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PODCAST AVEC MURIEL AVIGNON

Muriel Avignon, Vice-Présidente des Opérations Financières chez Dataiku,
explique qu'être une femme forte dans le secteur de la fintech est essentiel.
Elle est un excellent exemple du genre, qui poursuit ses rêves de carrière et
ose demander.

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À PROPOS DE MURIEL

Muriel Avignon a commencé sa carrière à San Diego, en Californie en tant que
comptable d'une entreprise d'informatique. Elle a participé à l’élaboration de
processus comptables. De retour à Paris après deux ans, elle est embauchée chez
Google en tant qu'analyste dans l'équipe de création et tombe amoureuse du monde
de la technologie. Plus tard, Muriel rejoint Dataiku, start-up de 60 employés,
en tant que contrôleur financier. Aujourd’hui, Muriel est VP Finance Operations
et Dataiku compte plus de 950 employés dans le monde.

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Il n'y a rien de négatif à oser demander. Plus vous oserez, plus vous avancerez.
C'est une grosse différence entre les hommes et les femmes: souvent les femmes
demandent moins, alors, en toute logique, elles obtiennent moins.

Muriel Avignon

VP Finance Operations, Dataiku

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women in finance


TRAVAILLER DANS LA FINANCE, C'EST SAVOIR OSER

Dans ce podcast, Muriel explique son parcours dans la finance et pourquoi être
efficace n'est pas une option. Elle est, depuis le début de sa carrière,
émerveillée par le fait qu'apprendre vite tend à pousser la vie professionnelle
dans une autre dimension. Pour Muriel, la seule condition est de ne pas avoir
peur des gens qui nous entourent car ils s’avèrent être une source précieuse
d'information et d'évolution. Elle est le exemple parfait et représente ce que
le terme "oser" signifie de nos jours!

Découvrir l'interview de Muriel


LES ÉLÉMENTS ESSENTIELS

Table des matières

 * Carrière financière
 * Industrie technologique
 * Expérience chez Google
 * Apprentissages chez Dataiku
 * Challenges
 * Conseils aux femmes


CARRIÈRE FINANCIÈRE

1:42

J'ai étudié la finance et la comptabilité en France et aux États-Unis. J'ai eu
mon premier vrai travail en Californie dans une startup qui vendait de
l'électronique, des innovations et des produits audio. Je n’étais pas encore
rentrée dans le monde de la tech, mais j'avais mis un pied dans le monde des
startups. Après deux ans, j'ai décidé de retourner en France, où j'ai été
embauché par Google. Là, j'ai appris à évoluer dans le secteur technologique,
c'était une expérience géniale. Cependant, je n'étais pas totalement épanouie
car je voulais voir l'impact de mon travail, je voulais être challengée et
évoluer au sein d'une plus petite entreprise. J'ai donc rejoint Daitaku en 2016.
Lorsque j'ai rejoint l'entreprise, nous étions environ 60 personnes dans le
monde dont 2 personnes dans l’équipe financière. Maintenant, nous sommes près de
900, et le département finance compte plus de 50 personnes. J'ai appris beaucoup
de choses à travers la finance, en passant par la comptabilité, les RH, le
reporting... Et j'apprends encore tous les jours. C’est pour ça que j'aime
vraiment mon rôle parce qu'il est diversifié et stimulant. C'est la chose la
plus importante à mon sens.


INDUSTRIE TECHNOLOGIQUE

3:22

Dans ce secteur, tout change très rapidement, il faut être agile, s'adapter,
être réactif et créatif à la fois. Ce n'est pas quelque chose que l'on apprend à
l'école, ça s'apprend avec l'expérience. C'est un défi, un peu frustrant au
début, puis gratifiant. L’évolution peut être stressante car l’environnement est
instable, on a parfois l'impression que ce que l'on vient de construire est déjà
dépassé quelques mois plus tard et c’est souvent le cas. Toutes ces occasions de
reconstruire, donnent le droit à l’erreur, vous pouvez essayer, vous tromper et
rebondir directement.

La ressource la plus importante dont vous disposez, ce sont les gens, votre
équipe. Quand vous embauchez de nouvelles personnes, vous construisez une
équipe, une stratégie. Quelques mois plus tard, la stratégie change, il y a une
nouvelle embauche, un nouveau chef, un nouveau département est créé, un nouvel
outil. Quelle que soit la raison, vous devez procéder à une réorganisation de
votre équipe et c’est troublant. D'abord pour vous, mais encore plus pour les
membres de votre équipe, il est très important de les rassurer. Ces changements
servent les meilleurs intérêts de l'entreprise et que le travail de votre équipe
est légitime. Lorsque cela se produit, la meilleure méthode pour remédier à ce
stress est d'être transparent, d'avoir des conversations ouvertes, car encore
une fois, les gens sont votre meilleure ressource.


EXPÉRIENCE CHEZ GOOGLE

6:25

Google a été ma première expérience dans le monde technologique. J’ai dû
apprendre à me déplacer dans ce monde, apprendre le vocabulaire, apprendre à
évoluer dans un environnement rapide. Google est une entreprise très
internationale, j'avais des collègues du monde entier. À l’époque où j'ai
commencé, ce n'était pas habituel d'avoir son patron dans un autre pays, mais
chez Google, c'était très courant. Rejoindre cette entreprise était une bonne
transition pour moi parce que je venais des États-Unis, et l'équipe était
internationale, on parlait anglais tout le temps. Et fondamentalement, la
culture de Google est américaine, et ça se voit quand on y travaille.

Je suis arrivée chez Google car j’ai été appelé pour travailler là-bas. Je pense
que c'est parce que je travaillais aux États-Unis, mais pour être honnête,
lorsque j'ai été appelé, je n'avais aucune idée de la façon dont Google
fonctionnait et de ce que les gens y faisaient. Mais je devais saisir cette
opportunité. Je n’aurais jamais imaginé travailler dans cette entreprise mais je
ne regrette pas d'avoir pris cette décision, car après avoir travaillé là-bas,
j'ai compris que c'était ce que je voulais : travailler dans la tech. J'aime
travailler là où les choses vont vite, où l’efficacité est le mot d’ordre. Je me
suis également rendu compte que je ne voulais pas travailler dans une si grande
entreprise. Google est énorme, j'avais vraiment l'impression d'être dans une
fourmilière et j'avais besoin de m'épanouir. J'ai besoin de voir quel est
l'impact direct de mon travail pour l'entreprise. J'ai besoin de voir que c'est
positif, et de sentir que ce que je fais est utile pour l'entreprise.


APPRENTISSAGES CHEZ DATAIKU

10:21

Lorsque j'ai commencé à travailler chez Dataiku, j'ai compris que j'avais besoin
de connaître plus de personnes dans l'équipe technologique. Il existe un
véritable réseau de scaleups où les gens s'entraident. Ils partagent leurs
peines, leurs succès, leurs contacts, leurs expériences. Vous trouverez toujours
quelqu'un qui a le même problème et qui a eu les mêmes questions. Cela aide à
surmonter les doutes au moment de prendre une décision, c'est rassurant de
savoir qu’on n’est pas seul dans cette situation. Ce sentiment rassurant prend
tout son sens dans un environnement stressant comme le monde technologique et
aussi parce que c'est gratifiant d'être celui qui donne des conseils en retour.
J’ai compris que les personnes qui m’entourent sont une source d'information
tellement précieuse et illimitée.

Ce réseau est constitué principalement de startups en phase de démarrage ou de
startup en phase pré ou post introduction en Bourse, des entreprises à forte
croissance. On y retrouve tous types de secteurs, fintech, data, immobilier,
vente au détail…


CHALLENGES

12:51

L'un de mes principaux défis a été d'oser demander. Demander une évolution de
carrière, un plan de développement personnel, ou simplement élever la voix. Puis
j'ai observé les gens et j'ai compris qu'il y a beaucoup de gens qui osent
réellement et qu'il n'y a rien de négatif à oser demander. Au contraire, plus on
ose, plus les choses se réalisent, plus on grandit et plus on dépasse ses peurs.
Après avoir observé, j’ai compris une grosse différence entre les hommes et les
femmes: souvent les femmes demandent moins, alors, en toute logique, elles
obtiennent moins. Je me suis demandé pourquoi je n'osais pas. J'ai compris que
je me retenais, que c'était mon propre problème et que mes peurs n'étaient pas
réelles. À ce moment-là, j'ai compris que je devais surmonter cela, et le plus
difficile a été pour moi d'avoir vraiment la confiance et le courage de demander
au bon moment. Si vous êtes préparé, si c'est bien pensé, demander n'est pas si
difficile. Et généralement c’est concluant : ce que vous demandez, vous allez
l'obtenir. Bien sûr, comme ça, ça a l'air simple, mais personnellement, je
trouve toujours la démarche très difficile et douloureuse. Je dois encore
m'améliorer sur ce point, mais rien n'est si gratifiant si c'est trop facile à
obtenir.


CONSEILS AUX FEMMES

14:59

Si je peux donner un conseil aux jeunes femmes qui veulent se lancer dans la
finance, je leur dirai qu'il faut beaucoup d'énergie pour travailler dans le
secteur de la tech, mais que c'est très excitant et gratifiant. Quand on y
pense, ce domaine est défini comme rapide, donc on se développe assez vite sur
le plan professionnel et personnel. À mon avis, c'est une chance que vous ne
pouvez pas laisser passer.

Je ne pense pas avoir la recette secrète pour y parvenir, mais je peux vous
expliquer comment cela fonctionne pour moi. La première chose à faire est de
demander des conseils. On parle beaucoup d'avoir un réseau, c'est toujours la
même chose : demandez conseil aux personnes en qui vous avez confiance au
travail, mais aussi dans votre entourage personnel, car elles vous connaissent
sous un angle différent. Écoutez ce que les gens vous disent, ça donne
confiance. J'aime aussi beaucoup observer. Surtout dans ce contexte, je vais
observer les gens qui osent vraiment. Qu'en est-il ? Pourquoi ça ne pourrait pas
marcher pour moi ? Pourquoi pas ? J'observe, je prends l'information, et je la
garde en tête. Enfin, c'est probablement le conseil le plus important que je
puisse donner, il faut être patient, parce que c'est très bien d'oser, mais vous
devez vraiment choisir moment approprié parce que si vous le faites au mauvais
moment, ça peut ne pas marche et ce serait le pire pour votre confiance en vous
et pour votre développement. Cette partie tactique est toujours la plus
difficile, mais elle est très importante.

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