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COMMENT TRANSMETTRE DE MANIÈRE EFFICACE ?

1 octobre 2022 / tribulationsdunroliste / 1 Comment

Temps de lecture – 7 min

Je dépose le livre que j’ai entre les mains en me faisant la réflexion suivante
: le contenu est passionnant, mais c’est chiant à lire. Suis-je le seul à
désespérer face à tant de contenus si prometteurs dont la découverte est trop
souvent fastidieuse ? Sans parler bien sûr des histoires riches sur lesquelles
je ne cesse de me mélanger les pinceaux. 

Je l’admets, je ne prends pas de notes et suis très dissipé en lecture. Mais
suis-je le seul fautif ? Après tant de confessions peu intimes, regardons
ensemble comment transmettre efficacement à travers l’écriture.

> “ Quand je regarde mon écriture, il me semble qu’une légion de fourmis est
> sortie de l’encrier et a traversé la feuille sans s’essuyer les pieds.” Sydney
> Smith


CONTEXTE ET DÉFINITIONS

Enfonçons des portes ouvertes. Oui, un texte peut être facile à lire ou bien une
horreur cosmique que même les cultistes les plus extrêmes n’osent nommer.

Notre cerveau, aussi performant qu’il soit, ne peut pas traiter trop
d’informations rapidement. La lecture est un exercice complexe. On se souvient
tous, avec plus ou moins de nostalgie, d’une phrase qu’il a fallu relire de trop
nombreuses fois. Une phrase si longue que passé la moitié, on en a oublié le
début. Passé les 20 mots, une phrase devient difficile à appréhender. 

Les longues phrases ne sont pas les seules embûches dans notre chemin de
lecteur, citons d’autres cailloux dans nos pantoufles de lecture :

 * Des pavés de texte long comme la distance Terre Lune.
 * Des mots complexes ou oubliés (certains devraient le rester).
 * Des explications aussi tortueuses qu’un sac de câbles USB passés à
   l’essoreur.

Bon maintenant que l’on a identifié ceux qui nous bloquent le chemin d’une
lecture fluide (j’ai omis la grande méchante flemme pour laquelle je ne peux
rien pour vous), regardons les solutions qui existent.

> “L’écriture est un art plus dangereux qu’il n’y paraît.” Imre Kertész


MOINS C’EST MIEUX

On a tous vu un jour cette magnifique phrase “Less is more” qui en français
donne “Moins c’est mieux”. Techniquement “more” veut dire “plus”, mais dans
notre contexte, mieux fonctionne plus (oui, j’ai osé). 

Plus sérieusement, des phrases plus courtes sont plus faciles à comprendre. Il
est préférable de scinder les phrases trop longues, mais aussi de limiter le
nombre d’informations par phrase. 

A noter également que, même si notre langue est d’une richesse presque infinie,
les mots complexes sont à éviter au maximum. Nous n’avons pas tous le même champ
lexical et donc se retrouver face à un mot inconnu gène la lecture. Oublions les
mots tellement longs qu’on les confonds avec des trilogies en cinq volumes (oui,
ça existe). Les mots simples sont connus, faciles à lire, bref c’est mieux.

Cette notion de “moins c’est mieux » s’applique aussi aux idées. Elle peut être
plus lumineuse qu’un soleil, mais amenée sans clarté, elle ne sera pas comprise,
ou mal interprétée. Il m’est trop souvent arrivé de vouloir expliquer quelque
chose de passionnant sans y parvenir, laissant donc ma passion s’échouer sur les
récifs de l’incompréhension.

Une bonne méthode pour savoir si on est assez clair est la suivante :
expliquez-vous à un enfant. Ce dernier ne se gênera pas pour vous dire si vous
êtes confus, montrant alors qu’il faut continuer le travail de clarification.

Si vous n’avez pas d’enfants à portée, essayez de prendre du recul, de lire à
haute voix ou même de demander l’avis à vos autres personnalités (ou à d’autres
personnes, ça marche aussi).

Avant de continuer plus loin, rappelons l’évidence même. 

Laissons respirer nos lecteurs, aérons nos textes (sinon ils sentiront le
grenier humide).


POUR QUI, POURQUOI, COMMENT ?

Je vais continuer d’enfoncer des portes ouvertes. Il est important d’identifier
son public (dans l’adaptation en film de cet article, à cet instant précis, il y
aura des feux d’artifices).

Des enfants, des adultes, des joueurs, des MJ (ou autre désignation), des fans
hardcore ou de nouveaux arrivants, n’ont pas les mêmes attentes. Il est donc
primordial d’avoir une réponse claire à la question : Pour qui est-ce que
j’écris ?

J’irais même plus loin en précisant qu’il serait intéressant de préciser le
public ciblé quelque part.

Et à la dernière question de cette catégorie soit “Comment” j’aimerais parler de
structure. Toute réalisation repose sur des fondations, dans notre cas : la
structure ou le plan d’un texte. Un bon sommaire aidera plus d’un lecteur à s’y
retrouver. N’hésitons pas non plus à présenter chaque partie d’un petit résumé.

J’ajouterais également que le temps utilisé dans un texte importe beaucoup sur
la fluidité et la lisibilité (j’admet être un mauvais élève à ce niveau).


UNE IMAGE VAUT MILLE MOTS

Ce n’est pas maintenant que l’on va réinventer la pluie ou même l’eau chaude.
L’adage “Une image vaut mille mots” est tout sauf dénué de sens. Face à une
explication technique d’un système de jeu ou même du fonctionnement si exotique
d’un peuple, quoi de mieux qu’un bon schéma. Cela donne une autre manière
d’expliquer le propos et amène du changement dans le rythme de lecture.

Les illustrations amènent aussi beaucoup à un texte, par l’ambiance qu’elles
portent, la mise en lumière de la vision de l’auteur et la petite pause de
lecture.

> “L’écriture, c’est de l’artisanat.” Annie Lemoine


CONCLUSION ET PERSPECTIVES

En bref, pour faciliter la lecture de notre cerveau suffisamment sollicité en
permanence, il faut :

 * Utiliser au maximum des mots simples et des phrases courtes
 * Avoir une structure de texte facile à appréhender
 * Transmettre des idées claires 
 * Illustrer les propos
 * Aérer le texte

On peut même imaginer proposer plusieurs contenus transmettant les mêmes
informations sous plusieurs formes (une explication écrite avec un schéma et en
plus des notes préparées par l’auteur). Ceci permet de proposer plusieurs
manières de découverte de l’information et d’éviter de tout relire en cherchant
une petite information.

Petite note qui arrive sûrement tard, tout cet article met en avant comment
écrire de manière efficace. Si l’objectif assumé est de créer un contenu
demandant au lecteur de fouiller, d’avoir plusieurs niveaux de lecture, la
méthode à appliquer n’est pas la même. Il est primordial d’être conscient de ce
que l’on veut écrire et des contraintes que ça amène. 

A noter aussi qu’à force de simplifier les phrases et d’utiliser des mots
simples, on perd la richesse d’un texte. Tout est notion d’équilibre.

Afin d’apporter un exemple à ces explications, cet article comporte :

 * 1351 mots ce qui nous donne un temps de lecture d’environ 7 minutes
 * Une moyenne de 16,08 mots par phrase
 * Aucune illustration (je sais, je mérite le bûcher)
 * Un manque de constance dans l’utilisation des temps (j’aime à penser que
   c’est mon style d’écriture)

Nous ne sommes pas face à un exemple parfait d’écriture efficace. J’espère
néanmoins que le ton léger rend la lecture aussi fluide qu’une glissade en luge.
Je suis ouvert à tout commentaire, pistes de réflexions ou échanges.

Si vous avez encore envie de lire, voici quelques sources intéressantes :

 * rpg design panelcast – episode 332 – language matters clear vs flavourful
   terminology
   Podcast anglais traitant de l’écriture claire/exhaustive face à l’écriture
   riche
 * https://bien-ecrire.fr/
   Articles sur comment écrire des textes professionnels (peut s’appliquer à
   tout type de texte)
 * https://www.cyclop-editorial.fr/ecriture-efficace/
   Listing des étapes pour l’écriture efficace, avec une grille d’évaluation
 * https://www.greelane.com/fr/sciences-humaines/anglais/f-l-lucas-principles-of-effective-writing-1691862
   10 principes pour une écriture efficace
 * https://stephanearnier.com/2017/06/09/focus-nombre-de-mots-par-phrase/
   Article sur les longueurs des phrases
 * https://www.redacteur.com/compteur-de-mots
   Un site qui permet de compter vos mots, moyenne de mots par phrase et même
   classer les mots par leur nombre d’occurrence

 


LES WIKIS : DES OUTILS SOUS-EXPLOITÉS ?

1 septembre 2022 / tribulationsdunroliste / 0 Comments

Temps de lecture – 7 min

Le monde est riche et complexe, nous ne pouvons ni tout découvrir, ni tout
apprendre et encore moins tout comprendre en une vie. Par contre nous pouvons
nous baser sur le savoir de nos pairs et les découvertes de nos anciens pour
construire de nouvelles choses et continuer à évoluer. Ce petit élan lyrique à
un but : rappeler le besoin de capitaliser sur le savoir du monde. Sans aller
loin dans le KMS (Knowledge Management System) qui reste toutefois un domaine
passionnant, il existe de nombreuses solutions permettant de retrouver des
informations multiples, et ce sur tous les supports imaginables. 

Mais bon, soyons honnête, internet et les moteurs de recherche sont les plus
accessibles et nommons le mastodonte, champion poids lourd des bases de savoir :
Wikipédia. Cette plateforme, forte de ses plus de 2 milliards d’articles, est le
représentant tout désigné des wiki. Ces derniers sont, à mon humble avis, un
excellent outil pour regrouper des connaissances pour le JDR (mais pas que).
Nous en parlerons plus en détail tout de suite après.

Viens alors le moment choquant de cet article (âmes sensibles, vous êtes
prévenues), je suis persuadé que les wikis sont sous-exploités. Regardons
ensemble pourquoi.

> « Vous savez, il est dit qu’un éléphant n’oublie jamais. Et bien Wikipedia est
> un très gros éléphant » Jimmy Wales


DÉFINITION ET CONTEXTE

“Un wiki qu’est-ce que c’est ?” 

J’apprécie ta curiosité et ta participation jeune lecteur curieux.

Et bien, c’est un outil collaboratif de création de pages au sein d’une
plateforme internet. Autrement dit, c’est un endroit où différentes personnes
vont créer des pages, les lier, les améliorer, etc. Il existe différentes
solutions pour créer un wiki et je vous laisse découvrir par vous-même ce qui
vous convient le mieux.

Ce qui nous intéresse ici sont les deux notions suivantes :

 * Travail collaboratif
 * Contenu lié qui évolue

“Pourquoi ces notions ?” 

Patience jeune lecteur curieux, j’y viens dans peu de temps. 

Dans le cadre du JDR (ainsi que dans d’autres domaines, comme la littérature, le
cinéma, etc.) les wikis sont en grande majorité des contenus créés par la
communauté afin de regrouper le maximum d’information sur une oeuvre en
particulier que ça soit son histoire, ses personnages ou même ses règles. Avant
de continuer, je vais considérer que les wikis faits par et pour la communauté
sont la norme et cette pratique, bien qu’extrêmement efficace, est loin d’être
l’unique forme du wiki.

> « Tout individu collabore à l’ensemble du cosmos. » Friedrich Nietzsche


LES DIFFÉRENTES VOIES DU WIKI

Rentre dans mon dojo, jeune scarabée, nous allons voir ensemble les différentes
voies du wiki. 

Il est maintenant venu le temps de rendre des comptes (après tant de mise en
scène). Voici ce qui, pour moi, sont les 3 voies que peut avoir un wiki :

 * L’encyclopédie (correspond à la norme définie plus haut)
 * Le wiki de travail
 * Le wiki produit

Si vous avez des noms plus inspirés, je suis preneur (je ne dis pas ça que pour
avoir des commentaires, promis).

Passons sur la première voie que l’on a détaillée précédemment. 


LA VOIE DU WIKI DE TRAVAIL

La voie du wiki de travail correspond à l’utilisation d’une plateforme pour
suivre l’évolution d’un projet, des idées, des versions, des retours critiques,
etc. Ce wiki permettrait de regrouper toutes les idées d’un projet, les classer,
les tagger, les lier et tout cela de manière collaborative. 

Cette solution amène à un regroupement de toutes les infos et facilite aussi le
post-mortem (le retour critique sur un projet terminé ou abandonné). On peut
imaginer des statistiques qui permettent de voir plein de choses (imaginez un
tableau de bord de votre projet en cours, vous mettant en évidence les points en
cours, ceux à valider, etc.).


LA VOIE DU WIKI PRODUIT

La voie du wiki produit correspond à la commercialisation sous forme d’un wiki
d’une base de connaissance. On peut être proche d’une encyclopédie moins
collaborative qu’un wiki communautaire, mais on peut surtout aller beaucoup plus
loin. Je m’explique, les univers et règles de JDR peuvent être d’une telle
richesse que la lecture seule du livre commercialisé ne permet pas d’accéder aux
informations facilement. C’est dans ces cas que les wikis communautaires
apparaissent, et je pense qu’un éditeur pourrait tout à fait retranscrire
l’œuvre dans un wiki de haute qualité.

Poussons l’idée encore plus loin, ce wiki aurait différents niveaux d’accès :

 * un accès gratuit pour faire découvrir l’œuvre et donner envie d’aller plus
   loin
 * un ou plusieurs accès payants avec le contenu d’un ou plusieurs
   livres/suppléments (le tout bien travaillé, prenant en compte les erratas et
   surtout permettant de trouver rapidement toutes les infos)
 * un accès customisation avec tous les contenus créé et alimentés par la
   communauté (regroupant tous les fans de l’œuvre en un même lieu)

Parce que ce monde est fait de surprise et de bienveillance (oui, en cherchant
bien, on en trouve toujours) je vous explique ce qui est pour moi un pilier d’un
bon wiki en tant que base de savoir : un bon outil de recherche. Bon si l’on
n’est pas au niveau d’une épiphanie, il est primordial de se rappeler des
fondamentaux : le wiki est là pour nous permettre de travailler ensemble en
regroupant et liant des connaissances. Trouver facilement les informations est
donc indispensable.


CONCLUSION ET PERSPECTIVES

Te voilà maintenant expert du dojo jeune scarabée (je pense personnellement que
c’est une des pires intro de conclusion toute époque confondue). 

> Parce qu’un exemple vaut mille mots, voici comment j’utiliserais un wiki pour
> un projet JDR dont je vous parlerais sûrement un jour.
> 
> Son nom : Circus Fabula (oui je sais, ce nom en latin est ultra stylé).
> 
> Pour commencer, une page de présentation du jeu, des intentions, des
> inspirations avec à chaque notion un lien vers une page qui va dans le détail.
> De cette manière, je peux (ainsi que mon équipe de 20 personnes, on ne sait
> jamais, j’aurais peut-être du succès, enfin sur un gros malentendu) créer et
> compléter à loisir le contenu du jeu.
> 
> Il faut aussi un peu de structure, comme des tags (ou libellés pour les bons
> Français que nous sommes) du style, en développement, à relire, playtesté le,
> etc.
> 
> Avec tout ça, j’utilise la voie du wiki de travail et peut, de manière propre
> et collaborative, construire mon jeu. On peut imaginer aussi des accès donnant
> plus ou moins de visibilité sur des pages (accès relecture par exemple). 
> 
> Enfin, une fois le projet prêt à être lancé dans le grand bain, je peux le
> transformer en wiki produit avec des accès joueurs, MJ, créateurs de contenu
> ou autre. Je peux même réfléchir à une partie payante, ce qu’y n’est pas prévu
> pour l’instant.

Nous avons partagé une vision de ce que peut être un wiki. Il existe des
solutions plus ou moins proches des voies du wiki présentées précédemment, pour
n’en citer qu’une, le site de Degenesis amène beaucoup d’informations sur
l’univers de ce jeu fantastique. Et je suis persuadé que vous connaissez de
parfaits exemples illustrant plus ou moins mon propos (n’hésitez pas à les
partager ça fait toujours bien plaisir).

J’espère que vous avez apprécié la lecture au moins autant que la découverte
d’une boîte de cookies oubliée dans un placard. Je suis ouvert à tout
commentaire, pistes de réflexions ou échanges.

Si vous avez encore envie de lire, voici quelques sources intéressantes.

 * https://www.capterra.fr/blog/461/5-logiciels-gratuits-pour-creer-un-wiki
   Petite liste de solutions pour créer un wiki
 * https://www.fandom.com/
   Une plateforme immense pour créer des wikis (et en consulter plus que de
   raison)
 * https://degenesis.com/
   Le site officiel de Degenesis avec pas mal de contenus (le début de la voie
   du wiki produit)
 * https://www.cairn.info/revue-etudes-2009-4-page-463.htm
   Résumé de l’étude “Faut-il avoir peur de Wikipédia ?” par Marc Foglia
 * https://wiki.nonobstant.cafe/
   Un wiki sur le JDR (théorie, pratique, etc.)
 * https://www.dndbeyond.com/
   D&D beyond regroupe beaucoup de points du wiki produit (comme quoi, c’est une
   idée qui a du potentiel)


JDR SOLO : UN OUTIL CRÉATIF EFFICACE ?

1 août 2022 / tribulationsdunroliste / 2 Comments

Temps de lecture – 7 min

 

De nos jours, les progrès scientifiques repoussent sans cesse notre connaissance
du monde qui nous entoure, le rendant de moins en moins mystérieux. Nos
anciennes croyances se réduisant petit à petit, il nous reste encore un domaine
dans lequel tout est possible, l’imaginaire. 

Il représente le rêve, l’infini, l’indéfinissable et en même temps le concret.
C’est un monde dans lequel tout est permis, dans lequel nous pouvons exprimer
notre créativité. Cette dernière est multiple et devient même de plus en plus un
objectif dans le monde actuel. Nous saluons les esprits créatifs qui
redéfinissent le monde dans lequel nous vivons (pour n’en citer qu’un, Steve
Jobs et son IPhone ont sensiblement impacté notre quotidien).

La créativité est donc un élément du domaine de l’imaginaire mais reste aussi un
outil fort permettant d’innover, de repousser les limites, d’inventer d’autres
solutions … Quoi de mieux qu’une pratique liée à l’imaginaire pur pour
développer sa créativité ? Vous me voyez venir, ou alors le titre de l’article
vous a suffisamment aiguillé.

Oui, le JDR solo est un outil créatif des plus intéressants dont nous pouvons
tirer des leçons, et c’est ce dont nous allons parler maintenant.

> « La créativité, c’est l’intelligence qui s’amuse. » Albert Einstein


DÉFINITIONS ET CONTEXTE

Pour commencer, je vous propose que l’on s’harmonise afin d’être en accord sur
ce dont on va parler.

Le Jeu De Rôle Solo (JDR Solo) consiste en la pratique d’une partie de Jeu de
Rôle en solitaire (jusque-là je pense que l’on est d’accord). N’y sont pas
compris :

 * les parties à deux (un narrateur + un joueur)
 * les livres dont vous êtes le héros

La pratique demande plusieurs outils : un jeu, un système et un moyen de
consigner le récit. 

À noter que certains jeux sont faits pour le JDR solo, pour les autres il suffit
d’utiliser des systèmes génériques. Et justement, c’est de système dont on va
parler. Il en existe de plusieurs sortes et souvent plusieurs formats. Dans
notre article nous les regrouperont sous un même nom : les “oracles” (illustrés
ci-contre à travers une carte de Muse & Oracle).

Carte Muse & Oracle

Dans ces oracles on peut retrouver : 

 * Des réponses : Oui, Non, Oui mais, Non et
 * Des mots (noms, lieux, temps etc…)
 * Des images simple
 * Des pictogrammes
 * Des résultats de jets de dés

Dans le cadre de cet article, nous allons utiliser essentiellement l’exemple des
cartes Muse & Oracle, mais il existe de multiples autres oracles de simples
listes jusqu’à des générateurs de noms ou de situations.

> « La créativité c’est inventer, expérimenter, grandir, prendre des risques,
> briser les règles, faire des erreurs et s’amuser. » Mary Loo Cook

Le mot créativité, quant à lui, est un concept assez récent mais ce qu’il
désigne a toujours existé. Pour tendre vers une compréhension collective nous
allons le définir (à noter qu’il n’existe pas de définition universelle sur ce
terme). 

Je vous propose la définition suivante : La créativité est la capacité à générer
de nouvelles idées/concepts. 

Ainsi, nous partons du principe qu’une méthode permettant de générer des idées
est alors un outil créatif. Et par extension, les systèmes de JDR solo qui ont
pour fonction de supporter la création d’histoire en emmenant des pistes
génératrices d’idées sont aussi des outils créatifs.

Et c’est avec cette pirouette que je retombe sur mes pieds (je vous laisse juge
quant à l’appréciation de l’acrobatie). 

 


LES ORACLES, DES OUTILS CRÉATIFS EFFICACES ?

Maintenant que nous avons tous les outils en main, nous pouvons répondre à la
question portant sur l’efficacité des oracles en tant qu’outils créatifs. Je
vous propose un petit parcours sinueux pour répondre à cette question.

Beaucoup d’idées viennent assez naturellement pendant des moments méditatifs
dont le plus connu est “la douche”. Notre esprit s’égare et nous suivons,
spectateurs sa progression, ce qui nous amène à :

 * nous rappeler de choses oubliées
 * nous projeter dans la journée qui vient
 * repenser à des souvenirs
 * imaginer de futurs projets
 * avoir de nouvelles idées (etc.)

Ce processus de réflexion, quoique très agréable sous une eau chaude un matin
d’hiver, reste très peu efficace en termes de production d’idées, de par son
manque de cadre. Prendre une douche n’est donc pas un outil créatif efficace.

Face à ça, regardons ensemble où se positionnent les oracles du JDR Solo. Ils
regroupent un ensemble d’informations qui nous demande de réfléchir à une
situation à partir d’informations clés. On se retrouve alors face à une
situation similaire que des défis créatifs tels que l’Inktober ou les Game
Jams. 

Ces derniers sont des évènements demandant de respectivement dessiner et créer
un jeu vidéo dans un temps défini à partir d’un thème imposé (un mot ou un
ensemble de mots). Nous sommes face à la même situation de création sous
contrainte qu’amènent les oracles. À une nuance près que ces derniers peuvent
être de formes plus variées (réponses, mots, qualificatifs, images, valeurs et
même le mélange de tout).

Les oracles sont donc de facto des outils créatifs pertinents. Ils reposent sur
les mêmes bases que des défis créatifs en poussant le contexte plus loin.

 


PERSPECTIVES

Super, nous avons répondu à notre question mais poussons plus loin la réflexion.
Pouvons-nous tirer des leçons des oracles et les appliquer à d’autres domaines ?

Pour commencer doucement, l’accumulation des types d’information amenée par les
oracles est une très bonne piste. Je m’explique. Si nous prenons l’exemple d’une
Game Jam, la Ludum Dare par exemple, le thème proposé prend la forme d’un ou
plusieurs mots. La créativité des participants pourra alors s’exprimer à travers
des :

 * analogies
 * jeux de mots 
 * interprétations du thème (etc.).

Imaginons qu’à la place les candidats se retrouvent face à une image, un texte,
une liste de mots. Le défi créatif serait plus riche et les résultats seraient
encore plus différents entre eux.

Si nous voulons pousser encore plus loin, nous pouvons même imaginer utiliser
des sons, des ambiances sonores, des références à des œuvres existantes, ou même
des images complexes (comme celles du jeu de société Dixit dont nous avons un
exemple ci-contre).

Carte du Jeu de Sociétés Dixit

Bref, ce ne sont que quelques pistes que vous pouvez explorer par vous-même. Si
vous voulez créer vos propres tables aléatoires, vous pouvez vous rendre sur
Chartopia.12dev.com (par contre il n’est pas possible de générer des oracles
avec autre chose que des mots). 

Pour créer vos propres oracles avec des images, des sons ou autres, il va
falloir mettre en place vos propres solutions (on peut toujours imaginer des
collections Pinterest ou encore utiliser la fonction  au hasard de Wikipédia).

Récemment, le Scénarurgien a créé le RPG story maker qui permet de générer des
histoires à partir de cartes (disponible à l’achat sur la plateforme utip). Cet
outil semble très intéressant et peut tout à fait être utilisé dans d’autres
domaines (tout ce qui est lié à la narration comme les romans, la bande
dessinée, les jeux vidéo mais aussi la création de jeux de société par
exemple). 

Il existe aussi le site plot-generator.org.uk qui permet de générer des
intrigues de tous types mais aussi plein d’autres choses (comme des paroles de
chansons, des poèmes etc.).

J’espère que vous avez apprécié la lecture de cet article. Je suis ouvert à tout
commentaire, pistes de réflexions ou échanges. En attendant je vous souhaite un
aussi bon moment qu’une douche chaude un matin d’hiver.

 

Si vous avez encore envie de lire, voici quelques sources intéressantes.

JDR Solo

 * https://www.dieheart.net/solo-rpg-resources/
 * https://www.cestpasdujdr.fr/les-jeux-de-role-solo/
 * https://www.onvaseformer.fr/5-conseils-pour-developper-sa-creativite-au-travail/
 * http://www.onirarts.com/Muses&Oracles/
 * https://chartopia.d12dev.com/
 * https://www.utip.io/v/X8HT3zRI
 * https://www.plot-generator.org.uk/

La créativité

 * https://fr.wikipedia.org/wiki/Cr%C3%A9ativit%C3%A9
 * https://lotincorp.biz/quest-ce-que-la-creativite-comprendre-la-capacite-la-plus-importante-daujourdhui/
 * https://se-realiser.com/comment-stimuler-sa-creativite/

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