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[Ralentir]
BRAHIM BENKIRANE | ALEXANDRE CHAPLIER (photos)
Lamia Berrada (texte)
Pierre de Vallombreuse (préface)

Une coproduction Hemeria (France) & Malika Editions (Maroc)



Au Maroc, on compte 67 759 kilomètres de routes, dont 1848 d’autoroutes et 1093
de voies express gratuites (chiffres 2016). Le pays a le plus grand réseau
autoroutier du Maghreb et le deuxième d’Afrique, après celui d’Afrique du Sud.
Entre 1978 et 2016, plus de 8 routes nationales ont ainsi été dédoublées par des
autoroutes sur des tronçons allant de 91 km (Rabat-Casablanca) à 347 km
(Fès-Oujda), pour un total de 1 848 km à travers le pays.

Les photographes Brahim Benkirane et Alexandre Chaplier sont partis à la
rencontre de ceux qui, à l’écart du flot et du bruit de ces lignes de
circulation, résistent à l’accélération du temps et tentent de conserver leurs
singularités, confrontés au paradoxe d’une modernité qui peut tout à la fois
détruire ou émanciper.

SLOW UP est une célébration de la lenteur, de la transmission, de la manière
dont encore aujourd’hui nous devons trouver un équilibre entre le dedans et le
dehors, entre la contemplation et la disponibilité, et nous ancrer dans un temps
et un espace où les relations humaines restent au centre.

Conçu comme un carnet photographique, le livre nous emporte du noir & blanc à la
couleur, du paysage aux visages, de l’extérieur vers l’intérieur, de l’immensité
aux détails, dans un saisissement de l’âme, un étonnement de l’esprit, une ode à
cette curiosité qui se transforme en ravissement quand elle s’attache à capter
le moindre interstice dès que le temps s’arrête.

Il permet de passer des lignes de fuite charbonneuses de Brahim Benkirane aux
pauses colorées d’Alexandre Chaplier. Ce chassé-croisé formel est l’expression
de la confrontation de leur sensibilité respective, il crée du sens. De ce
dialogue émerge une forme de tension qui donne la possibilité de faire place à
l’inattendu et à l’étrange. Toute rencontre serait-elle fortuite ? N’y aurait-il
pas de hasard ?

Surtout, cette tension est le signe de celle qui s’exerce anthropologiquement
dans nos sociétés contemporaines : comment échapper à ces technologies qui nous
rendent service mais qui nous enferment aussi dans un « technococon », tracent
nos moindres actions ou déplacements. Brahim Benkirane et Alexandre Chaplier
nous invitent à créer des ponts, leur échange artistique est une première pierre
qui est posée.



> « Nous avons quitté les autoroutes du Maroc et nous sommes allés sur les
> routes nationales par lesquelles on ne passe plus. Et là, le long de ces
> espaces oubliés, de Tanger à Agadir, de Safi à Oujda, nous avons découvert un
> autre rythme de vie. Nous y avons porté nos deux regards photographiques. Ils
> se complètent et se répondent entre défilement de la route et suspension du
> temps. ». —
> 
> BRAHIM BENKIRANE | ALEXANDRE CHAPLIER



> « ll y a une rencontre entre la mémoire de chacun, individuelle, et la mémoire
> du monde, la mémoire collective. ».
> 
> DAIDO MORIYAMA


LE LIVRE

ISBN : 978-2-490952-62-5 (Hemeria)
Livre relié cartonné, couv. avec marquage
Bilingue français / arabe
Carton brut 40/10, rogne 3 côtés
Format : 27 x 18 cm (paysage)
104 pages :
24 p. imprimées sur offset teinté masse
40 p. imprimées sur papier couché Tatami 130g (photos N&B)
40 p. imprimées sur Munken Print White 115g main de 1.8 (photos couleurs)
60 photographies
Prix TTC à parution : 45 €
(40€ en précommande)
PRIX TTC (livre signé) à parution : 65€
(60€ en précommande)

Parution en librairie septembre 2025



> « En bref, la relation au monde ne saurait se définir en soi par le type
> d’activités ou les domaines d’objets qu’elle met en jeu, mais seulement par
> l’attitude au monde et l’expérience du monde qu’elle implique. La formation et
> le maintien ou non d’axes de résonance constitutifs dépendent premièrement des
> dispositions (physiques, biographiques, émotionnelles, psychiques et sociales)
> du sujet, deuxièmement de la configuration institutionnelle, culturelle,
> contextuelle et physique des fragments de monde en jeu et troisièmement, du
> type de relation existant entre entre les deux. Même les fragments de monde
> tendanciellement inhospitaliers et hostiles tels les déserts, les paysages
> enneigés ou les stations-service peuvent devenir, sous certaines conditions,
> de véritables oasis de résonance. > —
> 
> Hartmut Rosa, philosophe




À PROPOS DU PROJET SLOW UP

SLOW UP, UNE PHOTOGRAPHIE DE LA ROUTE,
UNE INVITATION À LA DISPONIBILITÉ

Notre monde moderne est synonyme d’accélération. La science, la technique, ont
permis des gains prodigieux de temps. Tout va plus vite. Trop vite ? Si la
recherche de la productivité s’est immiscée au cœur de nos vies
professionnelles, cette injonction à la vitesse s’est également imposée dans
notre intimité, et les outils numériques sont là pour nous aider à mieux gérer
notre agenda, pour mieux nous consacrer à l’essentiel — c’est du moins la
promesse qui nous est faite par les géants du web.

Mais comme le souligne si bien l’écrivain Alain Damasio dans son dernier livre
Vallée du silicium, derrière cette accélération du temps, se cache
insidieusement une forme de cessation des interactions physiques, quand « la
maison devient notre empire, […] que le commerce vient à nous. Le cinéma, les
concerts, les livres, les services et les rencontres aussi ».

À travers la symbolique de la route exprimée par les deux photographes, nous
oscillons entre cet espace du dehors qui nous échappe et cette célébration de
l’altérité et de la relation sociale qui ne peut avoir lieu que si nous nous
déplaçons vers le dehors, vers l’autre, nous permettant d’entrer dans des mondes
ignorés jusqu’à alors.

La profondeur des contrastes du noir & blanc joue un rôle crucial pour renforcer
la dramaturgie de cette distance qui s’opère à nos dépens, quand la photographie
couleurs est là pour manifester l’irruption du réel, révéler sa présence, dans
cette forme de jubilation qui est la nôtre au moment d’entrer dans de nouveaux
espaces, de faire la rencontre de nouveaux visages.

Sortir des espaces informatisés, s’éloigner des réseaux balisés, c’est cette
invitation salutaire qui nous est lancée à travers SLOW UP. Vivre la route,
c’est se libérer de l’illusion de notre maîtrise du temps. Par l’entremise de
l’image photographique, SLOW UP nous appelle à ralentir. Car ralentir, c’est
s’autoriser à être libre de retrouver le chemin de l’autre. Laissons-nous porter
par le souffle du sirocco, l’odeur de la menthe, la beauté des oliviers,
jouissons de ces espaces ouverts à l’infini…


À PROPOS DES PHOTOGRAPHES


BRAHIM BENKIRANE | ALEXANDRE CHAPLIER

Brahim Benkirane vit et travaille à Casablanca. Il connaît bien la route pour
l’avoir longtemps pratiquée : passionné de compétition automobile depuis ses 12
ans, il a été pilote automobile de rallye. Sa passion l’a conduit à une première
carrière professionnelle en France dans l’industrie mécanique, pour Renault au
service Essais endurance, puis, après une pause imposée par un accident en
course, toujours chez Renault, au sein du service Études clientèle de la
Direction du produit du groupe où il se plonge dans les sciences humaines.
Revenu au Maroc en 2000, il quitte peu à peu le monde de l’automobile (Renault,
Ferrari) pour ne se consacrer qu’à la photographie, cet art que pratiquait son
père en amateur et qui est devenu totalement le sien à partir de 2014.
Depuis 10 ans, Brahim Benkirane développe un travail personnel exposé en
galeries, en festivals, au Maroc et en France, tout en organisant des ateliers
photo auprès des jeunes via le monde associatif. Il conçoit la photographie
comme un outil de partage de l’émotion et de la transmission de valeurs
profondes. Pour lui, la photographie raccourcit les distances, et doit servir la
meilleure des espérances humaines. Il est membre de l’agence Hans Lucas depuis
2019.

Alexandre Chaplier vit à Rabat et travaille lui aussi entre le Maroc et la
France. Si c’est à l’adolescence qu’il s’initie à la photographie, c’est lors de
son cursus à l’école Penninghen qu’il confirme réellement sa passion. Familiers
des commandes pour la presse magazine, la création design et l’hötellerie de
luxe, il mène en parallèle des projets plus personnels tels que SLOW UP qui sont
présentés dans différentes expositions collectives et festivals. Il a notamment
été finaliste de plusieurs prix célébrant la Street Photography (Miami,
Bruxelles, San Francisco. Véritable coloriste, il capte aussi bien les ambiances
sublimes des villas particulières aux designs épurés du Maroc que les objets
simples de la vie quotidienne des villages qu’il a traversés avec Brahim pour
SLOW UP. Son talent pour saisir des gammes chromatiques originales et créer des
formes nouvelles en les associant s’y révèle.


À PROPOS DE L’AUTEUR LAMIA BERRADA

« On n’habite pas un pays, on habite une langue. »
— Cioran

Lamia Berrada-Berca, née en 1970 à Casablanca, est une écrivaine et journaliste
franco-marocaine. Son écriture explore la solitude des êtres, les espaces de
communication incertains, les failles minuscules qui se glissent dans le vécu de
chacun, l’espace de l’intime, secoué de deuils et de petites métamorphoses, pour
mesurer le vertige qui nous sépare de toutes les vies qu’on n’aura jamais vécues
et de toutes celles que nous vivons tellement en-deçà…

Ayant côtoyé de près le fonctionnement de sociétés dites traditionnelles où
l’individu éprouve encore des difficultés à s’exprimer librement, et d’autres où
l’individu s’est trouvé bouleversé dans ses repères par l’évolution du monde
moderne, elle tente d’exprimer dans ses écrits les difficultés de l’homme
contemporain — enfant ou adulte —, à fixer son identité propre et son histoire
personnelle. Son propre rapport au métissage la conduit à inscrire son écriture
dans l’image du déplacement, le voyage, l’errance, l’existence mouvante de
personnages qui invitent toujours à partir de l’autre pour reconsidérer le
chemin qui mène vers soi.

Son texte sera inspiré librement du travail photographique que les deux
photographes lui ont proposé de s’approprier.


À PROPOS DE MALIKA EDITIONS, FONDÉES ET DIRIGÉES PAR MALIKA SLAOUI :

Malika Slaoui est la directrice de Malika Éditions, et préside le musée de la
Fondation Abderrahman Slaoui basée à Casablanca. Fille d’un grand collectionneur
d’art aujourd’hui disparu, elle met sa connaissance approfondie de l’histoire de
l’art et son amour des artistes au service de la création de livres qui font la
part belle aux formes d’expression engagées dans les problématique du monde
d’aujourd’hui.

En coproduction avec les éditions Hemeria, elle aura la charge d’éditer au sein
de sa maison d’édition le livre SLOW UP pour une diffusion exclusive sur le
marché marocain.

Le musée qu’elle a créé accueillera également à la parution du livre une
exposition photographique pour fêter le lancement du projet.





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