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Cet écran a été partagé à partir de La Presse+ Édition du 4 décembre 2021,
section INSPIRATION, écran 13


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UNE TOUCHE D’URBANITÉ À JOLIETTE

Danielle Bonneau La Presse

Le Faubourg, un microquartier dont la construction a débuté en septembre, à
Joliette, se veut ambitieux. Ce projet, mené par le Groupe Evex et témoin de
l’évolution du marché résidentiel locatif, comportera à terme 228 appartements
locatifs répartis dans 7 immeubles.



Le marché résidentiel locatif est en évolution, constate Alexandre Larocque,
président et cofondateur du Groupe Evex, établi dans Lanaudière. Le Faubourg se
veut à la hauteur des attentes des nouveaux types de locataires, à la recherche
d’un lieu où ils seront fiers d’habiter à long terme.

« Beaucoup de gens vendent leur maison et veulent déménager dans un appartement
locatif où ils demeureront 10, 15 ou 20 ans, constate-t-il. Les jeunes, de leur
côté, ne s’achètent plus nécessairement une maison dès qu’ils travaillent.
L’accès à la propriété est de plus en plus difficile et ils viennent également
chez nous. »

Depuis sa création à L’Assomption, en 2016, le Groupe Evex a construit une
soixantaine de bâtiments, totalisant plus de 800 appartements locatifs, dont il
assure la gestion. Le Faubourg est le plus important projet immobilier que
pilote Alexandre Larocque, qui saute sur l’occasion pour se démarquer.
L’ensemble devrait comprendre 228 appartements locatifs, répartis dans
7 immeubles : 3 d’entre eux auront 3 étages (24 appartements), 3 autres
compteront 4 étages (32 appartements). Et le 7e, toujours sur la planche à
dessin, devrait avoir 5 étages accueillant 60 appartements. Le premier immeuble
devrait être achevé à l’automne 2022 ; la construction devrait se terminer dans
quatre ans.

« On ne veut pas nécessairement faire ce qui se fait déjà, explique le jeune
entrepreneur de 31 ans. On veut essayer d’arriver avec des projets un peu plus
recherchés, comme celui de Joliette. Avec ses 228 unités, c’est un projet
important pour une municipalité de 25 000 habitants. On veut que ce soit
significatif autant pour la municipalité que pour les futurs résidants. »



Il s’est assis avec Patrick Blanchette, cofondateur de Blanchette Architectes,
avec qui il travaille sur des projets immobiliers à Joliette, L’Assomption et
Repentigny, pour approfondir sa réflexion.

« C’est l’arrivée d’une nouvelle échelle dans son portfolio, qui est très cossu,
si on considère le nombre d’années en activité, qui amène Groupe Evex à dépasser
ce qu’il a fait ailleurs, estime M. Blanchette, dont l’agence est située à
Montréal. Il a regardé ce qui se passe à Montréal, mais aussi dans le monde,
pour aller plus loin. C’est sûr qu’il y a toujours une réalité budgétaire qui
encadre le projet, mais le mot d’ordre a toujours été d’en donner un peu plus
aux résidants, d’amener une forme d’urbanité et de s’assurer qu’on a une
communauté, qui vit bien. »

Se démarquer

Le Faubourg se distingue donc de plusieurs façons, dans Lanaudière. « Les sept
bâtiments seront à quelques minutes de marche de tous les services, indique
Alexandre Larocque. Les locataires pourront faire leurs courses, aller à
l’épicerie et à la pharmacie à pied. Pour nous, c’est un élément très positif. »

Tous les immeubles, même ceux de trois étages, seront dotés d’ascenseurs pour
faciliter les déplacements des locataires et de leurs visiteurs.

« Ce n’est pas obligatoire d’installer un ascenseur dans les immeubles de trois
étages, mais c’est quelque chose que nous, en tant que constructeur, on a décidé
de mettre de l’avant, poursuit-il. On ne l’a pas toujours fait ailleurs, mais de
plus en plus de personnes à mobilité réduite ont de la misère à se loger. »

« Dans Le Faubourg, 100 % des logements seront universellement accessibles. »

— Alexandre Larocque, président et cofondateur du Groupe Evex

Des arbres seront préservés et il y aura beaucoup d’espaces verts grâce au
stationnement souterrain. Il n’est en effet pas question de consacrer la presque
totalité du terrain à du stationnement extérieur, comme cela se fait trop
souvent hors des grandes villes.

« On a investi un peu plus pour que le quartier soit plus attrayant pour les
futurs résidants, souligne le promoteur. On investit aussi énormément dans
l’électricité pour prévoir l’installation de bornes de recharge dans 95 % de nos
espaces de stationnement. La demande n’est pas encore là, mais on prévoit que ce
sera le cas d’ici six ou sept ans. »

Les stationnements en sous-sol permettent d’aménager des promenades et
d’encourager la marche et le vélo, fait remarquer Patrick Blanchette.

« À Joliette, ce n’est pas une règle de base d’avoir un stationnement vélo par
unité, parce que c’est très urbain comme façon de penser, précise-t-il. À
Montréal, les gens vont travailler en vélo, mais ce n’est pas le cas à Joliette.
On essaie de l’intégrer dans la culture en mettant un peu plus en scène le vélo
dans les installations qu’on propose et en aménageant des sentiers, qui sont
aussi pensés avec un souci d’accès universel. »

Construire différemment

La nordicité a aussi été au cœur de la réflexion entourant ce projet, ancré dans
la réalité urbaine.

« On s’est demandé ce qu’on pouvait faire pour les régions et comment on pouvait
y arriver, indique l’architecte, qui a grandi à Fermont. Je viens du Nord. Je
m’intéresse toujours à la façon dont les bâtiments vivent l’hiver. J’ai visité
Copenhague, Stockholm et je me suis rendu compte que l’architecture doit être
compacte dans la nordicité. Les villes nous demandent souvent de faire des
avancées, des reculs. J’essaie d’épurer énormément le langage de ce qu’on
fait. »

Le duo a eu beaucoup d’échanges avec la municipalité pour expliquer pourquoi il
privilégiait les toits plats, plutôt que les mansardes et les toits inclinés
requis dans la réglementation.

« Les toits avec des mansardes prennent de la hauteur, donc en ce qui concerne
les études d’ensoleillement, ce n’est pas heureux d’ajouter ces toits inclinés,
explique M. Blanchette. Les toits plats permettent certains usages sur le toit,
si désiré. Et avec eux, on arrive avec un quartier un peu plus urbain inspiré de
ce qu’on voit en Scandinavie, avec des bâtiments compacts comprenant moins de
surfaces exposées au froid, au vent et aux intempéries. »

De multiples détails et le recours à l’éclairage permettront de différencier les
immeubles. « On veut un quartier qui a une unité, mais on désire que chacun des
bâtiments ait son unicité, parce que tu ne veux pas te mélanger de porte quand
tu arrives chez vous, indique M. Blanchette. La volonté est de faire un quartier
signature. Tous les bâtiments ensemble parlent et ont quelque chose à dire, mais
quand tu franchis le seuil, tu sais que tu es dans le quartier Faubourg. »

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