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CHRONOLOGIE GÉNÉRALE

Cette frise chronologique couvre environ 800 000 ans, du Paléolithique ancien à
nos jours.

Accéder aux périodes
Paléolithique inférieur
-2 Ma
/
-300 000
Paléolithique moyen
-300 000
/
-40 000
Paléolithique supérieur
-40 000
/
-9600
Mésolithique
-9600
/
-6000
Néolithique
-6000
/
-2300
Âge du Bronze
-2300
/
-800
Âge du Fer
-800
/
-50
Antiquité
-50
/
500
Moyen Âge
500
/
1500
Époque moderne
1500
/
1789
Époque contemporaine
1789
/
2021


-1.4 Ma premiers outils taillés en Europe et premiers restes osseux du genre
Homo en Europe
-450 000 production du feu
-350 000/-300 000 émergence des Néandertaliens en Europe
-320 000 apparition de la méthode de débitage « Levallois » en Europe
-2 Ma


PALÉOLITHIQUE INFÉRIEUR



Le Paléolithique (étymologiquement : âge de la pierre ancienne) débute avec les
premiers outils en pierre taillés il y a 3,3 Millions d’années (Ma) au Kenya.
Toutefois, l’espèce qui les a fabriqués n’est pas encore connue.
À ce jour, les plus anciens restes osseux humains, découverts en Afrique,
attestent l’apparition du genre Homo il y a 2,4 Ma. 
Dans le reste du monde, les premières traces de fabrication d’outils (vers 2 Ma
en Asie et vers 1,4 Ma en Europe de l’Ouest) sont concomitantes de l’arrivée des
premiers humains. Ces derniers diffusent les traditions techniques héritées de
leurs ancêtres africains.
 

Décryptage
Décryptage x
© Gabriel Pissondes, Inrap

Inventée au Paléolithique inférieur, la fabrication d’outils lithiques est
observée depuis au moins 2,6 Ma, même si un site datant de 3,3 Ma illustre sa
précocité sur le continent africain. Si les humains ne sont pas les seuls
primates possédant cette faculté, ils mettent au point des techniques de taille
qui leur sont propres.

Jusque vers 1,8-1,6 Ma, la recherche d’un tranchant unilatéral prévaut ; il est
obtenu soit en débitant un éclat à partir d’un galet, soit en façonnant le cœur
du galet après avoir retiré des éclats en périphérie. Puis deux nouveaux outils
plus sophistiqués sont mis au point en Afrique : le hachereau et le biface.
Leurs deux faces travaillées montrent la recherche d’une symétrie et une
maîtrise accrue du geste. En Europe, les cultures à bifaces et hachereaux
n’arrivent qu’1 Ma plus tard environ, à l’occasion d’une vague de migration
tardive. Elles coexistent avec les cultures à éclats et galets aménagés durant
plusieurs centaines de millénaires. 

La transmission des savoir-faire techniques de la fabrication d’outils semble
difficilement avoir pu se faire par simple imitation du geste ; elle a sans
doute été possible grâce à un langage, même rudimentaire. De même, la
coordination nécessaire aux actions de chasse collective suppose une
communication orale. Cette dernière est envisageable au vu des caractéristiques
anatomiques (endocrâne et larynx) des premiers humains. 

Autour de 450 000, les foyers attestant la maîtrise du feu se multiplient
simultanément dans tout l’Ancien Monde, comme le montrent de nombreux sites de
Menez-Dregan (Finistère) à Chou Kou Tien (Chine). Cruciale, cette innovation
permet d’adopter un régime alimentaire cuit. En outre, l’exploitation des
espaces situés sous de hautes latitudes devient envisageable, les grands
carnivores peuvent enfin être repoussés et la socialisation du groupe se
renforce autour du foyer. En Afrique du Sud (grotte de Wonderwerk) ou en Israël
(Gesher Benot Ya'akov), des analyses du sol attestent l’utilisation du feu dès 1
Ma ou 700 000. Toutefois, il est difficile de distinguer les traces résultant de
l’entretien d’un feu d’origine naturelle (incendie de forêt, foudre…) de celles
issues d’un feu produit par l’Humain.
 

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En savoir plus
-120 000 premières sépultures au Proche-Orient
-60 000 premières sépultures en Europe
-45 000 généralisation des débitages laminaire et lamellaire en Europe
-45 000 début de la dissémination des Homo sapiens en Europe
-300 000


PALÉOLITHIQUE MOYEN



En Europe, cette période est marquée par l’émergence, l’apogée puis l’extinction
d’une nouvelle espèce humaine : l’Homme de Néandertal. 

Résistant à l’alternance de périodes tempérées et de phases froides très
rigoureuses durant environ 250 000 ans, cette espèce occupe seule le territoire
européen s’étendant de la péninsule Ibérique à l’extrême sud de la Sibérie. 
Au cours de sa longue existence, Néandertal se propage au Proche-Orient où il
côtoie l’Homo sapiens originaire d’Afrique et jusqu’en Asie où il coexiste avec
l’Homme de Dénisova. 
 

Décryptage
Décryptage x
© Gabriel Pissondes, Inrap

Durant le Paléolithique moyen, les Néandertaliens font preuve d’une surprenante
adaptabilité en élaborant des moyens pour survivre aux fortes oscillations
climatiques qui ponctuent leurs 250 000 ans d’existence. 

Les systèmes techniques qu’ils mettent au point mobilisent des capacités de
réflexion et de planification inégalées jusqu’alors par un représentant du genre
Homo, et ce bien avant qu’ils ne côtoient Homo sapiens. Pour la plupart en
germes dès la fin du Paléolithique inférieur, ces inventions atteignent leur
pleine maturité au début du Paléolithique moyen. 

Innovation sociale et innovation technique s’enrichissent mutuellement. Ainsi,
l’amélioration des emmanchements et des pointes d’outils permet aux
Néandertaliens de chasser plus efficacement en groupe mais aussi d’exploiter de
nouvelles ressources marines et végétales pour se nourrir. Les traces
interprétées aujourd’hui comme celles de construction d’abris, de litière de
couchage et de maîtrise du feu témoignent d’une structuration des activités et
des espaces de vie résidentiels au sein du campement nomade. Les vestiges
fossiles retrouvés dans des cuvettes peu profondes creusées à même le sol
permettent de croire que les Néandertaliens utilisent des sépultures et
s’adonnent à des rites funéraires.  

Si les bases de la taille de pierre sont posées par leurs ancêtres, les
Néandertaliens élaborent un système de débitage beaucoup plus précis et
efficace. Nommé « Levallois » en raison de son lieu de découverte à la fin du
XIXe siècle à Levallois-Perret (France), ses premières manifestations remontent
à 320 000 ans environ avant notre ère en Europe occidentale. Particulièrement
complexe à exécuter, il consiste à préparer le bloc de matière première afin
d’obtenir un éclat régulier, qui sera utilisé brut puis réaffuté. Nécessitant de
l’anticipation, cette méthode, dite « prédéterminée », constitue un grand pas
dans l’histoire matérielle de la Préhistoire.  
 

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En savoir plus
-36 000 plus anciennes œuvres figuratives européennes
-30 000 extinction des Néandertaliens en Europe
-22 000 grotte de Lascaux
-21 000 phase la plus froide de la dernière glaciation
-10000 réchauffement climatique, début de l'Holocène, l'ère géologique actuelle
-40 000


PALÉOLITHIQUE SUPÉRIEUR



À l’issue d’une cohabitation avec les Homo sapiens au cours des premiers
millénaires du Paléolithique supérieur en Europe, les Néandertaliens
disparaissent vers -30 000. Les Homo sapiens deviennent alors la seule espèce
représentante du genre Homo.
Ils mettent au point des traditions plus variées et plus régionalisées
qu’auparavant : la diversification des outils et des armes s’accélère, les
parures corporelles se multiplient et l’art figuratif fait son apparition. 
Aux yeux de certains auteurs, ces nouveaux traits culturels fondent les
comportements de toutes les sociétés ultérieures.

Décryptage
Décryptage x
© Gabriel Pissondes, Inrap

Bien que dix fois moins long que le Paléolithique moyen qui le précède, le
Paléolithique supérieur connaît des mutations techniques et sociales beaucoup
plus nombreuses. 

Dès lors que les Homo sapiens se mettent à exploiter toutes les parties des
carcasses animales, ils diversifient leurs productions artisanales. Pour la
première fois, le bois de cervidé, l’ivoire et l’os sont transformés en armes
(certaines pointes de sagaie, des propulseurs, des harpons, etc.), mais aussi en
nouveaux outils. Par exemple, la généralisation du lissoir, en bois de cervidé
ou en os, facilite le travail des peaux, celles du renne notamment. L’invention,
faussement modeste, de l’aiguille à chas révolutionne leur assemblage et donne
naissance à des vêtements plus isolants. Cette dernière permet aussi de
construire des huttes en peaux à la fois solides, pour résister aux aléas
climatiques, et légères pour pouvoir être transportées. Ces nouvelles matières
premières animales sont employées, en outre, pour fabriquer des parures qui
semblent servir à marquer non pas une hiérarchisation sociale, mais plutôt le
sexe et l’âge des individus au sein des groupes.

La différenciation des identités transparaît aussi, pour la première fois, à
travers les représentations artistiques. En Europe, les premières gravures,
sculptures et peintures figuratives montrant des femmes, des hommes et des
animaux sous des traits réalistes sont, à ce jour, attribuées aux Homo sapiens.

Ces derniers innovent dans le domaine cynégétique. Ils abandonnent les armes de
poing (épieux et lances) au profit d’armes de jet qui leur permettent désormais
de réduire le risque d’un contact fatal avec l’animal et de chasser
éventuellement seul, sans l’aide du groupe auparavant indispensable. Les armes
composites se développent. La sagaie, par exemple, voit sa précision, sa vitesse
et sa force de pénétration augmentées grâce au propulseur qui agit par un effet
de bras de levier afin d’atteindre des proies robustes à distance. L’arc
commence même probablement à être employé, comme le laissent penser certaines
pointes de silex manifestement trop petites pour avoir armé des sagaies. 
 

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En savoir plus
-9600 généralisation des microlithes géométriques
-8000 arrivée dans le nord de la France de groupes caractérisés par des
armatures « à retouche couvrante »
-8000 développement des inhumations en pleine terre, isolées ou regroupées,
jusqu’à parfois 4 sépultures
-6500 développement de la percussion indirecte pour produire des lames plus
régulières et plus larges.
-6500 modification de la forme des flèches, armé de pointes trapézoïdales en
silex plus massives
-9600


MÉSOLITHIQUE



Au Mésolithique, le réchauffement climatique débuté vers -10 000 entraîne des
modifications de l'environnement et favorise un mode de vie semi-nomade.

Progressivement, les déplacements saisonniers de ces derniers
chasseurs-cueilleurs deviennent moins fréquents. Ils élaborent des arcs et des
flèches dotées de pointes en silex de très petite dimension (microlithes) leur
permettant de chasser le gibier peuplant les nouvelles forêts tempérées (cerf,
sanglier, chevreuil…).

Décryptage
Décryptage x
© Gabriel Pissondes, Inrap

Nous ne sommes pas les premiers hommes à être confrontés au défi du
réchauffement climatique. Amorcé vers -10 000, celui du Mésolithique conduit à
partir de -9600 à une profonde transformation du paysage et du mode de vie de
ses habitants.

L’inondation des terres correspondant à la Manche et à une grande partie de
l’actuelle mer du Nord, due à la remontée du niveau marin entraîne la perte de
certains territoires, ainsi que l’isolement de la Grande-Bretagne. Les
populations sont contraintes de migrer, à la recherche de nouveaux espaces à
exploiter.
Ainsi, vers -7000, un autre type de chasseurs-cueilleurs explore les ressources
maritimes, sur le littoral breton en particulier. 
À la fin du VIIIe millénaire avant notre ère, les rivières deviennent des voies
permettant d’optimiser les déplacements comme le montre la pirogue monoxyle en
pin découverte sur le site de Noyen-sur-Seine (Seine-et-Marne). 

La densification de la végétation complexifie la poursuite des proies à travers
les nouvelles forêts. Les chasseurs mésolithiques allègent et réduisent
progressivement la taille des pointes de leurs flèches en silex et inventent la
microlithisation. Emmanchée sur une flèche en bois, l’armature triangulaire en
pointe au niveau de l’extrémité est complétée par une ou plusieurs armatures sur
le côté en barbelure (segments, triangles). Cet ingénieux assemblement de
plusieurs pièces permet de retenir la flèche dans le gibier afin de pouvoir le
pister.

À partir du VIIe millénaire avant notre ère, les armatures évoluent vers des
formes trapézoïdales combinant à la fois une pointe et une barbelure selon un
emmanchement particulier. Ces nouvelles lames en silex, plus larges et
régulières que les précédentes, entraînent la mise au point d’une technique de
débitage par percussion indirecte. Celle-ci s’effectue à l’aide d’une pièce
intermédiaire (punch), à la manière de l’utilisation d’un burin avec un marteau.

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En savoir plus
-6000 développement de la poterie céramique
-6000 apparition des haches polies
-5800 arrivée du courant impresso-cardial dans le sud de la France
-5400 arrivée du courant danubien dans le nord de la France
-5300 premiers villages sédentaires
-4500 fossés et palissades autour des villages
-4500 premières sépultures mégalithiques
-3500/-2500 invention du joug, de la roue pleine et de l’araire tracté
-3500 généralisation des tombes collectives (mégalithisme) en France
-3000 développement de la métallurgie du cuivre dans le sud de la France
-2500 premières manifestations de la culture Campaniforme en France
-2400/-2300 retour de la sépulture individuelle
-6000


NÉOLITHIQUE



Depuis trois millions d’années, la subsistance des chasseurs-cueilleurs dépend
de la quantité des ressources disponibles dans leur environnement. Au
Néolithique, les agriculteurs-éleveurs entreprennent de domestiquer certaines
espèces végétales et animales afin de produire leur nourriture.
Qualifié par certains auteurs de « révolution », ce rapport de contrôle
vis-à-vis de la nature fonde encore nos modes de vie actuels.
Ce processus éclot en diverses zones de notre planète entre -10 000 et -3 000,
avant de se diffuser auprès de la quasi-totalité de la population mondiale,
notamment vers -5800 sur le territoire correspondant à la France actuelle.
 

Décryptage
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© Gabriel Pissondes, Inrap

Le processus de domestication de certaines espèces animales et végétales
bouleverse fortement le mode de vie des humains. Contraint d’être présent en
continu à proximité des champs cultivés pour se nourrir, il se sédentarise. 

Le stockage, qui existait déjà aux périodes plus anciennes, devient une
préoccupation importante : le silo se généralise. Creusé à même le sol, à
proximité ou dans l’habitat, il permet la conservation des semences dans un
milieu pauvre en oxygène. De plus, dans les régions du sud, on creuse de vastes
caves souterraines, tandis que dans les zones plus humides, des greniers
surélevés sont construits. Le sel, fortement exploité ainsi que le séchage, la
graisse et la fermentation permettent de retarder la péremption des viandes et
des produits laitiers. Les premières faisselles destinées à fabriquer des
fromages apparaissent à cette époque. 

Au fil du Néolithique, l’outillage agricole se complexifie. Le rudimentaire
bâton à fouir est remplacé par l’araire vers 2600 avant notre ère. Tracté par
des bovins et guidé par l’homme, il permet de fendre profondément la terre sans
la retourner. La puissance de traction animale est également utilisée pour
transporter de grosses quantités de marchandises. L’invention du joug, du timon,
du travois et de la roue pleine facilite les trajets auparavant parcourus à pied
et favorise ainsi les échanges commerciaux. Par ailleurs, la diffusion à longue
distance de l’obsidienne provenant d’îles méditerranéennes prouve que les
Néolithiques européens voyageaient aussi par voies d’eau grâce à de petites
embarcations, tels des pirogues ou des radeaux. 

À partir de 3500 avant notre ère, la métallurgie du cuivre se développe en
Europe occidentale. Alênes, perles, petites haches ou encore lames de poignard
viennent s’ajouter aux productions artisanales néolithiques déjà nombreuses. La
création inédite de richesses, la concurrence pour les terres les plus fertiles
ou les ressources les plus précieuses sont à l’origine de la multiplication des
rixes entre groupes d’individus. Si la guerre existe déjà aux périodes plus
anciennes, elle devient ; à partir du Néolithique, un élément constitutif de la
société. La symbolique artistique valorisant la puissance armée ainsi que les
vestiges des premiers habitats fortifiés l’attestent clairement.

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En savoir plus
-2000/-1700 forte hiérarchisation sociale
-1700/-1600 développement de la sépulture monumentale (sous tumulus)
-1700/-1600 émergence de fermes encloses
-850 apparition du fer en Europe de l’Ouest
-2300


ÂGE DU BRONZE



Sédentarisées depuis le Néolithique, les hommes et les femmes de l’âge du Bronze
perfectionnent leurs techniques agricoles et deviennent des virtuoses de la
métallurgie du bronze. 
Plébiscité pour fabriquer des outils, des armes et des parures, cet alliage dont
la couleur évoque l’or nécessite d’établir de nouveaux circuits à travers
l’Europe afin de s’approvisionner en cuivre et en étain. 
Permettant aussi d’acheminer d’autres biens recherchés comme l’or, l’argent,
l’ambre ou le sel, ces liaisons terrestres et maritimes inédites constituent le
premier phénomène de globalisation européenne.

Décryptage
Décryptage x
© Gabriel Pissondes, Inrap

Prise entre la révolution néolithique et nos fiers « ancêtres », les Gaulois de
l’âge du Fer, la période de l’âge du Bronze fait partie des oubliées de la
grande Histoire de France, celle des manuels scolaires. Pourtant, de nombreuses
innovations, généralement attribuées aux périodes plus récentes, naissent dès
cette époque. 

Dès le IIe millénaire avant notre ère, le territoire équivalent à la France, et
plus particulièrement sa région ouest, est un espace structuré par des chemins
et des parcelles rectilignes cultivées selon des principes d’agriculture
raisonnée, comme la jachère. Les nombreuses fermes, composées de cours,
d’avant-cours, de bâtiments résidentiels, d’annexes et d’étables, n’ont rien à
envier à celles qui occupaient encore nos campagnes avant-guerre. 

À partir de 1500 avant notre ère, des bateaux chargés de marchandises voguent
sur la Manche, participant à un florissant réseau économique vers l’Angleterre.
Des haches, normandes ou picardes, par exemple, ainsi que la faïence, le verre,
le textile, produits depuis le début de l’âge du Bronze sur toute la péninsule
européenne, sont diffusés Outre-Manche. La thésaurisation d’objets constatée
dans plusieurs régions d’Europe tend aussi à montrer le dynamisme économique de
ces populations ; même si ces objets ont pu être accumulés dans un double but de
culte et de réserve de richesses.

Plus tragiquement, les charniers de Tormarton (Angleterre) ou du Nord-Trøndelag
(Norvège) et le champ de bataille de Tollense (Allemagne) attestent des épisodes
conflictuels qui assombrissent l’Europe entre 1300 et 1200 avant notre ère. Ces
tensions résultent-elles d’une funeste contagion avec les civilisations de la
Méditerranée grecque (de l’Italie à la Grèce) et orientale (de l’Égypte à la
Mésopotamie) qui s’effritent, avant de s’effondrer en 1177 avant notre ère ?
Quoiqu’il en soit, les casques typés selon les régions (à crête à l’ouest de
l’Europe, coniques à l’est, à cornes type Viso au Danemark…), ainsi que la
sophistication des armures, cnémides, boucliers, épées, lances ou l’utilisation
du char à deux roues montrent combien la guerre et le mercenariat se
perfectionnent à cette époque.

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En savoir plus
-800 riches tombes à char
-800/-700 forte péjoration climatique avec déplacements de population, nouveaux
habitats et nouvelles pratiques agricoles
-650/-550 tombes « princières » de Vix (Côte-d’Or) et Lavau (Aube)
-600/-500 fondation de Marseille (vers 600) et développement des échanges avec
la Méditerranée
-390 reddition de Rome devant l’armée gauloise de Brennus
-350/-200 développement des agglomérations artisanales
-200/-150 essor urbain et apparition des grands oppida
-121 conquête romaine de la Gaule méditerranéenne, qui deviendra province de
Transalpine
-58/-52 conquête romaine de la Gaule intérieure
-52 conquête de César. La Gaule celtique devient romaine
-800


ÂGE DU FER



La société se structure fortement à l’âge du Fer. Une élite dirigeante organise
la répartition du travail, crée des agglomérations et connecte l’économie locale
au réseau d’échanges méditerranéen en pleine expansion.
Désignés sous le terme générique de « Celtes » par les Grecs et les Romains, les
habitants du territoire correspondant à la France actuelle sont en réalité
pluriels et connaissent des évolutions différentes selon les régions. Si les
textes d’auteurs grecs et romains sont les seuls témoignages écrits à être
parvenus jusqu’à nous, les découvertes archéologiques forgent aussi notre
connaissance de ces huit siècles clôturant la Protohistoire.

 

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Décryptage x
© Gabriel Pissondes, Inrap

La forte spécialisation des artisans à partir de l’âge du Fer conduit à des
progrès techniques dans de nombreux domaines. C’est notamment une période faste
pour l’art de la forge.

En agriculture, de nouvelles méthodes, comme l’amendement à la chaux, rendent
les terres plus fertiles. Les terroirs sont progressivement organisés en unités
foncières, révélées par des parcelles quelquefois de grande ampleur. De plus, la
métallurgie du fer, introduite vers 850 avant notre ère en Europe de l’ouest,
permet de produire de nouveaux outils ou de les perfectionner afin d’augmenter
l’efficacité des travaux agricoles les plus chronophages. Ainsi, la faux, la
serpe et la moissonneuse, sorte de char poussé par un animal de somme et équipé
de lames de métal, facilitent la récolte et le nettoyage des champs. 

Les transports, la construction, l’armement ou l’équipement des guerriers
bénéficient également des progrès de la métallurgie. Par exemple, la cotte de
mailles est inventée par les Gaulois avant d’être adoptée par les Romains. Le
forgeron met aussi au point certains objets de la vie quotidienne comme le
couteau à lame repliable, le briquet à friction et une kyrielle d’outils
artisanaux (pinces, gouges, limes, tenailles, burins) dont les formes se sont
perpétuées jusqu’à nos jours.

L’ingéniosité  des artisans de l’âge du Fer fait merveille dans beaucoup
d’autres domaines comme la charpenterie, avec la construction à « pan de bois »,
et la charronnerie, dont témoigne la fabrication de véhicules à roues, vantée
par Pline l’Ancien, auteur romain. Enfin, si l’invention du tonneau par les
Gaulois est actuellement remise en question, ils en assurent indiscutablement la
large diffusion puisqu’ils s’en servent pour transporter et stocker l’eau, la
cervoise et, plus tard, le vin.

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En savoir plus
-15 l’empereur Auguste crée les Trois Gaules. Lyon en devient la capitale
48 l’empereur Claude propose l’entrée au Sénat romain des notables romanisés de
Gaule
50 construction du Pont du Gard, aqueduc conduisant l’eau d’Uzès à Nîmes
150/200 construction des thermes au nord de Lutèce, dits « de Cluny »
177 martyr des chrétiens dans l’amphithéâtre de Lyon
300/400 évangélisation des campagnes, premières églises
313 l’édit de Milan fait du christianisme la religion officielle de l’Empire
400 grandes migrations (Francs, Burgondes, Wisigoths)
476 chute de l’Empire romain d’Occident, division de la Gaule en royaumes dits «
barbares » et sacre de Clovis qui devient le premier roi des Francs
482 début du règne de Clovis et de la dynastie mérovingienne
496 baptême de Clovis
-50


ANTIQUITÉ



Poursuivant l'extension de leur empire fondé au VIIIe siècle avant notre ère en
Italie, les armées romaines envahissent l’extrême sud de la Gaule à partir de
-120. Puis, en -52, César conquiert le reste du territoire gaulois qui
représente un espace riche et développé.
Si la civilisation gauloise s’adapte alors majoritairement aux codes de
l’occupant romain, elle maintient toutefois certaines de ses traditions, le tout
donnant lieu à une société originale, dite « gallo-romaine ». 
Outre les nombreux monuments romains (enceintes, théâtres et amphithéâtres,
mausolées, etc.) subsistant aujourd’hui, les vestiges mis au jour par
l’archéologie préventive, en particulier depuis les années 1980, viennent
éclairer bien d’autres aspects de cette culture.

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Décryptage x
© Gabriel Pissondes, Inrap

En s’inspirant de nombreuses techniques, issues notamment de la Grèce antique et
du monde méditerranéen, l’Empire romain se hisse au titre de civilisation la
plus avancée de toute l’Antiquité. Insatiable amateur de modernité, il entraîne
très tôt la Gaule dans une course à l’innovation.

Au Ier siècle de notre ère, les Romains initient les Gallo-Romains à
l’utilisation du ciment, de machines de levage et de grues ainsi qu’à la
plomberie afin de rénover ou de construire les bâtiments participant au
spectaculaire embellissement de la Gaule. Les imposants édifices publics comme
le forum, le théâtre gallo-romain ou les temples, typiques de la parure
monumentale romaine, sont agrémentés d’arches et de voûtes de grandes dimensions
réalisées grâce aux savoir-faire architecturaux romains. Sur ce territoire
semblable à un gigantesque chantier, d’immenses aqueducs, comme le Pont du Gard,
offrent la possibilité d’acheminer l’eau potable dans des canalisations de
plusieurs dizaines de kilomètres. 
Dans les zones cultivées, les rendements agricoles augmentent grâce à la
performance de nouvelles machines telles que le moulin à eau – permettant de
substituer l'énergie hydraulique à la force musculaire –, la presse à huile, le
socle de charrue métallique et même, pour les vastes plaines du nord de la
Gaule, la moissonneuse. Les surplus agricoles, stockés massivement comme
l’attestent les nombreuses traces de silos, de dolia et d’amphores
gallo-romains, sont alors exportés dans tout l’Empire.
Le réseau commercial est également alimenté par un artisanat dynamique. Les
étoffes gallo-romaines sont très appréciées, tout comme une foule d’autres
objets du quotidien (céramiques, fibules, outils, etc.) produits en série afin
de répondre à la demande croissante. 
Après la chute de l'Empire romain en 476, de nombreuses techniques sont oubliées
; certaines d’entre elles ne seront redécouvertes et reproduites qu'à partir du
XIXe siècle, grâce à la science et à la puissance mécanique. 

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En savoir plus
594 mort de Grégoire de Tours, auteur de L'Histoire des Francs
700/800 disparition du dépôt d’objets dans les tombes sous l’influence de la
christianisation
911 le chef viking Rollon obtient la Normandie
1000/1100 développement du château fort en pierre à vocation défensive
1050/1100 développement des moulins
1100/1200 essor des villes comme centres économiques et commerciaux
1144 consécration de la basilique de Saint-Denis
1309/1375 siège de la papauté en Avignon
1337/1453 guerre de Cent Ans, premiers usages de la poudre et du canon
1350/1400 mise au point du procédé de réduction indirecte du fer
1454 invention de l'imprimerie
1492 découverte des Amériques
500


MOYEN ÂGE



Suite à la chute de l’Empire romain d’Occident, la Gaule est dirigée par une
succession de dynasties avant de mettre au point un nouveau type de gouvernance
: l’ordre seigneurial. L’autorité royale est ensuite progressivement rétablie
sur le royaume de France jusqu’à l’apparition de l’État moderne. Ce millénaire
est également marqué par l’influence croissante de l'Église chrétienne sur la
société.
Meurtri par de nombreux conflits, crises et épidémies, notamment en fin de
période, le Moyen Âge n’en est pas moins riche en innovations techniques et
culturelles. Il peut être considéré comme la première étape de la mécanisation,
préfigurant l'activité industrielle de l'Occident. 

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Décryptage x
© Gabriel Pissondes, Inrap

En croisant l’analyse des traces matérielles avec celle des textes, les
archéologues et les historiens portent aujourd’hui un nouveau regard sur le
dynamisme technologique du Moyen Âge.

Les populations médiévales améliorent considérablement les innovations léguées
par l’Antiquité et s’approprient les avancées récentes arabes et chinoises. Leur
agriculture et leur artisanat évoluent au fur et à mesure de la maîtrise
grandissante des sources d’énergie animale, hydraulique et éolienne.

Les nouvelles techniques d’attelage – collier d’épaule, fer à cheval, attelage
en file et charrue – démultiplient la puissance de traction animale et
accroissent les rendements agricoles.
Auparavant travaillées manuellement, des matières comme le textile, le cuir, la
farine, l’huile et le papier voient également leur productivité bondir grâce à
la généralisation du moulin à eau qui mécanise leurs chaînes de fabrication. À
la fin du Moyen Âge, l’énergie hydraulique des moulins permet aussi d’actionner
les marteaux et puissantes souffleries des hauts-fourneaux. Les pièces
métalliques produites en grandes dimensions alimentent alors la construction des
cathédrales et la fabrication des premiers canons à boulets en fonte. 

L’art de la guerre est transformé par le perfectionnement de l’arc et de
l’arbalète. Les progrès dans le domaine de la navigation (boussole, astrolabe,
compas de marine, gouvernail d’étambot) facilitent les déplacements fluviaux et
maritimes, que ce soit pour aller mener des batailles ou des échanges
commerciaux. 

Accompagnant la diffusion du christianisme, l’architecture religieuse accomplit,
de siècle en siècle, de nouvelles prouesses techniques. L’art roman puis l’art
gothique rivalisent d’ingéniosité pour ériger des édifices à la gloire de Dieu
toujours plus grands et plus hauts, notamment grâce à la mise au point de la
voûte d’ogive et des arcs-boutants.

Enfin, à partir du XIIIe siècle, les savoirs se transmettent dans les premières
universités, puis circulent plus largement grâce à la naissance de l’imprimerie
en 1438 et à la diffusion de l’écrit.

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1517 naissance du protestantisme et de la réforme luthérienne
1600 fortifications modernes à la Vauban
1661/1715 règne de Louis XIV
1760/1840 Révolution industrielle
1500


ÉPOQUE MODERNE



Traditionnellement, les historiens font débuter la période Moderne à la
découverte des Amériques et font coïncider sa fin avec celle de la Révolution
française. Cependant, au travers des témoignages matériels, les archéologues
observent des évolutions dans les manières de vivre au cours de cette période
surtout à partir du milieu du XVIe siècle. 

Au XVIIe siècle, l’Europe occidentale entre dans une ère proto-industrielle
caractérisée par l’accélération des progrès scientifiques et techniques. Les
bouleversements économiques, artisanaux, culturels et sociaux qu’ils engendrent
seront les ferments de l’éthique capitaliste et de la Révolution industrielle du
XIXe siècle. 

Décryptage
Décryptage x
© Gabriel Pissondes, Inrap

En deux siècles à peine, la société de la période Moderne se transforme dans des
proportions que ni l'Antiquité gallo-romaine, ni le Moyen Âge n’ont connues.

L’invention de l’imprimerie, au milieu du XVe siècle, provoque une explosion des
sources écrites et accélère la circulation des idées et des techniques à travers
toute l’Europe. 

La diffusion de traités militaires permet une théorisation des arts de la guerre
à l’échelle européenne, surtout à partir du XVIIe siècle. Pour s’adapter aux
rapides évolutions de l’artillerie, les fortifications des villes connaissent de
profondes transformations : bastions en pointe, demi-lunes, ravelins ou
tranchées d’approche deviennent des éléments emblématiques de la guerre de siège
pourtant pratiquée depuis l’Antiquité. 

Les nombreux ouvrages agronomiques publiés traduisent un fort élan pour les
sciences botaniques résolument inscrites dans une pensée économique visant
l’amélioration des rendements. La viticulture, l’arboriculture et le maraîchage
bénéficient de cette démarche. En cuisine et à table, les habitudes et les goûts
s’élargissent. Les échanges avec le Nouveau Monde contribuent à l’introduction
de nouvelles plantes en Europe. Parallèlement, certains fruits et légumes, déjà
présents en France, sont davantage appréciés et de plus en plus couramment
consommés.

À la faveur du commerce transatlantique qui fait suite à la découverte des
Amériques, la navigation se perfectionne et les tonnages des bateaux augmentent.
Ces progrès profitent également aux marines de guerre qui se développent. 
 
D’autres découvertes scientifiques majeures marquent la période Moderne. La loi
de la gravitation universelle (attraction terrestre) est décrite par l’anglais
Newton vers 1680, tandis que des Français posent les bases de la recherche sur
l’électricité. Les premiers grands essais de classification des espèces sont
établis par Buffon, puis par Linné en Suède. Enfin, la machine à vapeur qui
jouera un rôle décisif dans les transports et les usines pendant la Révolution
industrielle du XIXe siècle, est mise au point en 1769 par l’Écossais James
Watt.

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1789/1799 Révolution française
1792 Première République
1794 première abolition de l’esclavage
1802 rétablissement de l’esclavage par Napoléon Ier
1804 Code civil
1848 seconde abolition de l’esclavage
1860 annexion de Nice et la Savoie.
1879 développement de l'éclairage électrique
1905 séparation de l’Église et de l’État
1914/1918 Première Guerre mondiale
1939/1945 Seconde Guerre mondiale
1789


ÉPOQUE CONTEMPORAINE



Caractérisée par une forte instabilité politique, cette époque est celle de
l’émergence des premiers régimes démocratiques en France.

Également mise à l’épreuve par de nombreuses crises, guerres et pandémies,
l’Europe entière connaît aussi, en l’espace de deux siècles, des changements
technologiques d’une ampleur inédite. La Révolution industrielle du XIXe siècle
bouleverse durablement ses économies et ses modes de vie.
La confrontation des données issues de l'archéologie avec les autres sources de
documentation offre un regard enrichi sur cette histoire récente. 

Décryptage
Décryptage x
© Gabriel Pissondes, Inrap

Aux XIXe et XXe siècles, la vapeur, le charbon, le pétrole, l’électricité et le
nucléaire se succèdent. Véritable rupture technologique avec les siècles
précédents, l’exploitation de ces nouvelles sources d’énergie entraîne de
nombreux bouleversements économiques et sociaux. 
L’invention du courant électrique continu, par exemple, participe d’une part à
l’essor industriel grâce au premier moteur électrique construit par Barlow en
1822, et d’autre part, à la généralisation des éclairages public et domestique à
partir des années 1910.

Les modes de déplacement font aussi leur révolution. Si la première locomotive à
vapeur transportant des marchandises circule dès 1811 au Pays de Galles, le
réseau ferroviaire ne se développe fortement qu’à partir des années 1840. Il est
concurrencé par l’automobile après la Première Guerre mondiale, même s’il faut
attendre la Seconde Guerre mondiale pour que la voiture se généralise. Grâce aux
luttes sociales et au Front populaire, les travailleurs obtiennent 15 jours de
congés payés annuels à partir de 1936. Certains paysages de campagne et de bord
de mer se transforment pour s’adapter à la démocratisation des loisirs. 

La gratuité et le caractère obligatoire de l’école publique, décrétés en 1881,
visent également à réduire les inégalités sociales. En cette fin de XIXe siècle,
la médecine accomplit de fulgurants progrès : mise au point de la vaccination
antirabique en 1885, découverte des rayons X en 1895 et des groupes sanguins en
1901, qui ouvrent de nouvelles perspectives en matière de soins thérapeutiques.

Par ailleurs, le développement des télécommunications (télégraphe, radio,
télévision), puis de la photographie et du cinéma, changent, progressivement
mais radicalement, les modes et les vitesses de transmission de l’information.
La société se regarde vivre et se met en scène. À partir de la fin du XIXe
siècle, la diffusion à grande échelle de l’information réduit les distances
culturelles entre centres et périphéries.

Plus près de notre époque, des matériaux emblématiques du XXe siècle, comme le
béton ou le plastique, constituent déjà des marqueurs chronologiques pour les
archéologues qui étudient les périodes très récentes. 

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