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 * Discographie
   * D'Euripide aux premiers chrétiens
   * De la pierre au son
 * Instruments
   * En photos
   * Sources et Fabrication
 * Répertoire
   * Présentation générale
   * Vidéos de présentation
 * Concerts
 * Médias
 * Artistes
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ENSEMBLE KÉRYLOS
MUSIQUES DE L'ANTIQUITÉ GRECQUE ET ROMAINE

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REMONTEZ LE TEMPS À L’ÉCOUTE DES PARTITIONS ANTIQUES !












L’Ensemble Kérylos est l’auteur d’un enregistrement en deux volumes de la
totalité des œuvres de l’Antiquité grecque et romaine connues actuellement, dans
une reconstitution à la fois belle et rigoureuse.

Ces deux volumes sont disponibles sur les principales plateformes de diffusion
en ligne.

Le premier volume, intitulé D’Euripide aux premiers chrétiens, propose une
interprétation repensée des œuvres qui figuraient sur le CD de 1996, et une
œuvre inédite y rejoint les autres pièces de Mésomède de Crète : il s’agit de
son Péan à Apollon.

Le second volume regroupe Les inédits, œuvres jamais enregistrées auparavant.
Figurent au programme des extraits de pièces des plus grands poètes-compositeurs
grecs, Aristophane, Sophocle, Carcinos le Jeune, mais aussi des hymnes et des
incantations magiques anonymes, instrumentales aussi bien que vocales.






LISTE DES PISTES DU PREMIER VOLUME D'EURIPIDE AUX PREMIERS CHRÉTIENS

 1.  Oreste
     
     Euripide, édition Bélis.
     Papyrus de Vienne inv. G2515, fin du IIIe s. av. J.-C.
     Geneviève Bousquet, mezzo-soprano - Nathalie Berland, aulos - Benoît Tessé,
     cithare grecque et kroupeza.
     
 2.  Iphigénie à Aulis
     
     Euripide, édition Bélis.
     Papyrus de Leyde inv. 510, milieu du IIIe s. av. J.-C.
     Geneviève Bousquet, mezzo-soprano - Nathalie Berland, lyre - Benoît Tessé,
     cithare grecque.
     
 3.  Plainte de Tecmessa
     
     Timothée de Milet, édition Bélis.
     Papyrus de Berlin inv. 6870, vers 160 ap. J.-C.
     Geneviève Bousquet, mezzo-soprano - Benoît Tessé, cithare grecque.
     
 4.  Premier hymne delphique
     
     Athenaios, fils d’Athenaios, édition Bélis.
     Inscription du Trésor des Athéniens à Delphes, 128 av. J.-C.
     Jan-Jeroen Bredewold, baryton - Annie Bélis, tympanon.
     
 5.  Second hymne delphique
     
     Limenios, fils de Thoinos, édition Bélis.
     Inscription du Trésor des Athéniens à Delphes, 128 av. J.-C.
     Frédéric Albou, baryton-basse - Nathalie Berland, aulos - Benoît Tessé,
     cithare romaine.
     
 6.  Solo instrumental cithare
     
     Anonyme, édition Bellermann, revue par Bélis.
     Transmis par des manuscrits médiévaux.
     Benoît Tessé, cithare romaine.
     
 7.  Solo instrumental aulos
     
     Anonyme, édition Bellermann, revue par Bélis.
     Transmis par des manuscrits médiévaux.
     Nathalie Berland, aulos.
     
 8.  Duo instrumental
     
     Anonyme, édition Bélis.
     Papyrus de Berlin inv. 6870, vers 160 ap. J.-C.
     Benoît Tessé, cithare grecque et kroupeza - Annie Bélis, tympanon.
     
 9.  Prélude à une muse
     
     Mésomède de Crète, édition Bélis.
     Transmis par des manuscrits médiévaux.
     Geneviève Bousquet, mezzo-soprano.
     
 10. Hymne à Calliope
     
     Mésomède de Crète, édition Bélis.
     Transmis par des manuscrits médiévaux.
     Geneviève Bousquet, mezzo-soprano - Benoît Tessé, cithare romaine.
     
 11. Hymne au Soleil
     
     Mésomède de Crète, édition Bélis.
     Transmis par des manuscrits médiévaux.
     Geneviève Bousquet, mezzo-soprano - Annie Bélis, voix - Benoît Tessé,
     cithare romaine.
     
 12. Hymne à Némésis
     
     Mésomède de Crète, édition Bélis.
     Transmis par des manuscrits médiévaux.
     Geneviève Bousquet, mezzo-soprano - Benoît Tessé, cithare romaine.
     
 13. Péan à Apollon
     
     Mésomède de Crète, édition Bélis.
     Papyrus de Berlin inv. 6870, vers 160 ap. J.-C.
     Jan-Jeroen Bredewold, baryton - Nathalie Berland, aulos - Benoît Tessé,
     cithare romaine - Frédéric Albou, tympanon.
     
 14. Épitaphe de Seikilos
     
     Seikilos, édition Bélis.
     Inscription funéraire du milieu du IIe s. ap. J.-C.
     Geneviève Bousquet, mezzo-soprano - Annie Bélis, voix - Nathalie Berland,
     aulos - Benoît Tessé, cithare romaine.
     
 15. Hymne à la Trinité
     
     Anonyme, édition Bélis.
     Papyrus d’Oxyrhynchus inv. 1786, IIIe s. av. J.-C.
     Jan-Jeroen Bredewold, baryton - Frédéric Albou, baryton-basse.
     

LISTE DES PISTES DU SECOND VOLUME LES INÉDITS ANCIENT GREEK AND ROMAN MUSIC

 1.  Air de la huppe
     
     Aristophane, édition Bélis.
     Fragment de la comédie Les Oiseaux (414 av. J.-C.). Ostrakon d’époque
     romaine.
     Geneviève Bousquet, mezzo-soprano - Frédéric Albou, baryton-basse -
     Jan-Jeroen Bredewold, baryton - Nathalie Berland, aulos - Benoît Tessé,
     cithare grecque et kroupeza.
     
 2.  Déploration tragique
     
     Anonyme, édition Bélis.
     Papyrus Ashmolean, fr. 89 B1, vers 250 av. J.-C.
     Jan-Jeroen Bredewold, baryton.
     
 3.  Hymne à Zeus
     
     Anonyme, édition Bélis.
     Papyrus Ashmolean, fr. 59 B31-33, vers 250 av. J.-C.
     Jan-Jeroen Bredewold, baryton.
     
 4.  Ariane
     
     Sophocle, édition Bélis.
     Fragment de la tragédie Ariane (Ve s. av. J.-C.). Papyrus d’Oxyrhynchus
     inv. 4467, IIIe s. ap. J.-C.
     Frédéric Albou, baryton-basse.
     
 5.  Évocation des morts
     
     Anonyme, édition Bélis.
     Papyrus d’Oslo inv. 1413, Ier-IIe s.
     Frédéric Albou, baryton-basse - Jan-Jeroen Bredewold, baryton
     
 6.  Médée
     
     Carcinos le jeune, édition Bélis.
     Arias de la tragédie Médée (milieu du IVe s. av. J.-C.). Papyrus du Louvre
     inv. E 10534, IIe s. ap. J.-C.
     Frédéric Albou, baryton-basse - Jan-Jeroen Bredewold, baryton
     
 7.  Hymne à Lemnos
     
     Anonyme, édition Bélis.
     Papyrus d’Oslo inv. 1413, Ier-IIe s. ap. J.-C.
     Frédéric Albou, baryton-basse.
     
 8.  La nymphe Korônis
     
     Anonyme, édition Bélis.
     Papyrus d’Oxyrhynchus inv. 4464, IIe-IIIe s. ap. J.-C.
     Frédéric Albou, baryton-basse.
     
 9.  Ménandre
     
     Ménandre, édition Bélis.
     Papyrus d’Oxyrhynchus inv. 3705, IIIe s. ap. J.-C.
     Frédéric Albou, baryton-basse.
     
 10. Tyrô
     
     Sophocle, édition Bélis.
     Fragment de la tragédie Tyrô. Nauck, Tragicorum Graecorum Fragmenta,
     Sophocle, fr. 601. Musique transmise par Marc Meibom, Antiquae Musicae
     Auctores Septem, d’après un manuscrit aujourd’hui perdu.
     Frédéric Albou, baryton-basse.
     
 11. Diphilos
     
     Diphilos, édition Bélis.
     Comédie inconnue, IVe s. av. J.-C. Kock, Comicorum Atticorum Fragmenta, vol
     II, Diphilos fr. 114. Musique transmise par Marc Meibom, Antiquae Musicae
     Auctores Septem, d’après un manuscrit aujourd’hui perdu.
     Frédéric Albou, baryton-basse - Nathalie Berland, aulos.
     
 12. Papyrus instrumental
     
     Anomyme, édition Berland, Bélis & Capron.
     Papyrus de l’Université du Michigan inv. 1205, Ier-IIe s. ap. J.-C.
     Nathalie Berland, aulos.
     
 13. Hymnes à Apollon et à Artémis
     
     Anonyme, édition Berland, Bélis & Capron.
     Papyrus de Yale inv. 4510, IIe-IIIe ap. J.-C.
     Frédéric Albou, baryton-basse - Jan-Jeroen Bredewold, baryton.
     
 14. Métamorphose
     
     Anonyme, édition Berland, Bélis & Capron.
     Papyrus de Yale inv. 4510, IIe-IIIe ap. J.-C.
     Geneviève Bousquet, mezzo-soprano - Nathalie Berland, aulos - Benoît Tessé,
     cithare grecque et kroupeza.
     
 15. Fresques en musique
     
     Anonyme, édition Bélis.
     Papyrus d’Oxyrhynchus inv. 4463, IIe-IIIe s. ap. J.-C.
     Geneviève Bousquet, mezzo-soprano - Frédéric Albou, baryton-basse -
     Jan-Jeroen Bredewold, baryton - Nathalie Berland, aulos - Benoît Tessé,
     cithare grecque et kroupeza.
     
 16. Péan aux astres
     
     Anonyme, édition Bélis.
     Papyrus d’Oxyrhynchus inv. 4466, IIe s. ap. J.-C.
     Geneviève Bousquet, mezzo-soprano - Frédéric Albou, baryton-basse -
     Jan-Jeroen Bredewold, baryton - Nathalie Berland, aulos - Benoît Tessé,
     cithare grecque et kroupeza.
     
 17. Voyelles magiques
     
     Anonyme, édition Bélis.
     Tablette de plomb d’époque romaine.
     Jan-Jeroen Bredewold, baryton - Nathalie Berland, aulos.
     
 18. Prière pour la cité de Milet
     
     Anonyme, édition Bélis.
     Corpus Inscriptionum Graecarum 2895 = Inschriften von Milet, VI.2, 943,
     Ve-VIe s. ap. J.-C.
     Frédéric Albou, baryton-basse.
     
 19. Codex magique
     
     Anonyme, édition Bélis.
     Papyrus du Louvre inv. AF 11357, époque romaine tardive.
     Nathalie Berland, aulos - Benoît Tessé, cithare grecque et kroupeza.
     

RÉALISATION

Direction de l'Ensemble Kérylos : Annie Bélis. Directeur d’enregistrement :
Sylvain Leclerc. Enregistrement réalisé du 18 au 22 octobre 2014 aux Studios de
la Seine à Paris. Ingénieur du son : Sylvain Mercier ; assistant : David
Galstanian. Mastering : Bruno Gruel. Jaquettes : photographies de la cithare
grecque, de la cithare romaine et de la lyre heptacorde de l’Ensemble Kérylos
par Patrick Gaillardin.


DE LA PIERRE AU SON : LE CD DE 1996


En 1996, l'Ensemble Kérylos a enregistré son premier cd « De la pierre au son :
Musique de l'antiquité grecque », auquel le magazine Diapason a décerné une note
de 5.

> L’Ensemble Kérylos brille d’un certain talent orphique pour redonner vie à ces
> mélopées. Ici, les soli, chantés ou déclamés, le chœur, les jeux instrumentaux
> nuancés proposent une relecture qui tend vers une certaine universalité. Une
> gravure unique et inouïe, qui nous plonge dans les mythes de nos racines les
> plus fascinantes.
> 
> Jean-François Goudesenne/Diapason


INSTRUMENTS DE L'ENSEMBLE KÉRYLOS

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CITHARE GRECQUE

et son plectre (Ve siècle av. J.-C.), reproduction réalisée par Jean-Claude
Condi sous la direction scientifique d'Annie Bélis, d'après l'iconographie et
les vestiges archéologiques
Crédit photo : Patrick Gaillardin / LookatSciences


CITHARE ROMAINE

et son plectre (IIe-IIIe siècles ap. J.-C.), reproduction réalisée par Carlos
Gonzalez sous la direction scientifique d'Annie Bélis, d'après la statuaire
monumentale de l'époque d'Hadrien (117-138 ap. J.-C.).
Crédit photo : Patrick Gaillardin / LookatSciences




LYRE OCTACORDE

(Ve siècle av. J.-C.), reproduction réalisée par Jean-Claude Condi sous la
direction scientifique d'Annie Bélis, d'après l'iconographie et les vestiges
archéologiques.
Crédit photo : Patrick Gaillardin / LookatSciences


LYRE HEPTACORDE

(Ve siècle av. J.-C.), reproduction réalisée par Jean-Claude Condi sous la
direction scientifique d'Annie Bélis, d'après l'iconographie et les vestiges
archéologiques.
Crédit photo : Patrick Gaillardin / LookatSciences


LUTH

(IIe-IIIe siècles ap. J.-C.), reproduction réalisée par Carlos Gonzalez sous la
direction scientifique d'Annie Bélis, d'après des vestiges du IIIe siècle ap.
J.-C.
Crédit photo : Patrick Gaillardin / LookatSciences


KROUPEZA

(époque grecque et romaine), reproduction réalisée par Jean-Claude Condi sous la
direction scientifique d'Annie Bélis.
Crédit photo : Patrick Gaillardin / LookatSciences


AULOS TRAVERSIER

(du Ve siècle av. J.-C. au IIe siècle ap. J.-C.), reproduction réalisée par
Jean-Claude Condi sous la direction scientifique d'Annie Bélis, d'après des
vestiges du Ier siècle ap. J.-C. (Corinthe et Délos).
Crédit photo : Patrick Gaillardin / LookatSciences

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Tous les instruments joués par l'Ensemble Kérylos sont des reconsitutions
fidéles des instruments antiques, issues d'une collaboration scientifique avec
des luthiers se fondant sur l'analyse des sources antiques et une mise à
l'épreuve de la théorie par la pratique.

LES SOURCES ARCHÉOLOGIQUES

Afin de reconstruire à l’identique les instruments de musique antiques, il a été
nécessaire d’étudier avec précision aussi bien les sources écrites et figurées
que les vestiges archéologiques, et de maîtriser la terminologie, transmise par
les textes.

L’apport des représentations figurées est considérable : ce sont plusieurs
centaines de scènes musicales que les anciens ont représentées sur la céramique
(voir Beazley Archive). Mais celles-ci sont toujours d’un maniement délicat, car
il s’agit toujours de figurations, plus ou moins fidèles à la réalité, plus ou
moins réussies, selon le talent de l’artiste, et toujours soumises aux
contraintes des supports et aux conventions picturales du moment ou de
l’atelier. Ainsi, les meilleurs peintres, qui poussent parfois très loin le sens
du détail, s’abstiennent pourtant de dessiner certaines caractéristiques
importantes des instruments de musique.

Pour les instruments à cordes, les textes nous renseignent correctement sur leur
fabrication, et en particulier sur les bois à utiliser, même si aucun témoignage
n’est assimilable à une « recette ».

Pour les instruments à vent, les auteurs antiques ne nous ont pas facilité le
travail. S’ils dissertent, très savamment parfois, de leurs origines
géographiques, de leurs appellations grecques ou indigènes, de leurs usages ou
mesurages, rien de tout cela ne nous met vraiment en mesure de procéder à une
reconstitution, sinon le fait de savoir qu’auloi grecs et tibiae romaines
étaient faits à partir de divers matériaux : os d’âne, réputés pour leur
sonorité puissante, jambes de cerf, utilisées pour la première fois par les
prestigieux luthiers thébains, ivoire, pour les plus riches, micocoulier, en
faveur auprès des facteurs d’instruments à Rome, bronze, argent…

Mais il reste des vestiges d’instruments antiques, qui font percevoir toute
l’ingéniosité et de savoir-faire des facteurs d’instruments à vent et à cordes.
De leurs ateliers sont sortis des instruments dont la facture atteint une
impressionnante précision, et dont la complexité aurait laissé rêveurs les
musiciens du Moyen-Âge, voire de la Renaissance, surtout en ce qui concerne les
vents. Ainsi voit-on des demi-trous percés sur l’extrémité de deux sections
destinées à s’emboîter.

Partant de modèles-types importés de Grèce, les facteurs romains ont rapidement
innover, pour augmenter la puissance et la virtuosité des instruments. Leurs
cithares trouvent peu à peu leurs formes propres, pour aboutir, dès l’époque de
Néron, à ces instruments imposants, si lourds que le musicien doit passer un
baudrier au-dessus de son épaule afin de pouvoir, debout, porter l’instrument.
C’est aussi, probablement, aux Romains que l’on doit l’invention, pour la
cithare, d’un nouveau type de chevilles d’accord : non plus, comme en Grèce, des
pièces de cuir de bœuf ou de bois autour desquelles on lace les cordes, mais des
clés en métal, fichées dans la traverse.

Autant donc la théorie musicale s’essouffle dans le monde romain, autant la
lutherie et, par suite, la pratique instrumentale, qui reste néanmoins
majoritairement l’apanage de musiciens grecs – sources littéraires et
inscriptions en témoignent –, sont vivaces dans les premiers siècles de notre
ère. Les femmes, jadis exclues des compétitions musicales et des théâtres,
montent alors sur la scène.

La vie musicale, qui dans le monde grec était jadis si respectueuse des
traditions, si conservatrice, éclate désormais sous toutes ses formes : au
théâtre, à l’amphithéâtre, au cirque, chez les riches particuliers, dans les
palais. Les formations orchestrales, au grand regret de Sénèque, atteignent des
effectifs délirants, où se mêlent joueurs de tibia, d’instruments à cordes, de
percussion, trompettes droites et courbes, joueurs de scabellum, et même d’orgue
hydraulique, qui finissent par remplir de leur vacarme musical les immenses
amphithéâtres de Rome, de Naples ou de Pompéi.

LA RECONSTRUCTION

Pour reconstruire des instruments grecs et romains à l’identique de ce qu’ils
étaient, Annie Bélis s’est adressée dès 1987 au luthier vosgien Jean-Claude
Condi, qui a alors réalisé des lyres grecques, heptacorde et octacordes puis, en
1991/1992, deux cithares de concert et deux percussions (un grand tympanon, et
une kroupeza, curieux instrument formé de deux cymbales et actionné par le
pied). Il a également fabriqué un aulos traversier en ébène à bagues d’argent,
d’après un instrument découvert dans une tombe de la nécropole d’Halicarnasse,
datable du IIIe s. avant notre ère, et d’après des têtes de traversières mises
au jour à Corinthe et à Délos, datable du I er siècle.

De 1995 au début des années 2000, le luthier Carlos Gonzalez a travaillé avec
Annie Bélis sur les instruments à cordes d’époque romaine : il a ainsi réalisé
un luth romain, d’après un instrument des IIe-IIIe s. ap. J.-C., découvert dans
la sépulture d’une prêtresse du culte d’Antinoos, et une réplique de la grande
cithare romaine à 14 cordes de l’époque de l’empereur Hadrien, non pas d’après
des vestiges (il n’en existe pas), mais d’après des statues monumentales en
marbre d’Apollon citharède conservées dans différents musées (Rome, Tripoli,
Gortyne).

Lorsque les informations font défaut, des solutions techniques sont à trouver,
dans l’esprit et avec les moyens dont disposaient les luthiers grecs et romains.
C’est tout à l’honneur de Jean-Claude Condi et de Carlos Gonzalez d’avoir su
retrouver et comprendre, lorsque les sources antiques étaient muettes.
Jean-Claude Condi s’est même efforcé de ne recourir à aucun outillage moderne.
En bonne méthode, il a fabriqué lui-même ses propres outils et s’en est servi
comme aurait pu le faire un λυροποιός grec ou romain.

Ainsi, grâce à leur ingéniosité et à leur talent, ces deux luthiers, nourris par
des travaux archéologiques rigoureux et précis, ont pu restituer le timbre et
les sonorités d’instruments oubliés, restés silencieux durant 20 à 25 siècles.


LE RÉPERTOIRE

Exclusivement composé de partitions venues de l’Antiquité grecque et romaine, le
répertoire de l’Ensemble Kérylos comporte aujourd'hui 38 partitions, vocales et
instrumentales, d’une surprenante diversité, composées par des musiciens tout
aussi divers, sur une période de huit siècles.

LE SAUVETAGE MIRACULEUX D’UN PATRIMOINE MUSICAL

Écrites il y a vingt à vingt-cinq siècles, ces partitions nous ont été
transmises par des papyrus, par des inscriptions ou encore par des manuscrits
médiévaux et byzantins. On en compte aujourd’hui plus d'une centaine, parfois
très délabrées, mais quelques-unes remarquablement conservées. Les plus étendues
et les plus prestigieuses sont les deux Hymnes à Apollon pour chœur d’hommes et
instruments, gravés au IIe s. av. J.-C. dans le marbre du Trésor des Athéniens à
Delphes.

Quelle que soit leur date, toutes ces partitions utilisent les deux mêmes
systèmes de notation musicale, l’un réservé aux pièces vocales, l’autre aux
morceaux instrumentaux. Leurs signes dérivent des lettres de l’alphabet grec
ionien, reprises telles quelles ou altérées, ou déformées. Grâce aux 45 tables
que compte le traité du musicographe Alypius, actif vers 360 de notre ère, nous
connaissons depuis le XVIe siècle, dans tous leurs détails, ces systèmes de
notation, aussi complexes que précis, et nous sommes aujourd’hui en mesure de
transcrire sans aucun risque d’erreur chacune des partitions grecques sauvées du
naufrage des siècles. Les transcriptions ont été réalisées par Annie Bélis à
partir des documents originaux.

DES ŒUVRES CÉLÈBRES, PRÉSERVÉES DANS TOUTE LEUR DIVERSITÉ

Recopiées sur de coûteux papyrus ou inscrites dans le marbre, ces œuvres
restituées dans leur authenticité par l’Ensemble Kérylos appartenaient toutes au
plus grand et au plus noble répertoire. Ou bien il s’agit de pièces religieuses
solennelles, ou bien de « morceaux de concert » écrits pour les récitals donnés
par les virtuoses, ou bien d’extraits de compositions de grande ampleur
(tragédies, dithyrambes) le plus en faveur auprès du public : c’est le cas des
deux chœurs d’Euripide, écrits à la fin du Ve s. avant notre ère, que les Grecs
et les Romains aimaient particulièrement, et du spectaculaire final de l’Ajax
furieux, un dithyrambe composé vers 360 av. J.-C. par Timothée de Milet, le
Stravinski des Grecs. L’une des pièces les plus remarquables est un extrait de
Médée de Carcinos le Jeune, transmis par un papyrus du Musée du Louvre découvert
et identifié en novembre 2003.

À côté des partitions les plus poignantes, les pièces instrumentales sont,
elles, pleines d’allant, et laissent libre cours à la virtuosité de
l’interprète.

Les quatre œuvres pour voix et pour cithare de Mésomède de Crète, compositeur
attitré de l’empereur Hadrien (117-138 ap. J.-C.) montrent deux aspects opposés
de la musique antique : d’un côté l’équilibre et la juste mesure d’une
inspiration intimiste, de l’autre, la frénésie et l’excès d’un effrayant Hymne à
Némésis, l’implacable déesse de la Vengeance.

La pièce la plus « tardive » est une Hymne à la Trinité anonyme, datable du
IIIe/IVe siècle, toujours en notation grecque, mais qui préfigure déjà la
musique d’Église.

LES PREMIÈRES DÉCOUVERTES

Jusqu’au dernier quart du XIXème siècle, on ne connaissait qu’un ensemble de
quatre œuvres, dont deux très courtes qui ne sont sans doute que des préludes à
des hymnes plus étendus, l’un au Soleil, l’autre à Némésis. Transmises par des
manuscrits du XIIIème au XVIème siècle, leur authenticité pouvait être mise en
doute et l’on savait, quoi qu’il en soit, qu’elles n’étaient attribuables au
mieux qu’à un compositeur mineur : Mésomède de Crète, ami et musicien officiel
de l’empereur Hadrien, dont les activités se poursuivirent, malgré sa paresse
notoire, sous le règne d’Antonin le Pieux. En 213, Caracalla lui lit élever un
somptueux cénotaphe, en hommage à son œuvre de citharède et de compositeur.

C’était un bien mince patrimoine qui avait ainsi survécu d’une musique pratiquée
avec ferveur et assiduité pendant près de dix siècles. Profondément déçus de ce
naufrage presque complet, certains érudits savants mais indélicats, eurent
l’idée de propager de fausses partitions antiques de leur invention, dont la
plus réussie et la plus spectaculaire (longtemps tenue pour authentique, jusqu’à
ce que l’on comprenne que le prétendu manuscrit de Messine resterait à jamais
introuvable) est la première Ode Pythique de Pindare, controuvée par un Jésuite,
honorable correspondant de Leibniz, le Père Athanase Kircher, qui le publia en
1650. Tant qu’à produire des faux, autant viser haut, puisque des plus grands
compositeurs grecs, ceux-là dont les Anciens révéraient le génie musical –
Eschyle, Euripide, Timothée de Milet, Aristophane – pas une seule note n’avait
survécu. Mais le dernier quart du siècle devait se montrer riche en trouvailles
déterminantes.


VIDÉOS DE PRÉSENTATION DE QUELQUES OEUVRES

Lors des concerts donnés par l'Ensemble Kérylos, les œuvres interprétées sont
précédées d'une présentation. Les vidéos qui suivent proviennent de la captation
du concert donné au Grand Auditorium du Louvre en décembre 2011.

Présentation de l'Oreste (A. Bélis)






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L'ENSEMBLE KÉRYLOS ET LES CONCERTS

L'Ensemble Kérylos a pour vocation première de se produire sur scène, et de
faire partager au plus grand nombre les restitutions de la musique grecque
antique. Dès ses débuts en 1991, l'Ensemble a connu un grand succès qui ne s'est
pas démenti au cours des années. Invité aux quatre coins de la France, il a
également donné de nombreux concerts à l'étranger.

L'Ensemble Kérylos se produit généralement lors de manifestations culturelles ou
spectacles thématiques.

Quelques grands événements ont marqué l'histoire de l'Ensemble, comme à Delphes
en 1992, lors du centenaire de la Grande Fouille, ou dans des hauts lieux du
monde culturel ou scientifique, comme l'Académie des Inscriptions et Belles
Lettres, le Grand Amphithéatre de la Sorbonne ou encore l'Auditorium du musée du
Louvre, qui témoignent du prestige et de la renommée acquis.

QUELQUES CONCERTS

 * Espace culturel Raymond Commun, Brasles, 12 novembre 2016 (Présentation).

 * Théâtre antique d'Orange, 10 mai 2015 (en accompagnement de la représentation
   de l'Antigone de Sophocle par la Compagnie Proskenion).

 * Musée départemental d'art ancien et contemporain d'Épinal, 11 octobre 2014,
   (« Vivre à la romaine », pdf).

 * 22e Festival de Nauplie (Grèce), 30 juin 2013 (Conférence et concert
   instrumental).

 * Musée Saint-Raymond de Toulouse, 8 juin 2013 (Une odyssée musicale).

 * Auditorium du musée du Louvre, 8 décembre 2011, Les musiques qu'aimait
   Alexandre le Grand.

 * Couvent Dominicain de l'Annonciation, Paris, 19 avril 2008, « Musiques de
   l'Antiquité Grecque et Romaine ».

 * Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, 12 mai
   2005, « La Cithare romaine ».

 * Académie des Inscriptions et Belles Lettres, 15 octobre 2004, Présentation du
   papyrus musical du Louvre portant un extrait de Médée de Carcinos le Jeune.

 * Centre Culturel Égyptien, Paris, 22 septembre 2004.

 * Université de São Paulo (Brésil), 30 août 2004.

 * Ouro Preto (Brésil), 28 août 2004, Congrès International de la FIEC.

 * Grand Amphithéâtre de la Sorbonne, 16 juin 2004, Commémoration du 110ème
   anniversaire de la Renaissance des Jeux Olympiques.

 * Salons du Rectorat de Paris, 17 octobre 2001, sous le haut patronage de
   Monsieur Jack Lang, Ministre de l’Éducation Nationale.

 * Mairie du Ve arrondissement de Paris, 7 octobre-21 decembre 2001, 12 concerts
   dans le cadre de l’exposition « Moi, Zénobie, Reine de Palmyre ».

 * Cité de la musique de Paris, 9 février 2001.

 * Église Sainte-Catherine de Cracovie (Pologne), 14 octobre 2000, dans le cadre
   des manifestations « Krakow 2000, capitale culturelle de l’Europe ».

 * Festival de musique ancienne, Gijon (Espagne), 17-18 juillet 2000.

 * Musée archéologique de Mariemont (Belgique), 3 mai 2000, « Musiques du temps
   d’Hadrien »

 * Église Sainte-Aurélie de Strasbourg, 2 mars 2000.

 * Mairie du Ve arrondissement de Paris, 5 et 12 décembre 1999, (exposition «
   Hadrien, trésors d’une villa impériale » : Musiques du temps d’Hadrien ; 4
   concerts).

 * Église Saint-Thomas d’Aquin, Paris, 21 juin 1988.

 * Maison de l’Orient Méditerranéen de Lyon, 27 mars 1998, audition commentée de
   l’Oreste et de l’Iphigénie à Aulis d’Euripide

 * Conservatoire Frédéric Chopin, Paris, 14 mars 1998.

 * Auditorium du Lycée Louis-le-Grand, 5 février 1998

 * Musées d’Art et d’Histoire de Genève, 16 et 17 novembre 1996, concert
   enregistré par la Radio-Suisse Romande (diffusé le 22 décembre)

 * Thermes antiques de Bliesbruck, 15 et 16 juin 1996

 * Musées de la Cour d’Or de Metz, 14 mai 1996

 * Palais de la Musique, Athènes, septembre 1995

 * Aula de l’Université de Neuchâtel (Suisse), 26 février 1996.

 * Fondation Singer-Polignac, Paris, 9 janvier 1993, organisé par l’Institut de
   France.

 * Institut Français, Athènes, 21 septembre 1992, retransmis par la télévision
   grecque ERT 1

 * Théâtre antique de Delphes, 19 septembre 1992


L'ENSEMBLE KÉRYLOS ET LES MÉDIAS

La presse, française et étrangère, se fait régulièrement l’écho des activités
scientifiques et artistiques de l’Ensemble Kérylos : présentations et critiques
de concerts, comptes-rendus des « créations » de partitions antiques
nouvellement transcrites, interviews. Plusieurs des concerts donnés par
l’Ensemble ont été retransmis en France ou à l’étranger, en extraits ou
intégralement, à la radio et à la télévision. Un film a été tourné par la
télévision allemande ARD sur le travail des solistes et du chœur d’hommes en
répétition. Enfin, les enregistrements de l’Ensemble Kérylos sont régulièrement
utilisés pour l’illustration musicale d’émissions télévisées, de films (Les
champions d’Olympie), de CD-Rom consacrés à l’Antiquité, de parcours dans des
musées (Musée des instruments de musique de Bruxelles, Abbaye aux Dames de
Saintes, Villa Kérylos de Beaulieu-sur- Mer, etc.)

QUELQUES ÉVÉNEMENTS

 * Extraits musicaux et interview pour deux épisodes de Secrets d'Histoire. Le
   premier, « Cléopâtre ou la beauté fatale », a été diffusé en juillet 2016
   (retrouvez l'intervention ici). Le second est à paraître en 2016.

 * Diffusion par la BBC, émission Late Junction, janvier 2015.

 * Interview dans le magazine Avopolis (grec), 26 juin 2013.

 * Article de Thomas Schlesser dans Beaux-Arts magazine (no330, décembre 2011)
   et Rue89.

 * Reportage de France 2 consacré à l'Ensemble Kérylos, diffusé le 19 décembre
   2011 au journal de 20h (voir sur culturebox).


ARTISTES DE L'ENSEMBLE KÉRYLOS


Annie Bélis, direction artistique et scientifique,
luth et tympanon

Geneviève Bousquet, mezzo-soprano

Frédéric Albou, baryton-basse


Jan Jeroen Bredewold, baryton

Nathalie Berland, adjointe à la direction artistique et scientifique,
aulos traversier


Benoît Tessé, cithare, lyre et kroupeza

ANCIENS MEMBRES

Davide Bastianelli, trompette
Mireille Bélis, lyre, cithare, kroupeza
Jérôme Corréas, baryton-basse
Fabienne Ringenbach, lyre
Jean-Claude Condi, cithare
Antoine Dubois, cithare
Carlos Gonzalez, cithare
Emmanuel Leclercq, basse
Benoît Riou, baryton-basse
Brigitte Robustelli, soprano
Mabel Ruiz, luth
Marie-Hélène Thuillier, lyre, cithare et soprano
Robert Thuillier, aulos traversier
Sylvie Tournon, aulos traversier
Guurtje Van Kooten, lyre
Céline Verwaerde, lyre
Chœur d'hommes et de femmes de l'A.L.A.M. (Metz)