 de lisse basse du mur de
l’étage, soit en tous 55cm !). D’autres charpentiers pourront en faire de bien
moins hautes, mais il y en aura toujours une. Et à cet endroit, impossible de
mettre des bottes.




J’ai d’abord pensé faire comme pour la lisse basse : 3 couches de fibralith.
Mais outre que ce n’est pas très isolant, ça coûte les yeux de la tête, plus
cher que le liège. Je me suis donc mis en quête d’un isolant peu cher qui
conviendrait, mais sans succès. C’est finalement Michaël qui m’a donnée l’idée
de coincer des tranches de bottes de pailles derrière des petits tasseaux vissés
dans la ceinture :





Avantages : ça coûte juste le prix des vis (50cts pièce, quand même), c’est très
isolant, et c’est assez rapide à faire. Inconvénient, les brins de pailles sont
à la verticale, ce qui fait que l’enduit accroche beaucoup moins bien. Et on
laisse quand même des trous par endroits, ou des zones pas assez tassées, sur
lesquelles il faut revenir au moment de mettre l’enduit. Je pense que j’aurais
pu utiliser la même technique que pour les doubles montants, c’est à dire
coincer la paille avec une plaque de fibralith, et non des tasseaux.


J’avais aussi le même problème sous le toit, entre les chevrons, que j’ai résolu
de la même manière. J’ai là utilisé la fibralith à la place des tasseaux, et on
gagne beaucoup de temps à l’enduit.

Il y a aussi la ceinture à l’intérieur, que j’ai pour le moment prévu de traiter
de la même manière (mais il ne me restera plus de fibralith).


3. LES ZONES « SPÉCIALES », COMME LES ANGLES, LES ENCADREMENTS DE FENÊTRES, LES
LISSES HAUTES ET BASSES (QUI SE CONFONDENT SOUVENT AVEC LES ZONES DU POINT 2)

Les angles, c’est toujours assez particulier pour les maisons paille avec
ossature bois. Il existe pas mal de techniques différentes. Dans notre cas, le
charpentier a fait comme il avait l’habitude de le faire avec les MOB
classiques. J’ai donc le bois nettement en retrait pas rapport à la paille.
J’aurais pu là aussi mettre de la paille coincée par des tasseaux, mais j’ai
préféré mettre 2 couches de fibralith, car ça renforce un peu l’angle, et ça
donne un structure régulière sous la terre qui permet de faire des angles
arrondis, mais pas trop tordus.


Pour les lisses basses, comme mes fondations ne font que 20cm de large, il me
fallait là aussi quelque chose d’assez solide pour compléter la largeur de la
lisse. Si vous avez des fondations larges, il suffit de mettre du liège de part
et d’autre de la lisse. C’est donc avant tout pour là que j’ai acheté de la
fibralith, et il faut dire que c’est vraiment très adapté.




Pour les encadrements de fenêtres, j’avais imaginé mettre une structure en
canisse ou en grillage, et faire le mur en arrondi jusque sur le dormant de la
fenêtre. Beaucoup de gens font des encadrement en bois de l’épaisseur du
mur,mais c’est pas forcément évident de faire un bel ébrasement.
J’ai donc choisi de faire cet ébrasement, intérieur et extérieur, avec l’enduit.
Je pensais donc au départ utiliser un support d’accroche comme de la canisse,
mais j’ai vu chez Thomas que moyennant quelques clous, la terre tenait très bien
sur le bois. Il suffit de mettre beaucoup de paille pour alléger un peu la pâte.
Autant ça me paraît parfait pour les verticales, autant pour le linteau, je
craignais d’avoir du mal à faire quelque chose de joli, d’autant que je ne
pouvais pas rentrer de botte entière au dessus des portes et fenêtres. J’ai donc
décidé de mettre une planche horizontale à l’intérieur et à l’extérieur, jusqu’à
ras de l’enduit.


Michaël m’a conseillé de trouver un système pour faire une goutte d’eau au
dessus de la fenêtre, et surtout éviter que l’enduit ne fissure juste au dessus
de cette planche de bois. J’ai donc chercher des portes solins en zinc, mais
ceux qu’on trouve chez la plupart des revendeurs de matériaux ont une partie de
métal visible très haute. J’ai trouvé un fabricant qui a une version invisible
(le dernier en bas de la liste), mais impossible de trouver un revendeur dans
mon coin. Je suis donc allé chez un plieur de métal à façon pour lui en faire
faire une version simplifiée, sans le grillage support d’enduit (la terre, ça
colle tellement bien sur tout qu’il n’y en a pas besoin). Vu que ça ne coûtait
pas trop cher, j’en ai pris aussi pour le bas des murs, à poser sur la
fibralith. Ca va éviter que l’eau qui ruisselle sur la façade ne reparte vers la
fondation.


4. LES ZONES OÙ DES BOTTES DE MAUVAISE QUALITÉ ONT ÉTÉ UTILISÉES, ET OÙ IL FAUT
BOUCHER DES TROUS.

C’est sans doute un des points qui m’a fait perdre le plus de temps : d’abord on
perd du temps au moment de les poser, puis au moment de boucher les trous, puis
au moment de mettre l’enduit.
Ce qui est malheureux, c’est que la meilleure botte pour la construction sera la
botte « industrielle » : régulière, carrée, tassée, sans mauvaise herbe. Alors
que souvent la botte du paysan du coin sera pas assez tassée, irrégulière,
tordue, et, pleine de mauvaises herbes. C’est d’autant plus vrai en prenant de
la paille bio, qui, n’étant pas traitée, contient plus de mauvaises herbes,
surtout les années pluvieuses, comme celle où j’ai acheté la mienne. Je viens de
me faire livrer un complément de bottes, et c’est de loin les plus belles que
j’ai eu : beaucoup plus lourdes, très droites. Mais elles ne sont pas bio.
Cependant, c’est sans doute tout à fait possible de trouver des bottes bio de
qualité. Et même les miennes, j’aurais pu être plus vigilant quand elles ont été
faites, et demander au paysan de régler différemment sa machine. Mais à
l’époque, je ne savais pas du tout ce qu’était une bonne botte. J’ai vainement
cherché des informations sur le sujet, mais ni le bouquin de Bouter, ni le forum
des compaillons n’ont pu me le dire clairement. Donc d’après mon expérience, et
pour mon type de construction, voici les points qu’il vous faut vérifier :

 * Il faut que ce soit de la paille, et non de l’herbe. Ca paraît con, mais
   certaines années, dans certains champs, il peut y avoir plus d’herbes que de
   blé. Enfin quand je dis herbes, c’est plutôt chardons, picride & compagnie.
   Ca fait des bonne tiges bien dures, certainement très isolantes, et
   résistantes dans le temps, mais contrairement à la paille, ce n’est pas du
   tout élastique : et donc, avec le temps, inexorablement, la botte va se
   tasser. Mes bottes qui contenaient trop de machins comme ça sont passées en
   une année de 35 à moins de 30cm d’épaisseur. Et en plus, les chardons, ça
   pique les doigts, et ça fait énormément de poussière. Posez-vous cette
   question si vous envisagez d’utiliser des bottes de lavande. Je ne suis pas
   du tout sûr que ce soit aussi élastique que la paille.
 * Il faut des bottes denses. Je n’ai malheureusement pas pesé mes bottes, mais
   d’après les avis des uns et des autres, il est fort possible qu’elles fassent
   tout juste 15 kg, et certaine moins. Or, il semble que le bon poids, pour une
   botte de 90cm de long, soit entre 15 et 20. Je connais même quelqu’un qui ne
   crache pas sur une botte de 22kg. Je ne suis pas certains qu’il faille aller
   jusque là, parce que c’est quand même beaucoup plus dur à manipuler, et qu’il
   est possible que comme pour la fibre de bois, au delà d’une certaine densité,
   la résistance thermique baisse (la fibre de bois, plus elle est tassée, moins
   elle est isolante). Et en plus, dans mon cas, il fallait encore rentrer les
   bottes en force entre les deux montants. Et donc une botte trop dense nous
   aurait obligé à avoir des bottes exactement à la dimension, sous peine de ne
   pas pouvoir les rentrer.

Mais sans aller jusque là, je pense qu’il faut s’arranger pour être au dessus de
15kg. Une botte trop légère se déforme trop facilement, et est très difficile à
enduire.

 * Il faut des bottes droites : une maladie commune à beaucoup de presse et de
   faire des bottes moins tassée d’un côté que de l’autre, avec pour effet une
   botte qui se tord d’un côté, torsion qui s’accentue quand on veut la rentrer
   entre deux ossatures. Et on a beau la redresser à coup de persuadeur, elle a
   tendance à reprendre sa forme tordue.

Bref, pour boucher tous ces trous, l’erreur est d’essayer de rentrer de la
paille sèche : sur le coup, ça paraît très bien parce que les trous
disparaissent, mais au moment de mettre l’enduit, le poids de la terre entraîne
la paille en la faisant sortir du trou où on l’avait mise. Il faut donc soit la
coincer avec de la fibralith ou un petit morceau de bois, et une longue vis (ces
trous sont en général proches des ossatures, donc c’est possible), soit la
coller avec de la barbotine. C’est cette dernière technique que j’ai trouvée la
plus rapide et efficace, pour les petits trous irréguliers. Mais bon, je vous en
dirais plus dans un post spécifique aux enduits, parce que si je veux tout
expliquer ici, je vais jamais réussir à le poster.

Pour ceux qui ont eu le courage de lire jusqu’ici, voici quelques photos
récentes du chantier :











RIEN QUE POUR VOS YEUX

août 14th, 2009 | Posted by Matthieu in Journal de la construction - (3
Comments)

Ceux qui suivent les petits twitt dans « en direct du chantier » sur la gauche
ont pu voir que les enduits avançaient, mais voici quelques photos de meilleure
qualité pour bien vous rendre compte de comment c’est beau, en attendant que
j’ai le temps de poster un vrai billet pour tout vous expliquer sur les enduits
de terre. Ca fait bien une semaine que j’ai commencé le billet sur les finitions
paille, mais comme j’essaye de faire ça bien, avec des croquis et tout, ben j’ai
toujours pas fini.

J’en profite pour vous signaler que le magasine « La Maison Écologique« , en
kiosque en ce moment, est un spécial autoconstruction, et qu’il est très bien
fait. Si vous avez le projet de vous y mettre, ruez-vous dessus, ce ne sont que
de bons conseils :


Sinon, la semaine prochaine, on sera sur le chantier tous les matins, de 7h à
12h, et certains après-midi. Je vais essayer d’y aller ce dimanche matin (16
août), mais c’est pas garanti.










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