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VANESSA BOZZA
MONTEUSE DE FILMS
Après des années de pratique musicale et des études supérieures d'audiovisuel,
je suis devenue monteuse de films pour le cinéma et la télévision, spécialisée
dans les films documentaires, de fiction, les captations de musique et de danse
pour ARTE et France Télévisions.

En 2011 j'ai co-monté un long-métrage Des jeunes gens mödernes, réalisé par
Jérôme de Missolz et sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes. Plus
récemment, Mathieu Amalric m'a offert de monter son dernier film documentaire
Premières répétitions, avec Barbara Hannigan.
J'ai également été monteuse truquiste sur des films de création mélangeant
musique classique, fiction et animation : Les 4 saisons d’Antoine avec Pierre
Richard, et Pierre et le Loup avec François Morel.

Avant de devenir monteuse, j'ai été troisième assistante à la mise en scène sur
des téléfilms pour France Télévisions, dont deux signés par Philippe de Broca.


Premières répétitions, sélection artfifa de Montréal 2018
Claudio Monteverdi à Caserte, sélection Golden Prague 2016
Pierre et le Loup, Lauréat Golden Prague & Rose d’Or à Berlin 2014
La liste des courses, Etoile de la Scam 2012
Des jeunes gens mödernes, Quinzaine des Réalisateurs Cannes 2011
Zétwal, Etoile de la Scam 2009



 * Zétwal
 * En direct de la lune
 * Ravi Shankar
 * Outre-mer outre-tombe
 * Premières répétitions
 * Buffalo Bill
 * Nous irons voir Pelé sans payer
 * Un voyage immobile
   
   
 * Notre amie Constance
   
   
 * Je nous sommes vus
   
   
 * Le dragon de Guyane
 * Le dernier paradis des kalinagos
 * La liste des courses


 * Pierre et le Loup
 * Un petit pois
 * Les 4 saisons d'Antoine
 * Comme la mer en hiver
 * Mais qui a salé la salade de céleri ?
 * La petite fille en colère
   
   
 * Tutto o niente
 * Le vrai père Noël
 * Des jeunes gens mödernes


 * Les clés de l'orchestre
   Les symphonies de Brahms
 * Les clés de l'orchestre
   Des canyons aux étoiles
 * Les clés de l'orchestre
   Roméo et Juliette
 * Les clés de l'orchestre
   L'apprenti sorcier
   
   
 * Les clés de l'orchestre
   La musique expliquée aux enfants
 * Les clés de l'orchestre
   La symphonie fantastique
   
   
 * Tropismes
   Daniel Maximin
 * Tropismes
   Fabienne Kanor
 * Tropismes
   Céline Anaya Gautier
 * Tropismes
   Edouard Glissant
 * Tropismes
   Maryse Condé


 * CHANEL
 * Louis Vuitton
 * CHANEL
 * Hermès
 * CHANEL


 * Laurence Equilbey
 * Pierre Boulez,
   un certain parcours
 * Florilège Offenbach
   
   
 * Le chant de la sirène
 * Triple Bill #1
 * Claudio Monteverdi à Caserte
 * Don Giovanni
 * Cosi fan tutte
 * Yuja Wang
 * Gardiner dirige Haendel à Versailles
 * La dame de pique
 * Requiem de Berlioz
   
   
 * Le père
 * Gala Monteverdi
 * Théâtre sans animaux




Premières répétitions

Barbara Hannigan vue par Mathieu Amalric, 40 mn (Arte Concert)

La réputation de Barbara Hannigan en tant que chanteuse n'est plus à faire.
Depuis plusieurs années déjà, sa maitrise vocale et son jeu habité lui valent
d'être applaudie sur les scènes du monde entier. La canadienne n'a pourtant pas
fini de nous surprendre puisqu'elle cultive depuis peu un nouveau talent : celui
de la direction d'orchestre. C’est cette autre facette de Barbara Hannigan qui a
intéressé Mathieu Amalric. Avec curiosité et bienveillance, le comédien et
réalisateur l’a donc suivie pendant trois jours à Amsterdam. Au cœur de ce
portrait, les répétitions et les échanges menés par la chef d’orchestre et
l’ensemble Ludwig, alors en plein préparation de l’enregistrement du "Lulu
Suite" d’Alban Berg pour l'album "Crazy Girl Crazy". Grâce à ce portrait filmé,
nous devenons pendant quelques minutes les témoins de la vie d’un orchestre.
L'occasion également de découvrir le patient travail qui permet d'atteindre
l’harmonie.

Arte Concert




Outre ses activités de cinéaste et d’acteur, Mathieu Amalric fait volontiers
œuvre de documentariste. On se souvient avec émotion de sa contribution à la
série Hopper vu… qu’avait consacrée Arte au peintre américain en octobre 2012
(…) On a ensuite connu un autre court documentaire, disponible sur You Tube,
toujours caractérisé par un raffinement phonique consommé, puisqu’il se met à
l’écoute de la phonation très particulière de la soprano canadienne Barbara
Hannigan. « Dans c’est presque au bout du monde, écrit le réalisateur, j’explore
un mystère qui me fascine : d’où viennent ces voix inhumaines ? D’où, dans le
corps, la troublante anomalie du chant prend-elle sa source ? ». Mais la
fascination d’Amalric pour Hannigan va par-delà ses fulgurances vocales. Car la
Canadienne développe parallèlement des activités de chef d’orchestre. Et si l’on
dit « parallèlement », c’est qu’il lui arrive aussi de diriger tout en chantant.
Aussi bien des airs de concert de Mozart que la pièce virtuose de rire Le grand
Macabre, de György Ligeti (…) Amalric laisse aussi la caméra filmer la
partition, alors que Hannigan, oreille absolue et forte en thème, explique les
redoutables fascinations intrications thématiques du compositeur viennois,
membre de la seconde école de vienne, qui sous l’égide d’Arnold Schönberg, remit
en question l’héritage tonal et consonant hérité d’une tradition multiséculaire.
L’orchestre Ludig est d’évidence une formation jeune, ouverte, intelligente. On
voit ses membres suivre la partition, tandis que Barbara Hannigan leur fait
entendre, avec piano, le Lied de Lulu, le seul passage chanté de cette suite
essentiellement orchestrale. Mais on les voit surtout dévisager, bouche bée, ce
chef d’orchestre d’une nature singulière capable de cabrioles vocales d’une
précision confondante. Il est à penser qu’ils ne rencontreront pas à nouveau
pareil cas avant belle lurette.

Renaud Machart (Le Monde)




Je nous sommes vus
TT
Documentaire de Gilles Elie-dit-Cosaque, 52 mn (France Ô)

On croit aller voir un documentaire explorant l’univers des telenovelas. A la
fin de Je nous sommes vus, on n’en sait pas beaucoup plus sur ces feuilletons à
l’eau de rose très prisés dans les départements d’Outre-Mer. Mais on a ri, on
s’est ému devant trois beaux portraits de femmes martiniquaise, guyanaise et
réunionnaise, fans inconditionnelles de ce genre télévisuel. On a admiré ces
femmes jouant dans une extravagante parodie de leurs romances kitsch.
Finalement, on s’est laissé troubler par un facétieux jeux de miroirs
questionnant les rapports entre fiction et réalité. Le sixième film de Gilles
Elie-Dit-Cosaque pour France Ô et la case « Achipels », qui fête avec lui ses
dix ans, est aussi précieux que les précédents. A partir d’un détail du
quotidien, d’un événement ou d’un personnage oublié, le réalisateur développe un
regard documentaire empreint d’humour et de poésie pour brosser des tableaux de
la société antillaise comme autant de paraboles universelles. Qu’il raconte
l’histoire du premier Martiniquais à marcher sur la lune (Zétwal), le rôle
social d’un mobylette emblématique (Ma grena’ et moi) ou les enjeux politique
d’un match de foot (Nous irons voir Pelé sans payer), il développe un style bien
à lui, où la diversité des techniques (photo, vidéo, film, animation) et un
montage très rythmé font un écrin à la parole des protagonistes. La verve,
l’exubérance de ces réalisations contrastent avec le caractère modeste et
pudique de leur auteur (…) Malgré la cohérence de son œuvre documentaire à la
fois ethnographique, historique et politique, il ne se veut ni un mémorialiste
ni un porte-voix de Antilles. « Si ça constitue une sorte de mémoire
patrimoniale, c’est le hasard. » Tout juste reconnaît-il son appétence pour les
sciences sociales et une position privilégiée, à la fois dedans et dehors,
susceptible de produire un regard original. Même retenue quand on évoque la
force poétique de ses films. « Je place la poésie trop haut pour l’assumer»,
prévient-il. Avant de tenter une explication : « Ce qui fait la poésie, c’est
s’attacher aux petits détails chez les gens, dans les situations. Ce n’est pas
conscient, ce n’est pas un but. » Pas plus que l’absence de voix-off ne relève
d’un parti prix esthétique, étant la simple expression d’une pudeur : « Ce
serait me dévoiler. » Par la virtuosité du montage, l’intelligibilité de ses
films n’en souffre jamais. Et ils dégagent une attachante singularité.

Samuel Gontier (Télérama)




Nous irons voir Pelé sans payer
TT
Documentaire de Gilles Elie-dit-Cosaque, 55 mn (France Ô)

Bombes de peinture contre bombes lacrymogènes. C’est l’autre match, un peu
musclé, qui se jouera courant 1971 aux abords du stade Louis-Achille de
Fort-de-France. Pour sortir le football local de l’ornière, la fédération
organise une rencontre amicale entre le grand Santos FC et la sélection
régionale. Seulement, les brésiliens ne se déplaçant pas pour des queues de
cerises, le prix des places s’en ressent : 100 francs pour voir jouer Pelé !
Pour la jeunesse antillaise, c’est l’étincelle qui manquait pour allumer la
mèche. Traversé par les idées de Frantz Fanon et les références au
marxisme-léninisme, un mouvement de contestation et d’agit-prop se met en
branle. « Nous irons voir Pelé sans payer » martèlent les murs tagués de la
capitale martiniquaise. Négocier le prix des places ? Empêcher le match de se
tenir ? Durcir la lutte ? Le groupe d’action prolétarienne (GAP) hésite sur la
marche à suivre… Soucieuse de calmer le jeu, les autorités retransmettront
finalement la rencontre en direct à la télévision - une première en outre-mer.
S’il s’attache essentiellement à la dimension politique de l’évènement, le film
s’achève sur une chronique de la rencontre aux traces des souvenirs de ses
protagonistes, du brésilien Lima à l’homme-qui-a-fait-un-petit-pont-à-Pelé.
Ecriture visuelle vitaminée et fibre militante inoxydable : le réalisateur
Gilles Elie-Dit-Cosaque confirme tout le bien qu’on pense de lui.

Emilie Gavoille (Télérama)




Pierre et le Loup
TT
Fiction de Gordon, Corentin Leconte et pierre-Emmanuel lyet, 30 mn (France 3 et
ARTE)

Tout début dans la cacophonie d’un orchestre qui s’accorde. L’oreille se tend,
suivant les conseils du conteur François Morel : il faut bien écouter et ouvrir
grand les yeux. Après Le carnaval des animaux et les 4 saisons d’Antoine, les
producteurs de Caméra Lucida s’attaquent à une pièce musicale qui semble
évidente lorsqu’il s’agit d’initier les enfants à la musique classique : Pierre
et le Loup, de Sergueï Prokofiev, partition justement composée dans ce but, avec
un thème musical pour chaque personnage et une histoire dont le héros est un
enfant. Dans cette adaptation, la joie est partout : dans les fossettes du jeune
héros, dans l’animation légère des autres personnages, formés avec des lettres
ou des notes, et dans l’interprétation de l’Orchestre national de France. Les
musiciens jouent, aux sens musical et enfantin du verbe, et poussent
l’interaction jusqu’à se confondre avec les personnages. Peu importe qu’on ait
entendu Pierre et le Loup cent fois, conté par Gérard Philippe, Claude Piéplu ou
Jean Rochefort, le plaisir est ici inédit et se partage en famille. Les yeux et
les oreilles, qui ont été grands ouverts, sont enchantés.

Maéva Saravane (Télérama)




Zétwal
TTT
Documentaire de Gilles Elie-dit-Cosaque,
52 mn (France Ô)

C'est sans doute le plus magnifique conte de Noël que la télé ait à nous offrir
cette année. Voici l'histoire de Robert Saint-Rose, surnommé Zétwal. Nous sommes
en 1974 et la Martinique va mal. Les affrontements politiques se durcissent avec
en première ligne le Parti progressiste martiniquais d’Aimé Césaire, sévèrement
réprimé par les autorités. Pour prouver à la face du monde la fierté de son
peuple, Robert Saint-Rose a une idée toute simple : être le premier Antillais à
marcher sur la Lune. Aidé par sa famille et ses amis, il entreprend donc de
construire une fusée. L’énergie nécessaire au décollage sera puisée dans la
puissance poétique des textes d’aimé Césaire, déclamés au moment du compte à
rebours. Quelques jours après les premiers essais, Zétwal et sa fusée
disparaissent mystérieusement. Personne ne les reverra plus. Le premier mérite
de I'auteur, Gilles Elie- est d’avoir retrouvé les rares témoins de cette
aventure oubliée. Quant-à la réalisation, elle est plus subtile que la
construction chronologique et l’alternance d’entretiens et d’archives ne le
laissent croire de prime abord. Les images des astronautes américains et sur
celles, très mal conservées, de zétwal tournées par son frère. Il y a surtout un
regard sagace et délicat. Gilles Elie-Dit-Cosaque s’est placé exactement à la
bonne distance de son sujet : sans encenser ni ridiculiser Robert Saint-Rose, il
rend à son rêve sa logique et sa noblesse, grâce à des interviews de Patrick
Chamoiseau, du directeur du centre césairien d’étude et de recherche ou d’un
astrophysicien. Il donne envie d’y croire ; Et d’ailleurs on y croit : aucune
étude scientifique n’a jamais prouvé que l’énergie poétique était inapte à faire
décoller une fusée.

Samuel Gontier (Télérama)




RAVI SHANKAR, L’extraordinaire leçon
TT
Documentaire de Frédéric Le Clair,
55 mn (Arte)

Une leçon de musique du dieu du sitar ! C’était salle Pleyel en septembre 2008.
Taquin, tendre, précis, jouant de l’onomatopée pour donner des indications à ses
disciples, le vieux monsieur – 90 ans en avril prochain - , réussit à établir
une connection directe, intime, avec chacun des 2 000 fans subjugés. Les caméras
de Frédéric Le Clair étaient là heureusement pour mémoriser ce qui fut sans
doute l’ultime prestation européenne de l’ancien complice des beatles devenu le
gourou le plus respecté en Inde et dans le monde. En contrepoint à ses
explications sur le raga (mélodie) et le tala (rythme) s’interposent des plans
pleine face sur la mine inquiète et approbatrice de sa fille Anoushka –
lumineusement belle -, son élève depuis l’âge de 8 ans. Sur ce canevas simple
mais intense se greffent des escapades au centre ravi Shankar de Delhi, dont la
devise est « la paix par la musique ». Lorsqu’il était en apprentissage, ravi
Shankar travaillait seize heures par jour en commençant à 4H30 le matin.
« Aujourd’hui dit-il, on va plus vite grâce aux enregistrements et aux films,
mais rien ne vaut l’écoute et la mémorisation dans la durée. Et puis, le talent
ne suffit pas, le lagan est l’essentiel, c’est à dire la passion de vouloir
s’accomplir dans la musique »

Eliane azoulay (Télérama)




1910, Buffalo Bill
TT
Documentaire d’Alexandre Auque,
26 mn (Arte)

« Buffalo Bill a la réputation d’avoir été le plus grand chasseur de bisons de
tous les temps. Il doit aussi sa célébrité au fait d’avoir servi un temps
d’éclaireur au Général Custer qui a perdu la vie lors de la fameuse bataille de
Little Big Horn en 1876. Mais des images filmées dès 1894 et jusqu’en 1916,
montrent un tout autre Buffalo Bill. Elles révèlent des relations amicales
entretenues par Buffalo Bill avec des chefs de tribus amérindiennes. Elles
montrent aussi que le célèbre Wild West Show de Buffalo Bill, connu pour avoir
sillonné les USA et l’Europe pendant plus de 30 ans, a eu une influence
considérable sur un genre cinématographique qui passionne toujours le public :
le WESTERN.

Arte.fr




1969, En direct de la Lune
TT
Documentaire d’Alexandre Auque,
26 mn (Arte)

C’est sans doute la séquence la plus couteuse de toute l’histoire de la télé. Un
plan séquence d’un et blanc grisâtre, devant lequel communièrent 7000 millions
de téléspectateurs, le 20 juillet 1969. A visionner aujourd’hui sur nos écrans
High-tech le direct des premiers pas de l’homme sur la Lune, on est saisi par la
définition vaseuse de ces images saisies à 384 000 kilomètres de la terre. On
l’est autant par l’impression de proximité presque de voisinage, qui se dégage
de la banalité de ce qu’elles montrent – un paysage de terrain vague arpenté de
nuit par deus hommes à la démarche hésitante. Retransmises en modovision, cette
séquence contribua grandement à l’appropriation symbolique de la Lune par les
Etats-Unis comme nous l’explique Mystère d’archives avec un sens quasi ludique
du décryptage. Que le document donne à voir Neil Amstrong sur le point de poser
le pied dans la poussière lunaire, l’image soudaine se fige et le commentaire
s’interroge : « comment est-il possible qu’une caméra soit déjà là, en train de
filmer ? La réponse donnée à cette question inattendue fait l’intérêt de ce
programme tout aussi distractif qu’instructif ».

François Ekchajzer (Télérama)




Outre-mer, Outre-tombe
TT
Documentaire de Gilles Elie-Dit-Cosaque,
52 mn (France Ô)

« La chose que j'aime le plus, c'est l’enterrement », glisse une vieille dame
endimanchée, le sourire aux lèvres. Un vieillard - costume blanc, chapeau blanc
- renchérit : « Moi, mon plaisir, c'est de m’habiller pour aller aux
enterrements ». Commence alors un dessin animé, façon La Linea, où un personnage
se balade, passe sous un cocotier, prend une noix sur la tête et meurt sur le
coup... Pas de doute, nous voilà en présence d'un travail inattendu, drôle et
intelligent, sur un sujet rebattu, grave et sinistre : la mort. Originaire de
Martinique, Gilles Elie-Dit-Cosaque, réalisateur en 2004 du très réussi hommage
au... cyclomoteur Motobécane (Ma grena' et moi), s'est cette fois penché sur les
rites mortuaires des Antilles françaises. Tiraillées entre des influences
amérindiennes, africaines, indiennes et un mode de vie de plus en plus
occidentalisé, Ia Guadeloupe et la Martinique offrent un terrain d'étude
fertile. Même si les cérémonies traditionnelles (de joyeuses veillées nourries
de contes, de jeux, de prières et de rhum), décrites avec humour et pédagogie,
n’ont plus rien à voir avec ce qui se pratique aujourd'hui (des cérémonies
rapides dans les morgues des hôpitaux). En plus du choix judicieux de ces îles
pour leur intérêt historique et culturel, Gilles Elie-Dit-Cosaque a trouvé des
interlocuteurs hors pair: croque-morts, prêtres, linguistes, artistes, conteurs
ou simples citoyens, tous parlent juste et distillent à travers leurs anecdotes,
leurs croyances, leurs perceptions, un bel instantané de la société antillaise.
Enfin, la réalisation soignée et malicieuse fait de ce film sur la mort... un
document revigorant. Normal car, comme le dit l'un des protagonistes, « si tu
entends que quelqu'un est mort, c'est que tu es vivant ».

Lucas Armati(Télérama)




Notre amie Constance
Documentaire de Arnaud Louvet,
52 mn

Making-of absolument passionnant puisque, chose rare, on y voit pour de vrai,
dans la durée, des gens assez étonnants (je n’ose pas dire exceptionnels) en
train de fabriquer, dans la passion, l’épuisement, l’énervement parfois, avec
des moyens réduits, des plans de cinéma qui donneront finalement naissance, une
fois agencés et de façon assez mystérieuse, à un grand film. Fascinant.

Jean-Baptiste Morain (Les Inrockuptibles)




La liste des courses
TT
Documentaire de Gilles Elie-Dit-Cosaque,
53 mn (France Ô)

Le documentaire de Gilles-Elie-dit-Cosaque revient sur le mouvement social qui
ébranla la martinique en février 2009. Une large mobilisation autour de la
cherté de la vie insulaire, qui donna lieu à l’élaboration d’une liste de
produits de première nécessité, appelés à être proposés à moindre coût.
Exploitants avec humour les techniques de l’animation, La liste des courses
s’amuse des questions soulevées par cette liste (le rhum et les préservatifs
doivent-ils en faire partie ?) et, à travers les interventions des différents
acteurs de la vie locale, s’interroge sur la frénésie consumériste qui touche
les Antilles comme une grande partie du monde. Mais Gilles Elie-dit-Cosaque va
plus loin. Comme dans sers films précédents, il rend compte de la poésie qui a
cours sur son île natale, en accordant une place de choix à l’évocation du
Manifeste pour les « produits » de haute nécessité, signé par neuf intellectuels
antillais, au nombre desquels Edouard Glissant et Patrick Chamoiseau. On peut y
lire qu’outre le pain, l’alcool et l’écran plat, l’être humain a besoin de
nourritures spirituelles. Le rappelant, La liste des courses mérite clairement
une place dans cette liste.

François Ekchajzer (Télérama)




Les clefs de l’orchestre de Jean-François Zygel
« La symphonie fantastique d’Hector Berlioz »
T
Proposé et présenté par Jean-François Zygel
Avec l’Orchestre philarmonique de Radio France
Dirigé par Chung Myung-Whun
Réalisé par F. Martin (France 5)

On l’a dit, on le redit, Jean François Zygel est un passeur exceptionnel. La
musiquez, il la donne à voir et entendre avec enthousiasme, une bonne humeur à
faire fondre le moins mélomane des spectateurs. Œuvre Hallucinée aux échos
autobiographiques, la symphonie fantastique – composée en 1830 par un tout jeune
Berlioz sur le point de fêter ses 27 ans – se prête particulièrement bien à
l’exercice zygelien. La quête de « l’idée fixe », ce thème mélodique où
transparaît la passion de Berlioz pour l’actrice irlandaise Harriet Smithson et
qui parcourt toute la symphonie, fourni le prétexte d’un jeu de piste tantôt
émouvant, tantôt grinçant. Chacun des cinq mouvements suscite de nouvelles
images, annoncées dans les titres évocateurs (« rêveries. Passions », « Un
bal », Scène aux champs », « Marche au supplice », « Songe d’une nuit de
sabbat ») et patiemment mises en évidence par le professeur Zygel. Ce dernier
laisse en suite travailler notre imagination, tandis que l’orchestre,
aimablement complice, reprend l’integralité du mouvemnt ainsi décrypté. Au fil
de la leçon, fort bien réalisée, Jean-François Zygel prend soin d’ouvrir
d’autres protes sur l’univers de Berlioz, sous les influences et les trouvailles
de ce grand romantique. On plongerait bien la s séance au-delà du tomber de
rideau.

Sophie Bourdais (Télérama)




Le chant de la sirène
Captation musicale
avec Sophie Karthäuser et Cédric Tiberghien
Réalisé par Louise Narboni (Mezzo)

Le festival international d’opéra baroque de Beaune s’affirme depuis plus de
vingt ans comme l’un de ces lieux privilégiés où la musique vocale des siècles
passés se révèle dans toute sa plénitude et sa diversité (…). Cette soirée du 24
juillet dans la salle des Pôvres des Hospices de Beaune a été délicatement
filmée par louise Narboni, qui a choisi d’associer à chaque page du programme
une des figures sculptées polychromes, laissant chacun libre d’établir une
relation. Comme un appel de la chevelure blonde du pianiste au jeu perlé, Cédric
Tiberghien, des ciboires et ostensoirs en or brillent en arrière-plan sur fond
rouge parmi les boiseries brunes. Tout le concert est consacré à Mozart, sauf
les trois premières mélodies de Haydn sur des poèmes anglais d’Anne Hunter : The
Mermaid’s Song (Le chant de la sirène, qui donne son titre à l’émission), A
Pastoral Song et Fidelity. Ces trois songs, dans des registres contrastés,
indiquent assez l’intérêt d’un répertoire trop méconnu et qui contient de vrais
chefs-d’œuvre.

Gérard Condé (Le Monde)


VANESSA BOZZA

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