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   OM-PSG : le test grandeur nature de Roberto De Zerbi


OM-PSG : LE TEST GRANDEUR NATURE DE ROBERTO DE ZERBI

Par Ludovic FERRO

Publié le 26/10/24 à 08:21



Concentré vendredi matin à l’entraînement, Roberto De Zerbi se prépare, lui
aussi, pour un rendez-vous à part.

Photo Philippe Laurenson

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MALGRÉ UN EFFECTIF BOULEVERSÉ, L’ITALIEN A VITE IMPOSÉ SA PATTE À L’OM, QUI EST
TROISIÈME DE LIGUE 1. RÉCIT DE SES QUATRE PREMIERS MOIS DANS LA PEAU DU
TECHNICIEN OLYMPIEN, À LA VEILLE D’UN RENDEZ-VOUS CAPITAL CONTRE LE PSG.

Il a posé le pied en Provence, à Marignane plus exactement, il y a quatre mois
tout pile. Il n’avait pas encore apposé son paraphe au bas du contrat qui allait
le lier avec l’OM mais l’aventure commençait pour Roberto De Zerbi, entre des
réunions et un passage à Cassis pour profiter de l’été naissant autour d’un bon
dîner. Un peu de plaisir hors foot, avant de se plonger corps et âme dans le
boulot. "Je travaille 12, 13, 14, 15 heures par jour, nous confiait-il dans une
interview à 1899 Le Mag. En bossant ainsi, tu obtiendras les résultats
recherchés. Peut-être pas tout de suite mais un jour." Les supporters ont vite
pu mesurer que De Zerbi, s’il ne manque pas d’ego et d’assurance, ne donnait pas
dans la vantardise. Dès son premier match officiel, une victoire 5-1 à Brest,
certes flatteuse, donne le ton, comme sa communication : il égratigne nommément
tout son secteur défensif (sauf Balerdi et Rulli) et tacle les attaquants,
pourtant tous décisifs cet après-midi d’août, pour leur utilisation du ballon.



On a connu large vainqueur plus enthousiaste, mais depuis son arrivée, "RDZ"
reste sobre dans le succès ou la défaite devant les micros. Pendant les matches,
c’est l’inverse. L’Italien a déjà pris deux cartons jaunes, encourage ou hurle
sur ses joueurs, qui lui rendent plutôt bien en sautant dans ses bras après un
but (Wahi à Montpellier, Rowe à Lyon). D’autres n’ont pas eu cette chance. Dès
les premiers contacts avec son nouvel effectif en pleine mutation, il informe
Vérétout, Gigot, Lopez, Clauss, Sarr, Garcia et Mbemba qu’il ne compte pas sur
eux. Les cinq premiers seront vendus (voire bradés pour certains), le Suisse
relancé dès la fin du mercato et le Congolais réintégré, de force, aux
entraînements. Instant volé du premier quart d’heure d’échauffement des
Olympiens hier, Mbemba et De Zerbi se tapant dans la main, tout sourire. "Il
alterne le bâton et la carotte avec son effectif", dit-on dans son entourage.
Décrit comme très direct en interne (on l’a entendu râler tout seul et enchaîner
les jurons en italien au début d’un entraînement fin septembre), il ne
s’embarrasse parfois pas de la forme, même s’il sait câliner ses ouailles ("Je
suis amoureux de mon équipe", a-t-il lancé ce vendredi) et glisse ses messages
avec subtilité.

À lire aussi : OM. "On doit se préparer à vaincre n’importe quelle équipe",
lance Roberto De Zerbi avant le Clasico


Après le nul très décevant contre Angers, il complimente l’ancien banni Garcia :
"Ce qui me plaît chez lui, c’est son courage, sa personnalité. Parfois il se
trompe, mais positivement. Les erreurs ne me plaisent pas quand elles sont
faites avec la peur." Sans être nommé, Brassier, qui avait ce soir-là enchaîné
les passes en retrait, a peut-être eu les oreilles qui sifflaient. L’ex-Brestois
est l’un des joueurs qui a le plus de mal à s’adapter aux principes de De Zerbi,
mais le Lombard ne se soucie guère des statuts ou des valeurs marchandes. Qui
aurait pu prédire que Pol Lirola, sur la liste des transferts les trois derniers
étés, aurait 8 fois plus de temps de jeu que Bamo Meïté fin octobre ?


"ON COMPREND DE MIEUX EN MIEUX"

Dogmatique, sur le papier, l’ancien guide de Brighton est aussi pragmatique, et
il pensait à changer de schéma depuis quelques semaines au moment de passer,
avec réussite, au 4-3-3 à Montpellier. "Ce qu’il demande semble simple mais
c’est dur de le retranscrire sur le terrain, on a parfois du mal. Il faut bien
assimiler les mouvements à faire, bien se déplacer. Mais jour après jour, on
comprend de mieux en mieux", éclaire Balerdi.

À lire aussi : Long format - OM. D'une carrière de joueur à entraîneur de haut
rang, sur les traces de Roberto De Zerbi en Italie


Dans le sillage d’un bon début de championnat, le sourire est revenu à La
Commanderie. Les relations entre les joueurs et "RDZ" sont excellentes, tout
comme entre ce dernier et ses dirigeants. En privé, le technicien aime dire que
le mercato a été conforme à ses attentes, et même un peu plus grâce à l’arrivée
tardive de Rabiot.

Il observe aussi, le poing serré sur son canapé, la nouvelle formule de la Ligue
des champions, et le très joli début de compétition des clubs français, des
rivaux qui pourraient laisser des plumes en Europe. Ces matches de milieu de
semaine sont l’une de ses seules distractions. Pour ce fou de calcio qui a élu
domicile dans le Pays d’Aix, pas de sortie touristique, peu de restaurants, des
visites familiales au compte-gouttes, une vie solitaire, loin de son épouse, son
fils (restés en Italie) et sa fille (qui étudie à Londres). Ses balades se
résument aux trajets entre son logement et le centre d’entraînement, qu’il
effectue au volant de sa voiture italienne. Durant la dernière trêve, il s’est
permis un aller-retour à Brescia mais a raté son ami Pep Guardiola (lui aussi de
passage quelques jours plus tard) pour la bonne cause, à savoir son travail à
Marseille.

À lire aussi : OM-PSG : guichets fermés, revente de places hors de prix... la
ruée vers le Vélodrome pour le Clasico


Vendredi midi, perdu dans ses pensées au début de l’entraînement, le regard fixe
vers le sol, il a fait les 100 pas, parlé avec Darryl Bakola, tâté un ballon du
bout du pied, échangé avec Medhi Benatia. Rêvait-il de faire tomber le PSG après
tant d’années à subir le club financé et dirigé par le Qatar ? "Quand Franckie
(Tourdre, directeur de la communication) a commencé à me parler des derniers
résultats contre eux, je lui ai dit d’arrêter. Ça ne m’intéresse pas." C’était
un autre contexte, un PSG plus effrayant sur le papier, et surtout un OM
différent. Celui de De Zerbi, qui n’a jamais joué ou entraîné lors d’une affiche
aussi prestigieuse, passe un sacré test dimanche soir, censé valider, un peu
plus, ses quatre premiers mois à Marseille.

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