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Text Content

DANS L'HERBE TENDRE

Chansons françaises et d'ailleurs





MARDI 29 DÉCEMBRE 2015


AU BONHEUR DES DAMES CONTENTS D'EUX (MANIFESTE)






C'est par cette bande de déconneurs dont vous trouverez la liste du personnel
ici-même (on vous recommande particulièrement la vidéo jointe à l'article) que
nous proclamons, pour 2016 comme en 1974, l'attachement à nos valeurs
fondamentales.
Sus aux faiseurs de soupe et à tous leurs fans !


 
Ziggy et Roxy, 
ça vaut pas Jerry Lee, 
et ce bon vieil Alice 
n'est rien auprès d'Elvis !

Z'étaient quand même gonflés, la bande à Pipin. Surtout si on prend en compte
qu'ils venaient de la pop progressive la plus infâme avant de rentrer dans les
rangs d'un bon vieux rock n roll bien gras et déconnant.  
Ce premier album en est du coup, toujours recommandable: quelque part entre
Bijou et Boris Vian.
À la fin c'est pas du yiddish, c'est juste une piste passée à l'envers.





 
On profite de l'occase pour rendre hommage à ce vieil ivrogne de Lemmy Kilmister
qui ne faisait pas de la soupe lui non plus, plutôt du bouillon gras.

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Libellés : Au bonheur des Dames, Parodie, rock



SAMEDI 26 DÉCEMBRE 2015


LES AUVERGNATS DE PARIS



Bouscatel en uniforme

En plus de ravitailler Paris en pinard et en charbon, les Auvergnats l'ont aussi
fait danser.
L'invention du mot "bal musette" vient d'ailleurs de la cornemuse du Cantal et
de l'Aubrac, la cabrette. L'industrie du disque balbutiante va multiplier les 78
tours renvoyant ainsi les airs de balloche faire un tour dans leurs montagnes
d'origine. Et racketter les musiciens en leur mettant la SACEM aux trousses.
Et il a suffit de marier cet instrument à l'accordéon des Italiens pour inventer
une nouvelle musique : celle qui va régner à partir des années 20. 
Le tout, sous le regard de la statue du commandeur, Antoine Bouscatel, le "Jimi
Hendrix de la cabrette".
Mais tenir un bal musette, c'était aussi vite entrer dans un certain "milieu".
De limonadier, à barbeau il n'y a parfois qu'un pas.

C'est cette aventure que raconte cet excellent documentaire sonore de Péroline
Barbet passé le 22 décembre dans "La fabrique de l'histoire" de France Culture
avec les musiciens-chercheurs Jean-Francois Vrod, Eric Montbel et André Ricros,
et Claude Dubois (historien), René Saget (musicien).


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Libellés : Bal musette, Bouscatel, chanson de rue, chanson du XIXème siècle,
Folklore



JEUDI 24 DÉCEMBRE 2015


HOMMAGE À LA GALICE : PROCESSION HÉRÉTIQUE




  ( ESPRIT DE NOËL ES-TU LÀ ?)

Traduction du commentaire, en gallego, de cette vidéo qui traîne chez ioutoube :
Galice, automne 2013. Il pleuvait, comme de bien entendu. Pas de neiges précoces
mais des châtaignes et de la charcutaille. On nous a demandé de jouer à une
procession. Qu'est ce qu'on joue? On n'a jamais joué derrière une procession !
On nous a dit... ce que vous voulez. Et il en fut ainsi. Fin de l'histoire.





En Galice, lorsqu'on ne balance pas des baffes au chef du gouvernement en
goguette, on pratique l'humour le plus nonsense de toute la péninsule.
C'est la fanfare Taquikardia qui s'est permis ce gag. Nous, on s'est bien marrés
à voir la tronche du cureton.
De l'autre côté des Pyrénées, cette bonne vieille haine vis à vis du clergé se
manifeste encore par des processions athées carnavalesques ou des avis à qui de
droit tels celui-ci :



Vous brûlerez comme en 36



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Libellés : A bas la calotte, Etat espagnol, vidéogrammes



LUNDI 21 DÉCEMBRE 2015


SUPPLÉMENT À L'ÉMISSION DE DÉCEMBRE : CONTRE L'ÉLISTISME


Ce n'est pas venu en commentaires du blog mais au cours d'une conversation avec
un ami.
Et, de mémoire, ça donnait quelque chose comme : "Dommage que vous soyez si
élitistes. Il manquait à l'émission le "bulletin de santé" de Brassens. "
Élitistes, nous ? Merdalors...!
Bon, puisque tu nous le demande, camarade, voici le père Georges et son complice
Pierre Nicolas, ricanant sous cape et néanmoins en public à Bobino en 1969.
La chanson, de 1966, (sur l'album Supplique pour être enterré sur la plage de
Sète) fut écrite en une période où le bougon moustachu se faisant plutôt rare,
certains journaux allèrent supposer le pire.
Il leur répondit donc cette vacherie.
On trouve même là-dedans un clin d’œil appuyé à Mallarmé.
L'avez-vous ouï ?






Plus d'infos »
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Libellés : Brassens, chanson leste, en concert



VENDREDI 18 DÉCEMBRE 2015


QUENEAU ET LA CHANSONETTE



Mais Doukipudontan ?



De Raymond Queneau (1903-1976), on a surtout retenu Si tu t'imagines,
immortalisé par Juliette Gréco sur une musique de Joseph Kosma.

Mais le grand maître de l'Oulipo (Ouvroir de littérature potentielle) , satrape
du Collège de Pataphysique, exclu du groupe surréaliste par le commissaire
politique A. Breton en 1930, un temps collaborateur, de la Critique Sociale de
Boris Souvarine, traducteur chez Gallimard, a écrit quelques dizaines de
rengaines.
Ou a eu sa prose mise en notes par nombre de musiciens.

Son amour du rythme, des onomatopées, des néologismes et des mathématiques le
prédestinait d'ailleurs aux adaptations.


Le poème "Tant de sueur humaine, originellement interprété par Guy Béart, est
ici trituré par Éric Bernard.


Et le Saint Ouen Blues, mis en musique par TEO (Thierry Manier, compositeur,
Éric Pau au chant et Olivier Bayol, arrangeur). sur un disque auto-produit avec
5 autres titres, 4 poèmes de Queneau et un de Tristan Derême.






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Libellés : Éric Bernard, Raymond Queneau, rock, TEO



MARDI 15 DÉCEMBRE 2015


DIMEY CHEZ CHANCEL


Amis Dimeylogues, on nous écrit de quelque part dans le Nord-Est (ou au moins de
l'une de ces deux contrées).
Voilà qui tombe ne pouvait mieux tomber.



Bonjour, je suis tombé par un heureux hasard sur votre blog.
Comme il n'est diffusé qu'à discrétion pour le site "les copains du lundi blanc"
http://loic-lantoine.wifeo.com/
  http://loic-lantoine.wifeo.com/bernard-dimey.php 
( adresse de la page Bernard Dimey d'où est tirée cette splendide photographie
ndr)
peut-être serez vous intéressé par l’émission "Radioscopie" de Bernard Dimey;
Amitiés ♫
É. C.
(...)


Réponse : Estimé bienfaiteur, on se fait donc une joie de passer la rencontre
radiophonique entre le gros Bernard et le père Chancel en 1978. Et on est
toujours preneurs de toute documentation.





Et donc en prime, un poème :


qu'on peut agrandir en cliquant



Ce petit poème, on peut supposer qu'il a été écrit pour Yvette Cathiard ... (Ce
n'est qu'une supposition personnelle)

http://www.ysa-gudule.com/Le-Mot-et-LImage/Mots-dits-zotres/Mots-dits-zautres/
Bernard-Dimey
Les brouillons ont été retranscrits sur le site de ma copine Ysabelle,(...) vous
y trouverez une cinquantaine (voire plus) de textes connus, inconnus, rares et
inédits (et c'est pas fini !) :
http://www.ysa-gudule.com/Le-Mot-et-LImage/Mots-dits-zotres/Mots-dits-zautres/Bernard-Dimey/La-soci%C3%A9t%C3%A9/i-9R2fxHN
Est paru il y a quelques mois, dans une édition confidentielle, des manuscrits
de voyage retrouvés par Francis Couvreux :
http://www.lepythagore.com/livrespages/93dimey_voyage.html
Amitiés ♫E.C.



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Libellés : Bernard Dimey, bouquins, émissions radio



DIMANCHE 13 DÉCEMBRE 2015


ON A CHANTÉ LES COLLABOS



Lorsqu'on les entend à la radio, tous alignés au garde à vous face aux
attentats, à l'état d'urgence, aux élections, on se prend parfois à évoquer un
temps qui, question dégueulasserie, n'avait rien à envier au nôtre.
Tout comme George Orwell, Pierre Dac officiait à la BBC pendant la seconde
guerre mondiale, Radio Londres pour les Français, et malgré un ton
obligatoirement patriotard, sa spécialité était de remonter le moral d'un populo
occupé à ne pas crever de faim, slalomer entre les rafles, se foutre à l'abri
des bombes "amies" et retrouver son ausweiss et ses tickets de rationnement,
bordel, je les avais pourtant bien mis dans cette poche !
Ça a donné un duel verbal et haineux entre le speaker des FFL et le
propagandiste en chef de Radio Paris, Philippe Henriot, seulement interrompu par
le forfait de ce dernier, exécuté le 28 juin 1944 par un commando du COMAC,
groupe de la résistance. 
Mais la spécialité de Dac, c'était avant tout des reprises de refrains à la mode
pour en faire des chansonnettes faciles à fredonner, emplies du mépris sans
limite qu'il éprouvait pour l'univers de la collaboration et ses maîtres nazis. 
On la dédie à ceux qui se croient héritiers de ces übermenschen là.





Et on en remet une couche avec une reprise de La complainte de Paris de Charles
Trenet (on avait passé ça dans le florilège 39/45 )


pierre dac la complainte des nazis par Antipathes

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Libellés : Actualités, Douce France, Les angoisses de l'Histoire, Pierre Dac,
reprises



VENDREDI 11 DÉCEMBRE 2015


LES STONES EN FRANÇAIS



En 1965, le groupe de rock qui monte, qui monte obtient son premier succès
destiné à devenir mondial : (I can't get no) satisfaction.
À l'origine groupe de reprises de blues, les Rolling Stones vont se voir petit à
petit obligés de composer afin de réaliser leurs ambitions. Leur premier tube (I
wanna be your man) sera une chanson offerte par Lennon / Mac Cartney, puis
Jagger / Richard (alias les Glimmer Twins) vont devoir se mettre au turbin.
Problème : après le boom créé par Satisfaction, tout le monde les attend au
tournant, leur maison de disque, les critiques, le public, la concurrence, etc.
Pressés comme des citrons, harcelés, nos Twins vont écrire la chanson qui envoie
tout le monde se faire foutre. Et ça va cartonner ! Parue en 45 tour fin 1965,
ce rock, affichant le côté voyou de nos futurs nobliaux millionnaires, affiche
l'irritation d'un rêveur face aux injonctions de la consommation, du voisinage
ou des flics de la circulation.
Et ce fut numéro 1 des hit parades des côtés de l'Atlantique, pour rappel :





Bien entendu, ce genre de rock énervé a donné lieu à pas mal de reprises dès
l'année de sa sortie. Elles sont parfois étonnantes, on vous conseille vivement
les reprises portoricaines en espagnol !
Curieusement, il existe assez peu d'adaptations en français. L'énormité de la
chose aurait-elle inhibé nos rockers ?
Heureusement, la maison OTH en fit une version détournée mais fort inspirée et
reconnaissable qui se trouvait en ouverture de leur premier disque "Réussite"
(1984).
Voilà qui fait un complément à notre émission sur la santé.





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Libellés : en concert, OTH, reprises, rock, Rolling Stones, UK



MARDI 8 DÉCEMBRE 2015


DÉCEMBRE : TANT QU'ON A LA SANTÉ




Ce soir là, chaque chanson fut dûment mimée par nos animateurs. Remarquez, on
s'en fout, c'est de la radio. À l'ancienne...

Raoul de Godewarsvelde                 Chanson sans calcium
Henri Salvador / Ray Charles          Blouse du dentiste
Gaston Ouvrard                                Je ne suis pas bien portant
Thomas & son groupe électrogène   Le cancer
Dany Mauro                                       Tamiflu
Simone Max                                       Un p'tit verre
Les Colocs                                          Séropositif boogie
La Bolduc                                           Tout le monde a la grippe
Énigme
Marie-Thérèse Orain                          L'amour en cage
Étron Fou Leloublan                          Le lavabo
Bobby La pointe                                 Méli-mélodie
Monique Morelli                                 Marguerite Luc
J Higelin / B Fontaine                         La grippe


Comme toujours, cette émission est téléchargeable là.

Et en supplément, le côté visuel de la chose :


Freres Jacques Chanson sans calcium par mouche45

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Libellés : émissions radio, Et surtout la santé, Frères Jacques, meilleur des
mondes



SAMEDI 5 DÉCEMBRE 2015


TOUJOURS PLUS HAUT FLOTTE NOTRE DRAPEAU !


J'ai vécu des moments inoubliables. Les espions, par exemple (...)
En Bulgarie, c'était vraiment quelque chose. (...)


J'ai été photographié... sous tous les angles. Je n'étais pas en forme ce
jour-là. (...)
J'étais vraiment dans un mauvais jour - je ne cherche pas à m'excuser, il n'y a
pas d'excuses, il faut toujours faire de son mieux "vingt fois sur le métier
remettez votre ouvrage" etc... Mais le métier, c'était du bois, mon vieux, du
bois mort, j'étais tout seul, quoi.
Et huit jours après, deux Bulgares du genre vachards à moustache m'abordent dans
la rue. (...) On entre dans un café, on prend place et ils m'exhibent leurs
photos. La honte me monte au front. J'étais minable, vraiment minable. Et
l'angle sous lequel ces salauds-là avaient pris la photo n'arrangeait pas les
choses (...)
J'étais humilié. J'avais trente ans, c'était mon premier poste diplomatique, je
représentais la France...Et ça ! Si j'avais su que j'avais des témoins, que
j'allais passer à la postérité en tant que représentant de la France à
l'étranger, j'aurais fait quelque chose de formidable, c'était pour mon pays,
après tout, il y avait une réputation millénaire à soutenir, Jeanne d'Arc,
Descartes, Pascal, tout ça. Et la môme ne faisait rien d'historique non plus.
Sur la photo, on voyait son visage, elle se tenait là, à quatre pattes, la tête
légèrement tournée vers moi avec l'air de se demander : "Mais qu'est ce qu'il
fait, celui-là?" Quant à moi on aurait dit que je poussais une charrette.(...)



J'ai dit aux deux types : "Écoutez, c'est épouvantable. Je suis confus." Ils
étaient contents. Il y en avait un qui se caressait la moustache d'un air
méditatif et il ne se doutait même pas que je faisais le plus gros effort de ma
vie pour ne pas lui cracher à la gueule. (...)
Finalement, le plus sévère des deux flicards me dit :"Avec un peu de bonne
volonté de part et d'autre, on peut toujours arranger les choses." Je débordais
de gratitude. "Formidable...Merci, merci...Tout ce que je vous demande, c'est de
me donner encore une chance... Convoquer cette jeune personne ou, de préférence
une autre un peu plus stimulante...Tenez, la fille de votre chef, le ministre de
l'Intérieur, j'ai toujours eu envie de me la taper et si vous pouviez m'arranger
ça...On déchire ces photos déshonorantes et on recommence. Je vous promet de
faire beaucoup mieux. Je vous promet de faire glorieux, surtout si vous me
permettez de mettre le drapeau tricolore dans un coin, ça m'a toujours fait un
effet inouï, le drapeau tricolore, à ces moments-là, c'est même pour ça que je
suis devenu gaulliste. (...) Si vous ne le faites pas pour moi, faites-le pour
Rabelais, pour Madelon, pour Brantôme et pour Maurice Thorez." (...)
Les deux connards communistes me regardaient comme s'ils étaient tombés sur un
antéchrist. Tout juste s'ils ne réclamaient pas au garçon de l'eau bénite. Je
n'ai jamais pu blairer les puritains, jamais. Je leur sortais tout ça entre les
dents, en les regardant devenir de plus en plus verts et avec une de ces envies
de leur danser dessus, mon ami....

Romain Gary (La nuit sera calme) 




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Libellés : Actualités, Baaziz, bouquins, cinéma, Douce France, Renaud, reprises,
Romain Gary



MERCREDI 2 DÉCEMBRE 2015


DÉCEMBRE : MÉTRO BOULOT, CHIMIO



Tous au trou de la sécu (variante belge)

Par delà l'actualité, comment va la santé ?
Non, pas la taule. Celle-là déborde, comme à son habitude, l'autre, celle qui
nous rend apte à nous lever le matin pour produire, consommer, nous reproduire,
vivre avec ou sans gouttes, cachets, piqûres...
L'Herbe Tendre de décembre fera donc un tour du côté des petits et gros bobos
(rien à voir avec nos centre villes) des maladies, des thérapeutes et autres
médicastres plus ou moins humains ou filous.
On vous y espère le lundi 7 décembre sur Canal Sud (92.2 fm) à 18h.
À la votre !


Oberkampf - Hopital par eginauhdo763

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DIMANCHE 29 NOVEMBRE 2015


TEYSSOT-GAY ADAPTE HYVERNAUD










Fils d'ouvriers, Georges Hyvernaud (1902 / 1983) est un des écrivains français
les plus méconnus, oublié, passé sous silence des lettres françaises d'après
guerre (on parle ici de 1939/ 1945).
Brillant élève, enseignant à l'école normale, il collabore dès 1926 à quelques
revues littéraires parisiennes.
Sa jeunesse était déjà restée marquée par l'attitude patriotarde des médiocres
prenant des poses de matamores au cours de la première guerre mondiale*.
En 1940, il fait partie de cet immense troupeau de prisonniers qu'est devenue
l'armée française (environ 1 845 000 captifs). Envoyé dans un Oflag (camp de
prisonniers pour officiers, donc pas astreints au travail forcé) en Poméranie.
De cette longue marche d'humains entassés, des années qui vont suivre derrière
les barbelés, il tirera "La Peau et les Os" en 1949 qui fut descendu par les
critiques dès sa pré-publication dans Les Temps Modernes. 


On supposera le sous-titre rajouté par l'éditeur



Dix-huit cents jours d'humiliation, de promiscuité répugnante, de pestilence et
d'abjection décrites par un instituteur charentais perdu en terre hostile. Le
prisonnier est un homme nu, privé d'identité, d'espoir et de rêves, écœuré par
les poses, le chauvinisme mesquin, la prose de Charles Péguy, le vychisme
affiché de la plupart de ses codétenus.
Ce livre sera vite remisé aux oubliettes dans l'ambiance libératrice durant
laquelle les prisonniers font tâche dans la légende du réveil national et de la
geste résistante.
Malgré l'estime de Raymond Guérin ou Henri Calet, ce sera encore pire avec Le
Wagon à vaches (1953) inspiré par son retour à la liberté dans la France
pavoisée de la victoire : «l'expérience de l'absurde vécu au niveau de la misère
quotidienne par les individus les plus ordinaires»
Extrait du "wagon à vaches" (1953) : "Les boutiquiers exposaient en ce temps-là
le portrait d'un général. Les poètes chantaient la Marseillaise et les
lendemains qui chantent, la rose, le réséda et les cheveux d'Elsa; des choses
qui ne me concernaient point."
Georges Hyvernaud abandonna la littérature. Professeur à l'École normale de la
Seine, il se consacra à une œuvre pédagogique avant d'être redécouvert dans les
années 80 par la réédition de ses deux livres ainsi que par un troisième "Lettre
anonyme".



 

Bouleversé à la lecture de La peau et les Os par « l'honnêteté viscérale » de
son auteur Serge Teyssot-Gay (alors guitariste de Noir Désir) en a tiré une
adaptation musicale sous le titre On croit qu'on en est sorti (Barclay, 2000.)
Il y récite des extraits du livre enrobés de guitares souvent saturées et de
rythmes plombés.
L'extrait ci-dessous ne manquera pas d'évoquer une certaine actualité. 




* Extrait de "feuilles volantes" "Se dépêcher de gagner des sous si on aimait
ça. Ou de baiser, si on aimait ça. C'était la guerre. Jamais excuse plus
commode, absolution plus totale ne seraient offertes à la vacherie humaine."





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Libellés : bouquins, Georges Hyvernaud, Maudite soit la guerre, Taules,
Teyssot-gay



JEUDI 26 NOVEMBRE 2015


ARCHIVES DU SCOPITONE (4) GAINSBOURG SE PASTICHE


Pour l'occase du premier avril 1966, son pote Jean Yanne pousse le Lucien à se
parodier en reprenant son premier succès personnel* "Le poinçonneur des Lilas"
(disque "Du chant à la une !" 1958).
Il suffira juste d'agrandir un peu des trous qui seront désormais creusés à Pacy
sur Eure, rime oblige.
Le résultat: un scopitone plutôt sympa et pince sans rire.



Serge Gainsbourg - Le fossoyeur par Van_Lock

*Avant 58, Gainsbourg, assez complexé face à Boris Vian et trop timide pour
tenir le devant de la scène écrivait des chansons pour d'autres tout en faisant
le pianiste de cabarets.



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Libellés : Gainsbourg, Jean Yanne, Parodie, RIP, Scopitone



DIMANCHE 22 NOVEMBRE 2015


LOIS SCÉLÉRATES (ACTUALITÉ )



France, terre de culture et d'arts (vue d'ensemble)


Petit rappel sur les "lois scélérates"*
Première loi, 12 décembre 1893 : sont désormais punies provocation indirecte et
apologie d'idées subversives. Un juge peut ordonner la saisie de l'organe
concerné et des arrestations préventives.
La seconde loi tombe le 15 décembre, trois jours après. Elle vise les
associations de malfaiteurs et cible particulièrement les groupes anarchistes.
Elle permet d'inculper tout membre ou sympathisant sans distinction. Et
encourage, au passage, à la délation : « Les personnes qui se seront rendues
coupables du crime, mentionné dans le présent article seront exemptes de peine
si, avant toute poursuite, elles ont révélé aux autorités constituées l’entente
établie ou fait connaître l’existence de l’association.».
La troisième loi, du 28 juillet 1894, est plus explicite puisqu'elle les vise
directement les anarchistes en les nommant, leur interdisant toute propagande.
Suite à cette loi, de nombreux journaux, dont Le Père peinard, sont interdits.
Elle inaugure une véritable chasse aux sorcières, des milliers de perquisitions
et d'arrestations débouchent, notamment sur le Procès des trente.



FRANCOIS BERANGER.l'état de merde.wmv par kikipicasso7



Vous ne voyez toujours pas le rapport avec trois mois d'état d'urgence ?
Sans faire d'anachronisme incongru, il se trouvait à l'époque au moins quelques
voix connues pour crier au scandale. Chez les socialos, entre autres...
Ça va faire 20 berges qu'on vit sous Vigipirate (efficace, non ?) et on a
quelques craintes pour la suite.
Toute manifestation est interdite, sauf pour resserrer les rangs pendant que les
marchés de noël, eux, ouvrent à l'heure. Business as usual.
Plus de 40 perquisitions en quatre jours rien que dans la région toulousaine
pour plus de 200 grammes de shit saisis ! Tremblez terroristes !
On nous claironne encore une fois le coup de l'union sacrée.
Et un jour, peut-être, on va trouver ça lassant**.
Quant au chanteur toulousain qui fit carrière sur son origine algérienne et qui
vient d'éructer son amour de la France et son accord à restreindre les libertés
("On en a tellement", ose-t-il rajouter) on lui souhaiterait bien de crever s'il
n'était déjà atteint de mort cérébrale.
Y'a des jours comme ça, entre marteau et enclume de la connerie, on a envie
d'aller voir ailleurs s'il y a de la vraie vie.
Dans cette ambiance, on reprendra bien du blues crade, désespéré, celui qui
donne envie d'en finir avec ces guignol.
Alors écoutez "Ain't it fun" des Rockets from the tombs de Cleveland (50/50
futurs Pére Ubu et Dead Boys) maquette jouée en 1974, qu'on croirait avoir été
écrit pour cette nation glauque. Rarement chanson est tombée aussi juste.



* L'expression est d'Émile Pouget. Jean Jaurés et Léon Blum la reprendront à
leur compte.  

**Les médias s’emploient à faire croire que seuls les terroristes s’attaquent à
l’État et que par consé­quent tous ceux qui s’attaquent à l’État sont des
terroristes. Leur intention est claire : assimiler tout acte de révolte à du
terrorisme, tout en décuplant la charge émotionnelle attachée à ce mot. Le
ter­rorisme est la continuation de la politique par d’autres moyens. (...)

Nous subissons directement l’intensification des moyens de contrôle. Le sinistre
précédent alle­mand donne l’avant-goût de ce qui nous pend au nez. II devient de
plus en plus difficile de se dissi­muler aux yeux de l’État. Dans ce monde,
seules les marchandises peuvent circuler librement. Pour nous, les pauvres, le
simple fait de circuler devient périlleux. (Os Cangaceiros. 1986)

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mondes, rock, Rocket from the tomb



VENDREDI 20 NOVEMBRE 2015


PARENTHÈS D'ACTUALITÉ : DE L'IDÔLATRIE PERVERSE


Et dire qu'il y a peu, certains (dont nous sommes) affirmaient péremptoirement,
avec parfois une pointe de nostalgie déplacée, regretter le temps où aller voir
du rock était aventureux, voire dangereux !
Voilà t'y pas que quelques salopards ont remis les pendules à l'heure,
accompagnant leurs actes d'un discours digne de l'ère Brejnev en ce qui concerne
notre musique.
Et puisqu'il paraît que résister c'est sortir le soir sous protection policière
("Entre au bistrot Jean Moulin !") nous rejoignons nous aussi la résistance en
affirmant nos valeurs.
Il est des groupes français qui font des reprises en traduisant littéralement
l'anglais originel. En général, c'est lamentable.
Les Éponges se sont attaqués à Jaaaaames Brown en 1990.
On vous offre cette tranche de décadence.
À suivre...


Gloire éternelle au camarade Gildas de Dig it ! pour nous avoir révélé ces
galopins.

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Libellés : A bas la calotte, Actualités, les Éponges, Parodie, reprises, rhythm
and blues



MERCREDI 18 NOVEMBRE 2015


RIMBAUD EN CHANSON ( 1 ) : SENSATION





Rimbaud, vieilli, à Harar (1883 ?)

Le jeune Arthur ne pouvait qu'attirer et fasciner moult  musiciens. Ferré,
Montand, Morelli, Reggiani entre autres s'y sont frottés. Et on n'ose compter le
nombre de rockers ayant emboîté le pas de Patti Smith.
Chacun, chacune, a son Rimbaud, archétype du jeune homme révolté, échevelé,
transgresseur, sympathisant de la Commune.
Bien entendu, le commerçant africain préfigurant les apprentis businessmen qui
allaient revendre des bagnoles plus ou moins pourries au sud du Sahara a
beaucoup moins la faveur de la chanson, ne serait-ce que parce que le petit gars
de Charleville-Mézières avait alors rompu avec l'écriture.
Il existe toutefois des chansons traitant de cette dernière période, on y
reviendra...

Dans l'immédiat, on va se contenter de ressortir un classique, Sensation (paru
en mars 1870 dans Le cahier de Douai), qui fut d'abord mis en musique par Félix
Leclerc, puis repris, avec une autre mélodie, par Robert Charlebois en 1969.
Cette dernière version resta la plus populaire.
Elle est ici interprétée en duo dans une émission des Carpentier des années 70,
en duo avec Jacques Higelin qui cabotine. Mais la beauté de ce texte...


Duo Higelin et Robert Charlebois par alainpau




Le poète par Hugo Pratt

Hugo Pratt a, pour sa part, pas mal cité Rimbaud.
Toutefois, il convient de rendre ici hommage à ses traducteurs.
Dans les Éthiopiques (forcément) la première page d'un Fortin en Dancalie cite
Le Bateau ivre dans une planche hallucinée de chameaux, drapeaux, mitrailleuse,
scorpion... lu par une baderne de l'armée britannique, traître à la cause
irlandaise.
Dans les planches numéros 91 et 92 de Corto en Sibérie, on retrouve Sensation
comme moyen d'évasion au cours d'une violente rencontre avec la Division Sauvage
du baron Ungern-Sternberg.
Dans la version originale de la BD, le poème de ces deux pages ne sont pas de
Rimbaud mais d' Eugenio Genero, poète vénitien et grand-père paternel de Pratt.
Fut-ce un coup de génie des traducteurs ou une idée de Pratt lui-même que
d'aller remplacer son grand-père par Arthur Rimbaud pour la version française ?
Nous n'avons pas la réponse à cette question.
Le même poème sera recyclé dans le médiocre dessin animé tiré de l’œuvre de
Pratt, La cour secrète des arcanes (2002).

La première version mise en musique par Félix Leclerc

Félix Leclerc - Sensation par BnFCollection



Aux images nous sommes condamnés (pêché chez La crevaison !)


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Libellés : Félix Leclerc, Higelin, Québec, Rimbaud, Robert Charlebois



DIMANCHE 15 NOVEMBRE 2015


FRANCESCA EN CONCERT



Écœurés par le dernier massacre parisien en date  (le pire depuis octobre 1961)
et par la réaction, pourtant tellement prévisible, des crapules qui nous
gouvernent, on se contentera, pour l'instant et comme à chaque coup de cafard,
de s'envoyer un peu de musique.
C'était pour l'émission télévisée "Gala de la fine fleur de la chanson
française", du 2 mai 1968.
La suite dudit mois n'allait pas être triste.
On constate ici que même la télé de De Gaulle avait quelques bons moments. On
pouvait y proférer des gros mots comme "Vietnam" ou y chanter les hauts faits
d'une courtisane décatie.
 
Francesca Solleville est accompagnée par l'orchestre  de Jean-François Gaël,
elle interprète trois chansons :
- "Lola, Lola", paroles de Michelle Senlis et Claude Delécluse, musique de
Jacques Debronckart
- "Vietnam", paroles et musique d'Henri Gougaud
- "La fille des bois", paroles de Pierre Mac Orlan (parues dans le recueil
"Mémoires en chansons", Gallimard, 1963), musique de Léo Ferré.






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Libellés : Dans les rades, en concert, Francesca Solleville, Jacques
Debronckart, Léo Ferré, Mac Orlan, Maudite soit la guerre



VENDREDI 13 NOVEMBRE 2015


LE DÉSIR SELON MOULOUDJI








Madame Rita : femme fatale à ses heures

Le petit Marcel est loin de s'être contenté de chanter les autres (Queneau,
Prévert, Dimey et bien d'autres).
Il écrivit la plupart de ses succès, chansons plutôt tendres, souvent placées
sous le signe de l'auto-dérision.
On a toujours particulièrement aimé cette balade mélancolique, enregistrée en
1957.
La musique était co-écrite avec Henry Charles.
le titre est paru dans le disque "Le long des rues de Paris" édité par Philips
(N 76.404R).
Au prix qu'atteint cette (bien nommée) galette chez les collectionneurs, on
pourrait bouffer du caviar à la louche au petit-déjeuner et en amoureux pendant
deux mois.
Approximativement...

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Libellés : chanson tendre, Mouloudji



MARDI 10 NOVEMBRE 2015


ALLEN TOUSSAINT A CASSÉ SA PIPE



Allen Toussaint est mort le 9 novembre dernier.

Né en 1938, il avait débuté au piano avec Dave Batholomew avant d'aller
accompagner, excusez du peu, Fats Domino, Irma Thomas, Lee Dorsey, Dr John,
Professor Longhair et bien entendu le légendaire groupe de funk de la New
Orleans, The Meters (liste non exhaustive).

Il a également cotoyé le grandissime chanteur et auteur cajun Bobby Charles.
Ce qui explique, notre peine mise à part, sa présence sur ce blogue dans la
rubrique "cajun".

Hommage à un grand pianiste, compositeur, chanteur et producteur de la New
Orleans.
Un petit blues pour respecter la tradition.



 
Suivi d'un inévitable pour la route. So long, chap.


 



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Libellés : Allen Toussaint, Cajun, rhythm and blues, RIP



DANNY BOY ET LES PÉNITENTS (CURIOSITÉ MALGACHO-NORMANDE)




CLAUDE PIRON ALIAS DANNY BOY, NATIF DE L'EURE; SE MORFOND DANS SA NORMANDIE EN
1961.



On peut le considérer comme l'un des premiers chanteurs français de rock, seuls
Georges Guétary (si !) et Henry Cording (Henri Salvador) avaient abordé le genre
sans y croire, avec un ton sarcastique.
Claude commence sa carrière sous son vrai nom, en 1958, avec une reprise des
Kalin Twins "When" renommé "Viens" (fastoche, non ?). Il enregistre ses premiers
disques sous son vrai nom, avant de prendre, en 1960, le pseudonyme de Danny Boy
et de former le groupe Danny Boy et ses Pénitents qui seront Bruno (guitare), JC
Ralai (guitare), Didier (guitare basse) et José (batterie).
L'histoire du groupe est assez marrante :
Imaginez quatre jeunes Malgaches, exilés à Paris, qui chantent des romances au
bois de Vincennes. Jean-Claude Ralai, 20 ans, travaille chez un imprimeur. Un de
ses collègues le met en rapport avec le chanteur Danny Boy, qui auditionne des
musiciens.
En deux boogie-woogie, Danny est conquis,il les engage. Jean-Claude prétend qu'à
l'époque il ne connaissait que 3 accords !
Là, deux versions existent au sujet de cet étrange groupe black sapé dans un pur
style Klu Klux Klan :
- Danny en fera ses Pénitents en souvenir des processions des fêtes de Pâques
passées en vacances à Barcelone
- Les petits gars, en majorité étudiants, ont de la famille à Madagascar et
veulent à tout prix éviter d'être reconnus par leurs parents (sont censés
étudier et pas faire les cons avec des guitares) en cas de passage télé. D'où
les cagoules...

Ici, dans une reprise de ... Schubert



Leurs premiers succès, Un collier de tes bras, Un coup au cœur, C'est encore une
souris, Je ne veux plus être un dragueur, ont mettent en avant un timbre de voix
bien frappé, assez clair, qui le distinguait des autres chanteurs. 
Grandeur et servitude du rocker sous le gaullisme : en 1962, Danny Boy et ses
Pénitents se sont produits pendant huit mois en tournée avec le Cirque Pinder.
En 1967, ils ont également participé à la tournée "L'épopée du rock", avec
l'inénarrable Vince Taylor.
À la dissolution du groupe, Claude Piron se fera poissonnier sur les marchés
normands.


DANNY BOY ET LES PENITENTS par asinette



(Emprunté au monde de Jano)


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Libellés : Danny Boy, rock



VENDREDI 6 NOVEMBRE 2015


LE TUBE DE GUERRE UNIVERSEL : LE BLUES DU SOLDAT


En avril 1915, le jeune Hans Leip a le moral en berne.
Non seulement, ce caporal est mobilisé pour le front Russe mais, incorrigible
romantique, il est amoureux de deux femmes : sa logeuse Lili et Marleen, une
infirmière de sa connaissance.
Qu'à cela ne tienne, avant d'aller patauger dans la gadoue ukrainienne, le poète
réunit les deux dames dans un même poème :  Lied eines jungen Wachtpostens
(Chanson d'une jeune sentinelle)




Rentré du front, à peu près entier, Hans Leip publiera un recueil, en 1937, Le
petit accordéon du port, comprenant 5 strophes de la chanson accompagnées d'une
partition.
Cette même année, la chanteuse Lale Andersen va conclure cette chanson en
faisant mourir le soldat dans deux derniers couplets avant de demander à son
amant, Rudolf Zink, de la mettre la en musique en améliorant la partoche.
Rodée dans les cabarets, elle enregistrera deux versions différentes. Les choses
étant ce quelles sont en 1938, c'est la version la plus martiale qui sera
diffusée en radio.
Jugée « terne et sans rythme » par la critique, la scie cafardeuse ne se vendra
qu'à 700 exemplaires. Un bide absolu !

 La version originale par Lale Andersen



  Mais la renommée est parfois farceuse. 
Le 18 août 1941, des bombardiers britanniques rasent l'entrepôt de disques du
lieutenant Heinz-Karl Reitgen, directeur et disc jockey de la station de radio
militaire de Belgrade, occupée par la wehrmacht. Obligé de se rabattre sur un
carton de disque au rebut, il prend cette chanson comme indicatif de fin des
programmes.
L'émetteur de Radio Belgrade étant capté de Libye jusqu'en Norvège, voilà t'il
pas que des milliers de soldats, cantonnés dans cet espace géographique, se
mettent à chialer et en redemander tous les soirs à 22h.
Goebbels s'en émouvra et ira traiter cette scie de "danse macabre". Pour sa
part, le musicologue Erwin Rommel l'adoptera sans réserve dans son Afrika Korps.
Et tous les soirs, quelque part entre Benghazi et El Alamein, selon offensives
et 


un public souvent captif

contre-offensives, les combats s'arrêtent et les Anglais, Canadiens,
Australiens, Français et autres embarqués dans cette galère hurlent aux
Allemands d'en face de monter le son ! 
Ainsi, la chanson du caporal cafardeux de 1915 est devenue l'hymne absolu d'une
guerre qui s'éternise.
En quelque mois, elle est chantée en 43 langues. En France, c'est Suzy Solidor
qui l'enregistre en janvier 1942 (adaptation d'Henry Lemarchand).
Goebbels, toujours aussi teigneux, en fait graver une version en anglais pour
démoraliser les soldats alliés.
Du coup, l'État-major allié riposte avec des versions de Anne Shelton, Vera Lynn
ou Glenn Miller.





Mais LA version langoureuse entre toutes, LA version populaire entre toutes, LA
version qui tombe à pic, c'est bien entendu celle enregistrée par le capitaine
de l'US Army, d'origine allemande et antinazie irréprochable, Marlène Dietrich.
L'actrice embedded fera plus de 60 concerts, en 1944, en accompagnant la
progression de la troisième armée de Patton, s'appropriant la chanson au point
de changer son titre en Lily Marlène et transformant le blues du soldat allemand
loin de chez lui en hymne de la libération.




Une variante des années soixante par Anne Vanderlove



Pour finir, on ne résiste pas au plaisir de vous envoyer ce pastiche écrit par
l'écrivain Guy Roves, écrit dans lointain stalag et chanté, il fut un temps, en
intro de concerts par la Souris Déglinguée :
Devant la caserne,Y a un Allemandqui monte la gardeassis sur un pliant.Je lui
demande :pourquoi pleures-tu ?Il me répond :Nous sommes foutus !On a les Russes
au cul.Hitler sera pendu.

On termine par un clin d’œil à Chéribibi qui a aussi raconté cette histoire, à
sa manière, dans son numéro 8. Rompez !

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Libellés : Anne Vanderlove, Cabaret, Lale Andersen, Les angoisses de l'Histoire,
Marlène Dietrich, Maudite soit la guerre



MARDI 3 NOVEMBRE 2015


NOVEMBRE 2015 : L'ENFERMEMENT



Dialogue social (début XXIème siècle)

Pour le mois des morts,on s'est tapés une petite virée chez les enterrés
vivants.
En taule ou ailleurs, c'est pas les maisons closes qui manquent...
Pour creuser un tunnel en zizique :
Les crabes à la mer                La cellule
Les 4 Barbus                         Complainte d'un galérien
Francesca Soleville                Merde à Vauban
Jacky Foussier                        L'enfermée
François Béranger                  Prisons
Tri Yann                                 Dans les prisons de Nantes
Bérurier Noir                         Pavillon 36
Passi                                      Le maton me guette
Bobby Lapointe                       Sentimental bourreau
Simone Bartel                         Mon p'tit salé
NTM                                       Qu'est-ce qu'on attend ?
Serge Reggiani                        Villejuif
Zonzinc                                   La dernière babillarde 

On écoutera cette émission éducative en cliquant là

En supplément, un des morceaux qui n'a eu le temps d'apparaître





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Libellés : émissions radio, La Rumeur, Rap, Taules



DIMANCHE 1 NOVEMBRE 2015


PARIS JADIS AU GÉNÉRIQUE


Des Enfants Gâtés


Synopsis :
Afin d'écrire le scénario de son prochain film dans la plus grande tranquillité,
Bernard Rougerie, cinéaste déjà célèbre, loue, après bien des déboires, un
appartement dans une cité H.L.M...
Il est invité dès le premier soir par ses voisins, dont une jeune chômeuse,
Anne, à participer à une réunion de locataires. Par désœuvrement, par secrète
inclination pour Anne, Bernard se trouve pris dans l'engrenage de leurs
revendications légitimes face à des propriétaires voraces...

Ce n'est pas, à proprement parler, du grand Tavernier mais la chanson du
générique est un coup majeur : Jean-Pierre Marielle et Jean Rochefort, qui ne
jouent pas dans le film, chantent en duo.
C'est là la plus réjouissante version qu'on ait jamais entendu du "Paris jadis"
de Jean-Roger Caussimon (on en trouvera une version là).
Nos deux cabots moustachus y mettent toute la gouaille et l'ironie requises en
la circonstance.
Cette séquence a pas mal tourné sur divers blog mais comme y'a pas de mal à se
faire du bien petit rappel :


"Paris Jadis" : J. Rochefort / J-P... par Bonzou

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Libellés : Caussimon, chanson de rue, cinéma, Douce France, Jean Rochefort



JEUDI 29 OCTOBRE 2015


MAURICE FANON A LE CAFARD



Maurice et Colette


À l'instar de Bernard Dimey ou de  Jean-Roger Caussimond, Maurice fanon
(1929-1991) est le type même de l'auteur qui a nourri une charrette
d'interprètes avant de se décider a y aller de sa propre voix.
Après une parenthèse algérienne de deux ans qui le laissera antimilitariste à
perpéte, il écrira pour Georges Moustaki, Pia Colombo, Francesca Soleville, Joe
Dassin, Isabelle Aubret, Cora Vaucaire, etc. avant de se lancer en compagnie de
Jacques Debronckart au cabaret de Jacqueline Dorian avant de signer chez Odéon
en 1963.


Sans illusions ni concessions pour le monde du show-business, Fanon continuera
une carrière en dents de scie dans les cabarets marquée, entre autre, par le
blocage de ses droits par deux maisons de disques. 
Curieusement, il aura un certain succès d'estime au Japon.
Entre un vieux fond anar et des amitiés au grand parti des travailleurs, il aura
l'honneur d'un disque entier de ses compos interprétées par Juliette Gréco.
Par ailleurs, il a écrit deux romans et quelques recueils de poésie qui ne
seront édités qu'à titre posthume.
Il est mort le 30 avril 1991.
Un site internet lui est dédié. 

Une autre joyeuseté

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Libellés : Cabaret, Maudite soit la guerre, Maurice Fanon, vidéogrammes



DIMANCHE 25 OCTOBRE 2015


NOVEMBRE ENTRE QUATRE MURS




LA PRISON EST CE LIEU OÙ ULYSSE EST SOUS L’ŒIL D'UN CYCLOPE QUI GARDE ET MANGE
LES MOUTONS. (AH BENOTMAN)



Depuis qu'un certain Hamourabi a chié les premières traces écrites de la loi, il
semble que l'humain ait développé une passion certaine pour entraver et enfermer
son semblable.
Et ce n'est pas allé en s'arrangeant depuis, c'est même un business qui peut
rapporter gros.
De même qu'il existe une littérature carcérale, un cinéma carcéral, une peinture
carcérale, la chanson s'est souvent attaquée au triste sort du taulard, du
galérien, du bagnard, du gosse en maison de redressement.
Mais on ne réduira pas ici l'enfermement à la seule prison. Hôpitaux
psychiatriques, mouroirs de retraites, centre d'éducations fermés (bel oxymore
administratif, au passage), stockage concentrationnaires sont autant de lieux
d'enfermement.
Chacun peut se retrouver enfermé et en faire une complainte, un hymne, un blues
vengeur ou un refrain ironique.

L'Herbe tendre de novembre ira donc fouiner entre quatre murs pour l'émission du
lundi 2 novembre à 18h sur radio Canal Sud (canalsud.net)


Un documentaire de Nicolas Drolc sur les mutineries de Toul et Nancy en 1971
(musique de King Automatic et M. Verdun)





Où nos working class heroes conseillent de ravager les maisons de redressement
(les images viennent de la mutinerie de Stangeways, Manchester,1990)


 
 




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Libellés : cinéma, émissions radio, meilleur des mondes, punk, Sham 69, Taules,
UK



JEUDI 22 OCTOBRE 2015


LA VILLE DE BOUE (1870)





Voilà une chanson qu'on a manqué passer dans l'émission consacrée à la racaille
militaire.
Créée par Tri Yann, sur leur album Urba en 1978, elle narre un épisode méconnu
de la guerre de 1870/1871, celui du camp de Conlie.

Le 4 septembre 1870, après un début de guerre désastreux contre la Prusse,
Napoléon III, prisonnier à Sedan, abdique. 
Sous pression d'un Paris pré-révolutionnaire, Léon Gambetta, ministre de la
guerre du nouveau gouvernement,  voulut poursuivre une "guerre à outrance" en
levant des Mobiles pour livrer des batailles censées rompre l'encerclement de la
capitale.
Dans ce cadre, il était prévu de former une Armée de Bretagne avec les surplus
de la guerre de Sécession américaine. Les promesses de doter cette unité de
l'armement et de l'équipement nécessaires, ne furent jamais tenues. 
Émile de Kératry, obtint de Gambetta, enfui à Tours, l'autorisation former, sous
sa responsabilité, cette Armée de Bretagne autonome (60 000 hommes), destinée à
se rendre au secours de Paris. Cette armée sera cantonnée à Conlie, prés du
Mans.




Mal vêtus, contraints de monter leurs tentes dans un terrain récemment labouré,
devenu bientôt fangeux, sans aucun approvisionnement, tant alimentaire que
militaire, ils furent bientôt la proie de maladies (fièvre typhoïde,
variole...). Gambetta les considérant comme des Chouans potentiels, il n'équipa
qu'une infime fraction des troupes avec à peine plus de 4000 vieux fusils à
percussion de types divers parfois rouillés, dont les plus modernes étaient des
Springfield américains. De plus, ils furent dotés de munitions hétéroclites qui
ne correspondaient pas à leurs armes, ou dont la poudre avait été "délavée" par
l'humidité et se révélaient incapables de faire feu. Dans le pire des cas,
certaines de ces armes explosaient au moment du tir, s'avérant plus dangereuses
pour leur servant que pour l'ennemi. Indigné par le sous-équipement de ses
troupes et les conditions sanitaires déplorables qui leur étaient imposées,
n'obtenant pas de réponse satisfaisante du Gouvernement de Défense Nationale,
Keratry demanda à être relevé de son commandement.

Le général de Marivault, remplaçant Kératry, écrivit à Gambetta le 22 décembre
1870 : " j'ai trouvé 46.000 hommes désarmés, mal vêtus, non chaussés, sans
campement (les baraquements promis n'ont jamais été montés et la troupe pour
plus de 90% couche sous des tentes, ils ont comme matelas de la vieille paille)
et sans solde,paralysés dans un marais où toute leur énergie consiste à se tenir
debout et à se tenir secs...!"
Jugement confirmé par un journaliste du Times de Londres : 
"... L'aspect des troupes que j'ai rencontrées aujourd'hui était déplorable.
Leurs armes rouillées paraissaient hors d'état de service. Plusieurs marchaient
sans chaussures, un grand nombre paraissaient exténués e leur cavalerie était
dans un état pire que l'infanterie s'il est possible. Bien souvent, c'est le
cavalier qui aide le cheval à avancer...."

Le camp fut surnommé Kerfank (la ville de boue) par les mobiles.
La chanson* de Tri Yann évoque ainsi les cris des soldats mourant de froid et de
malnutrition, implorant le général de les renvoyer à la maison : « General, ma
general d'ar gêr, d'ar gêr ma général, n'eo ket d'ar brezel ! » (à la maison
mais pas à la guerre). Marivault loua leur ardeur à vouloir partir à la guerre,
ignorant qu'en breton, "d'ar ger" ne veut pas dire "à la guerre", mais "à la
maison".




De fait, on laissera ces soldats pourrir sur place, ne les envoyant au massacre
qu'en janvier 1871 sans armement adéquat, pour une défaite supplémentaire, au
Mans.
Le général de Lalande déclarera devant une commission d'enquête parlementaire :

«  Je crois que nous avons été sacrifiés. Pourquoi? Je n'en sais rien. Mais
j'affirme qu'on n'aurait pas dû nous envoyer là, parce que l'on devait savoir
que nous n'étions pas armés pour faire face à des troupes régulières. »
7 mars 1871: dissolution de l'Armée de Bretagne. Retour au pays des troupes
bretonnes.
Nous voilà rassurés. Pour notre part, nous avons longtemps pensé que cette armée
de gueux, tenus en réserve, avait été ensuite utilisée pour écraser la Commune
de Paris. Il semblerait qu'il n'en soit rien. 

Un monument a été élevé sur le camp de Conlie dont voici la plaque : " 1871 D'AR


VRETONED TRUBARDET E KERFANK CONLIE DALC'HOMP SONJ 1971" (Aux Bretons trahis au
village de boue de Conie. Souvenons-nous.)

La plupart des informations de cet article sont tirées de ce site.
Si on trouve une chanson idoine, on se fera un plaisir de vous raconter le sort
lamentable d'une autre armée au cours de cette même boucherie, celle de
Bourbaki. 

On constatera à nouveau que le mépris et l'incompétence criminelle des
états-major n'a pas attendu 1914 ou 1940.

* Le Guillaume du refrain, c'est le roi de Prusse, futur empereur d'Allemagne.
Alfred Chanzy est le général de l'Armée de la Loire, responsable du désastre du
Mans.  

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Libellés : Folklore, Les angoisses de l'Histoire, Maudite soit la guerre, Tri
Yann



LUNDI 19 OCTOBRE 2015


MARCEL AYMÉ ET MARIANNE OSWALD


Deuxième article signé Marcel Aymé et envoyé par les bons soins de l'ami
Wroblewski.
Comme le précédent, c'est de 1934, juste avant que le déroutant Marcel n'aille
s'enticher de Mussolini et de ses expéditions africaines (si, si, quel Con !).



JEU DE MASSACRE


Je suis allé, l'autre soir au cabaret des Noctambules entendre Marianne Oswald,
cette artiste juive dont le répertoire et la personne même ont été l'objet, il
n'y a pas bien longtemps, de manifestations véhémentes allant du sifflet à
roulette aux articles de presse les plus haineux. Ce n'est pas du tout mon
affaire d'apprécier le talent d'une vedette, d'autres s'y entendent beaucoup
mieux que moi. Il me semble simplement, et je le dis en passant, que si ses
détracteurs voulaient bien faire leur examen de conscience, c'est à dire un
effort d'imagination, ils conviendraient sans peine que le genre choisi par
Marianne Oswald (...) est fort au dessous d'elle et que seuls seraient dignes de
son génie certains grands rôles de la tragédie grecque et du théâtre
élisabéthain en attendant que son extraordinaire personnalité (...) fasse surgir
quelque dramaturge inconnu.
En voyant son image d'Atride aux yeux brûlés, sa silhouette de gargouille, ses
gestes d'ombre chinoise, on oublie le thème du moment pour songer aux
réalisations de demain. 
Marianne Oswald, si ses conseillers ne l'égarent pas sur la voie du
Grand-Guignol, est sans doute, une chance unique pour le théâtre, notre vraie
chance de n'y aller plus seulement pour y bailler d'ennui (...) 
Pour l'instant, elle se trouve (...) récitant le monologue sur des tréteaux de
guinguette et le miracle est qu'elle réussisse à émouvoir le spectateur, à
troubler une salle avec le mince prétexte de ces chansons et de ces petits
morceaux cousus de gros fil qui laissent trop paraître la distance entre
l'artiste et la pauvreté du genre et qui fournissent aux grincheux quelques
raisons de la critiquer. (...)


Je n'avais pas encore entendu le fameux Jeu de massacre qui valut dernièrement à
Marianne Oswald d'être expulsée de Suisse et qui inspire encore à quelques
chroniqueurs français des cris d'effroi et de colère. Je m'attendais à quelque
chant révolutionnaire altéré du sang des bourgeois, gonflé de menaces et
d'invectives, giflant l'auditoire de la misère des claque-dents et de
l'impudence des ventres dorés. Pour que la Suisse se fut sentie menacée dans son
équilibre par une simple voix de femme, il fallait un chant atroce, d'une
violence à rendre intenable la situation du délégué de l'Union Sovietique à
Genève. de couplet en couplet, j'attendais l'explosion, l'appel forcené à la
vengeance, j'en fus pour mes frais.
Je n'en croyais pas mes oreilles. Il s'agissait bonnement d'une partie de jeu de
massacre à la foire aux pains d'épice et le couplet final, le plus subversif,
celui qui, vraisemblablement, fit trembler de peur le gouvernement helvétique,
était quelque chose comme "Boum sur la mariée ! Boum sur le notaire ! Boum sur
le général ! Boum sur monsieur le maire!..." Pas plus.
L'écrivain le plus officiel, le plus monoclé, le plus chéri des salons bien
pensants, celui dont la moustache cirée projette son ombre austère sur le haut
col de porcelaine blanche s'est sûrement permis des audaces plus corsées dans ce
qu'il appelle ses péchés de jeunesse et il ne serait même pas surprenant qu'il
écrivît encore un pareil morceau pour la récréation de ses petits-enfants. 
Il faut vraiment avoir un sens aiguisé du symbole pour voir se profiler le
spectre de la révolution dans des couplets aussi anodins. autant dire qu'il faut
être poète et d'avant-garde.
Marianne Oswald ne voudra-t-elle pas chanter une complainte sur la peine de ces
âmes délicates et tourmentées qui voient en elle la grande prêtresse des rouges
offrandes et qu'une chanson de poupée suffit à effrayer ?


 La chansonnette en question. On l'avait envoyée dans l'émission "Méchanceté 2"



Oswald à l'époque (si, si, juré)




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Libellés : Cabaret, HG Clouzot, Marcel Aymé, Marianne Oswald, méchanceté

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L'HERBE TENDRE





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Une émission à retrouver sur Canal Sud 92.2 FM
Toulouse et environs
le premier lundi du mois à 17 H 30





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Pendant l'émission
tél : 05.61.53.36.95

herbetendre31@gmail.com

L'herbe tendre
Canal Sud
40, Rue Alfred Duméril
31 400 Toulouse




AUTEURS ET INTERPRÈTES

12°5 16 Horsepower Adriano Celentano Agnès Bhil Agnés Capri Alain Bashung Alain
Kan Alain Souchon Alan Lomax Alan Stivell Albert Bessout Albert Londres Albert
Préjean Albertine Sarrazin Alex Harvey band Alexandre Zelkine Alfred Jarry
Alfred Panou Allen Toussaint Amparo Ochoa An Pierlé Andre Williams Andrex Andy
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Girardot Anthony Perkins Antoine Antoine Candelas April March Aragon Aristide
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